Les brèves du 1er août 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
-

Voici les brèves du 1er août 2023

Les brèves du 1er août 2023

Influenza : « accélération » des discussions sur le zonage entre Paris et Pékin (Bercy)

Les discussions entre la France et la Chine sur un accord de zonage en cas d’influenza aviaire ont connu une « accélération », a indiqué le 29 juillet le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, à l’issue de la 9e édition du Dialogue économique et financier de haut niveau franco-chinois. Le principe d’un accord de zonage (aussi appelé « régionalisation ») : si la France connaît des foyers localisés d’influenza aviaire, les zones indemnes pourraient continuer à exporter vers la Chine. Un tel accord intervient généralement au bout de plusieurs années de négociations, comme ce fut le cas pour la peste porcine africaine (PPA) en décembre 2021. Concernant la viande de volaille, la France a exporté en tout 430 000 téc en 2022 (sur une production de 1,57 Mtéc), dont 159 000 téc vers les pays tiers. Des volumes en baisse de 6 %, notamment en raison de l’influenza aviaire, qui a provoqué la réduction des volumes disponibles et la fermeture de certains marchés. Par ailleurs, le marché chinois s’ouvre pour les « protéines de porc destinées à l’alimentation animale », indique la déclaration commune publiée à l’issue du Dialogue. Le texte précise enfin que, « à court terme, [les deux parties] vont ouvrir le marché pour le maïs et l’alfalfa (graines de luzerne germées, N.D.L.R.) déshydraté ».

Élevage plein air : le ministère lance une expérimentation sur la biosécurité

Le ministère de l’Agriculture a annoncé, dans un communiqué du 31 juillet, le « lancement d’une expérimentation nationale sur la biosécurité dans les élevages plein air en filières avicole et porcine ». Deux filières qui font face à d’importants risques sanitaires (influenza aviaire et peste porcine africaine notamment). Il s’agira d’« identifier et évaluer des mesures de prévention sanitaire (biosécurité) spécifiques à l’élevage plein air », précise la Rue de Varenne, afin d’« aboutir à la formulation de recommandations d’évolutions, y compris réglementaires ». Une centaine d’élevages pilotes seront sélectionnés en septembre, et l’expérimentation durera « jusqu’à la fin mai 2025 ». Elle est « financée à hauteur de 700 000 € par le plan France relance », précise le ministère. L’expérimentation sera « animée par le réseau de l’agriculture paysanne (la Fadear), « encadrée » par les instituts techniques (Ifip, Itavi, Itab) et l’Anses, « en collaboration avec les structures professionnelles »*. Cette expérimentation avait été annoncée par la Confédération paysanne en octobre 2022, après une action syndicale pour dénoncer une réglementation sanitaire inadaptée aux élevages plein air.
* SNGTV, GDS-France, ANSP, Confédération paysanne, Modef, FNSEA, Fnab, Civam, Chambres d’agriculture France et interprofessions

NBT : producteurs et associations dénoncent les risques pour l’agriculture biologique

« Les NTG (nouvelles techniques génomiques, N.D.L.R.) sont une fausse promesse pour répondre aux enjeux de transition agroécologique », clament la Fnab (producteurs bio), le Synabio (transformateurs), Forebio (fédération des OP bio), Greenpeace et Génération futures dans un communiqué commun à paraître le 1er août. Alors que la Commission européenne propose de faciliter la mise sur le marché européen de plantes issues des NGT (ou NBT), les acteurs de la bio et ONG signataires appellent les pouvoirs publics français à « maintenir l’interdiction d’utiliser des OGM en bio, y compris les NTG, conformément aux principes du règlement bio européen », et cela sans surcoût pour les opérateurs bio face au risque de « contamination » de leurs produits. Ils demandent également la création d’un « fonds d’indemnisation en cas de contaminations par les sociétés de biotechnologie ». De plus, ils appellent à « maintenir l’évaluation des risques des NTG […] et la publication d’une méthode de détection ». Enfin, ils appellent à « rendre obligatoire la traçabilité et l’étiquetage des NTG » pour préserver la liberté de choix des consommateurs, et à « supprimer […] les allégations "durables" » car « trompeuses pour les consommateurs ».

Pêches/nectarines : les syndicats dénoncent une promotion sur des fruits espagnols

Par communiqué, le 27 juillet, la FRSEA et les JA d’Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que la FNPFruits, dénoncent des promotions de pêches espagnoles en pleine saison française par plusieurs enseignes, dont Carrefour, qui aurait accepté de limiter la publicité d’une action cette semaine. « Depuis le début de la saison, certains distributeurs ont pratiqué des promotions des fruits de saison origine France à des tarifs extrêmement bas, obligeant les producteurs à vendre à perte, en plus des importations massives des fruits espagnols », expliquent-ils. Les syndicats ciblent spécifiquement une promotion entre le 1er et le 5 août chez Carrefour sur les pêches plates espagnoles. « Alors que les producteurs connaissent des difficultés d’écoulement depuis le début de la saison, cette promotion se ferait au détriment des pêches et nectarines rondes françaises », souligne Grégory Chardon, président de la section fruits de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes auprès d’Agra Presse. Depuis, la FNSEA et la FNPFruits ont pu faire valoir la situation actuelle de la production française auprès de Carrefour. Le message semble être passé. Si la promotion ne peut être arrêtée (question de calendrier), le distributeur se serait engagé à limiter son impact en n’en faisant pas publicité dans ses magasins, d’après eux.

Fruits et légumes : nouvel appel à manifestation d’intérêt pour le « train des primeurs »

Un appel à manifestation d’intérêt sur le « train des primeurs » a été annoncé par le ministère délégué aux Transports le 31 juillet pour identifier le meilleur projet pérennisant la ligne de fret ferroviaire entre le MIN de Rungis et Perpignan (cinq trajets par semaine entre novembre et juillet), à partir de l’été 2024. Les projets doivent permettre le maintien des acheminements des produits sous température dirigée, dont les primeurs. Il est néanmoins notifié la possible mutualisation avec d’autres types de chargement, et aussi avec des origines et des destinations différentes. Le projet retenu pourra bénéficier d’un accompagnement financier public. Un premier appel à manifestation d’intérêt avait été lancé en 2020 pour trouver un opérateur pour cette ligne créée en 1986 et arrêtée en 2019. La SNCF avait remporté l’appel via Rail Logistics Europe, son pôle fret. Les trafics avaient repris en octobre 2021. Selon la SNCF, les taux de remplissage moyen s’élevaient à 10 wagons, soit 80 %. Stoppée par la crise liée à la réforme des retraites en début d’année, la ligne a repris son activité en mai 2023.

Similis végétaux : la justice se saisit des cas de listériose liés à la marque Jay & Joy

Le pôle Santé publique du parquet de Paris est saisi depuis le 1er juin de plusieurs cas de listériose liés à la consommation de produits du fabricant d’alternatives végétales au fromage Jay & Joy, a indiqué le 28 juillet le ministère public. Le parquet a toutefois précisé ne pas vouloir en dire plus « afin de préserver les investigations à venir », rapporte l’AFP. En janvier 2023, l’entreprise a dû cesser la production et la commercialisation de ses produits après que cinq personnes – dont quatre femmes enceintes ayant toutes accouché prématurément –, ont présenté de graves cas de listériose. Des enquêtes ont révélé « des irrégularités de l’entreprise, notamment concernant la maîtrise du risque de contamination microbiologique de produits fabriqués au sein de l’usine », avait pointé la direction générale de la Santé à l’AFP. En cessation de paiements après cette « grave crise de qualité », Jay & Joy a été repris par des investisseurs en juin. À l’AFP, le nouveau p.-d.g. de l’entreprise, César Augier, a précisé ne pas être « au courant de ce qu’il se passe du point de vue de l’enquête », et avoir « mis en place toutes les mesures possibles pour qu’une situation comme celle-là ne se reproduise jamais ».

Miel : forte hausse de la production en 2022, sauf dans le sud et en Corse

La production de miel a augmenté de 58,5 % en 2022 pour atteindre 31 387 tonnes, selon l’observatoire de FranceAgriMer publié le 28 juillet. Elle revient pratiquement au niveau record enregistré en 2020 (31 791 t), après une année 2021 catastrophique. La production bio représente 15,6 % des volumes, en hausse de 2 points par rapport à 2020. Globalement, la production a augmenté « dans toutes les régions de France, sauf en Corse et en région Paca », les conditions météorologiques ayant été « nettement plus favorables » qu’en 2021 dans la moitié nord de la France, indique l’observatoire. Dans un communiqué du même jour, Ada France (associations de développement) et Interapi (interprofession) se réjouissent que les données de FranceAgriMer confirment leurs propres estimations dévoilées en octobre. En revanche, les deux organisations s’inquiètent « des conséquences du dérèglement climatique sur les exploitations apicoles », notamment « pour les exploitations du sud de la France qui ont été fragilisées deux années consécutives ». Une préoccupation accrue notamment « par le manque de visibilité sur les impacts de la réforme du système assurantiel ».

Ours : dégâts « à la hausse » selon la FNO, Ferus dénonce des « chiffres mensongers »

Dans un communiqué du 26 juillet sur la « prédation ursine », la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) déplore des « dommages en forte augmentation sur les troupeaux ». Selon l’association spécialisée, « cette année, les constats de dommages sont à nouveau à la hausse : +21 % entre juillet 2022 (123 dossiers) et juillet 2023 (150 dossiers), selon les données de l’OFB ». La FNO ajoute que « les pertes reconnues chaque année sont estimées entre 900 et 1000 brebis » en Ariège, premier département touché par la prédation ursine. Un bilan qui ne comprend pas les « bêtes disparues » ni les « pertes indirectes dues au stress des brebis, aux avortements ». Le syndicat exige que « l’État décuple les moyens humains et matériels affectés à l’effarouchement des ours ». Réagissant dans un communiqué du 28 juillet, l’ONG Ferus dénonce des « chiffres mensongers ». « Il est faux de relier directement ces constats aux attaques d’ours, car ils concernent toutes les causes de mortalité », explique l’association de protection de la nature. Selon elle, les 900 à 1000 animaux tués chaque année incluent « l’ensemble des bêtes expertisées », quelle que soit la cause de la mort. Les décès officiellement attribués à l’ours (« responsabilité ours non écartée ») se chiffrent à « 590 bêtes en 2022 ».

Lentilles : dans les Hauts-de-France, la coopérative Unéal consacre 40 ha à sa production (presse)

La coopérative agricole Unéal s’est lancée pour la première fois en 2023 dans la production de lentilles dans la région des Hauts-de-France, rapportent nos confrères de la Voix du Nord. En tout, 40 ha ont été cultivés dans la région cette année, dont 25 ha dans le Valenciennois. Au silo de la coopérative de Haulchin (Nord), 8 t de la légumineuse ont été livrées. Désormais, la culture des lentilles est possible dans certains champs en raison du changement climatique. « Aujourd’hui, les espaces de culture s’agrandissent et l’on a désormais des terres légères, propices au développement de la lentille aux alentours d’Haulchin. C’est une espèce que l’on ne pourrait pas implanter partout », précise Jean-François Delattre, directeur de région Unéal Nord-Est, à la Voix du Nord. En dehors des bassins de production historique du Puy (Haute-Loire) et du Berry (Indre et Cher), les surfaces de lentilles étaient initialement implantées dans l’est, l’ouest et le sud-ouest de la France.

À nos abonnés : possible ralentissement des parutions en période estivale

En raison du ralentissement de l’actualité en période estivale, l’Agrafil et les Agra Lives pourront être diffusés à un rythme moins soutenu jusqu’à la fin du mois d’août. En vous remerciant de votre compréhension.