Implantation colza
Une étape essentielle à la réussite de la culture !

Comme beaucoup le savent aujourd’hui, l’implantation du colza s’anticipe dès la récolte du précédent. Voici les conseils de Terre inovia sur ce thème.

Une étape essentielle à la réussite de la culture !
L’implantation du colza doit permettre un bon enracinement en évitant tout travail profond inutile qui assècherait le sol - Photo Terres Inovia

Les deux dernières années nous ont montré combien l’implantation était une étape importante dans la réussite du colza. Compte tenu de la pression insecte, il convient de combiner plusieurs leviers pour permettre au colza de limiter l’impact des larves de grosses altises ou du charançon du bourgeon terminal.

Une étape clé à ne pas négliger !

Les enjeux de l’implantation du colza sont de permettre un bon enracinement en supprimant les zones tassées mais également de gérer l’humidité du sol en évitant tout travail profond inutile qui assècherait le sol. N’oublions pas que pour ré-humecter 1 cm de sol sec, 2 mm d’eau seront nécessaires. Pour cela, une évaluation de la qualité structurale de la parcelle est indispensable. Cette prise de décision doit être réalisée avant la récolte du précédent. L’idéal serait de réaliser les interventions profondes dans les cultures précédentes pour n’avoir à implanter les colzas qu’après des interventions superficielles.
Favoriser la croissance continue du colza, via la fertilisation, durant toute la phase automnale est indispensable. Pour atténuer l’effet des larves de grosse altise ou de charançon du bourgeon terminal, il faut éviter que le colza ne marque une faim d’azote jusqu’à l’entrée de l’hiver. Rappelons qu’un colza robuste doit au minimum avoir une biomasse de 20 g/plante mi-octobre et progresser jusqu’à 45 g/plante début décembre.

Plusieurs leviers agronomiques utilisables

Bien alimenter les colzas : l’utilisation d’un engrais organique ou à défaut d’un engrais minéral localisé au semis permet d’accompagner la croissance du colza. Si l’azote est un élément important, il ne faut pas négliger les autres nutriments à savoir le phosphore et la potasse. Mais aussi adapter la densité de semis : pour atteindre une biomasse de 45 g par plante, il faut éviter les surdensités, notamment dans les sols les plus superficiels. Viser 25 à 35 pieds levés. Sans oublier le levier des plantes compagnes : nos études ont montré qu’en stimulant l’exploration racinaire du colza, la teneur en azote de la plante était supérieure, ce qui retarde l’apparition de "faim" d’azote par rapport à des situations sans plantes compagnes. Dans ces situations, une adaptation du programme herbicide est nécessaire pour ne pas pénaliser le développement des plantes compagnes. Une limitation du nombre de larves par plante est également observée dans les colzas associés (viser un minimum de 200-300 g de biomasse de plante compagne par m² en entrée d’hiver). Un guide “colza associé” édité par Terres inovia est consultable en ligne.

Assurer une levée rapide et homogène

Pour que les effets des leviers précédemment cités soient maximisés, il faut avoir une levée précoce du colza et des plantes compagnes. Il faut viser une levée avant le 1er septembre pour permettre au colza de dépasser le stade de sensibilité aux grosses altises adultes au moment de leur arrivée (mi-septembre). Dans ce contexte, soyez prêts à semer début août et visez un semis avant une pluie plutôt qu’après. Les levées n’en seront que plus régulières.
Un semis au semoir monograine assurera une meilleure régularité et vitesse de levée, notamment en conditions sèches. Son utilisation sera privilégiée lorsque cela sera possible.

Michaël Geloen - Terres Inovia