Tendance commerciale semaine 35-2023 

Conjoncture : Même si tout le monde est conscient du problème, le milieu de l’élevage se dépeuple. La décroissance des volumes perdure avec toujours plus de départs que de reprises. Quand les terres sont cultivables, les animaux sont remplacés par des cultures et cela est très souvent irrémédiable. Dans les zones d’élevage pures, les fermes s’agrandissent, mais sans progression des cheptels, faute de temps ou de main-d’œuvre. La sécurisation alimentaire est une préoccupation forte du monde de l’élevage, avec des changements climatiques aux effets dévastateurs (sécheresse), même si 2023 aura été une année très clémente à ce sujet. Le niveau des prix des aliments est également une source d’inquiétude, dans un monde bouleversé par la guerre en Ukraine, mais également par les enjeux géopolitiques et monétaires que cela entraîne.

Sur cette seconde moitié de l’année, les éleveurs vont pouvoir souffler un peu face à des récoltes de maïs qui s’annoncent très bonnes en volumes et en qualité. Les stocks vont pouvoir être reconstitués, et les coûts de production du lait et de la viande vont être amoindris sur le volet alimentation. Les autres postes comme l’énergie resteront sous tension.

Dans un contexte déjà très inquiétant, la production laitière est en net repli. Pas une semaine sans entendre dire que tel éleveur a cessé son activité. Les effets de ce repli de la production sont très impactants pour les outils industriels qui auront de plus en plus de mal à trouver la marchandise nécessaire pour couvrir leurs commandes, dans un mixte viande transformée/pièces à découper en pleine évolution. Après avoir mis la pression sur les prix pour amoindrir l’écart avec nos voisins européens, les abatteurs observent depuis deux semaines un manque de vaches pour servir les magasins ou les restaurants scolaires pour la rentrée.

Bovins de boucherie : L’équilibre offre/demande reste favorable à la production, malgré un commerce fin de mois peu soutenus dans les magasins. Sur les concours d’animaux de boucherie qui se déroulent sur cette période de rentrée, le commerce est fluide, mais les tarifs ne montrent pas de grande évolution par rapport à l’an passé. Sur les marchés, l’offre est limitée dans les bonnes femelles bouchères, car elles partent souvent en direct chez un boucher professionnel en boucherie ou en magasin. Les tarifs sont plus fermes dans les bonnes femelles de qualité bouchères. Les bonnes charolaises correctement finies sont recherchées, avec une offre insuffisante pour la demande dans le centre du pays. Cette fluidité commerciale bénéficie également à l’ensemble des allaitantes R et O de conformation, avec une demande de minerai de race à viande plus ferme.

Réformes laitières : Les disponibilités ne correspondent pas aux besoins du marché, ce qui relance la concurrence entre abattoirs. Le commerce est assez dynamique dans les campagnes avec des tarifs qui ont repris entre 0,10 et 0,15 € en quinze jours dans les vaches prim’holsteins, abondances ou montbéliardes. Les tarifs sont positifs également dans les taureaux de réformes.

Jeunes bovins : Le niveau de l’offre est plus en accord avec une demande qui cherche à compenser le manque de femelles. Les tarifs se raffermissent en Italie avec une bonne activité pour la rentrée. Cette tendance est également observée en France où les tarifs sont légèrement haussiers.

Bovins d’embouche et d’élevage : Les volumes sont insuffisants pour couvrir la demande des engraisseurs spécialisés, qui ont fourni de gros volumes aux abattoirs pour cette rentrée. Ces derniers sont à l’achat pour leurs besoins de rotations. Le commerce est fluide dans les bonnes femelles d’embouche avec du poids et du gabarit. Les engraisseurs se rabattent sur le bétail ordinaire dont les tarifs se raffermissent.

Broutards : L’animation commerciale de cette rentrée est assez bonne, car les volumes dans les animaux conformes pour être exportés ne sont pas très étoffés. L’ensemble de nos clients ont des besoins, avec une demande qui se renforce avec l’ouverture du marché algérien. Les transactions sont fluides avec des tarifs qui retrouvent des niveaux tarifaires attractifs après les baisses de cet été dans les broutards ou les taurillons charolais ou limousins. La demande intérieure se montre également plus soutenue avec des engraisseurs qui vont pouvoir bénéficier d’une bonne récolte de maïs. Dans les femelles, la modestie de l’offre reste favorable aux échanges avec des tarifs qui demeurent soutenus pour les limousines et les charolaises de plus de 300 kg. La situation est inchangée dans le second choix avec des tarifs stables.

Veaux d’engraissement et d’élevage : L’offre est plus en accord avec la demande avec plus d’ateliers disponibles. L’activité à l’export est stable avec des tarifs qui se tiennent. Après les fortes baisses de ces dernières semaines, les tarifs se stabilisent dans les laitiers. La pression reste forte dans les veaux légers ou sans potentiel de croissance. Les tarifs sont reconduits pour cette semaine dans les taupes, gris, rouges ou croisés blanc bleus R et O de conformation. La tendance est également à la reconduction dans les très bons mâles, charolais ou croisés (montbéliards, blanc bleus…), U de conformation.

Ovins : Après la chute des ventes de la semaine passée en raison de la canicule, les abatteurs ont des stocks, ce qui entraîne un commerce plus calme dans les agneaux. En brebis, la demande a souffert du coup de chaud avec des tarifs qui se sont légèrement rétractés.

Porc : Les volumes de production sont suffisants pour les besoins des abatteurs qui en profitent pour faire baisser le cours du MPB à 2,099 €.