Séjour en tiny house
Un complément de revenus (intéressant) pour les agriculteurs ?

Régis Gaillard
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Surfant sur le succès grandissant de la tiny house, l’entreprise Parcel a choisi d’innover avec un concept associant nature et producteurs locaux en proposant de prendre ses quartiers sur les terres agricoles.

Un complément de revenus (intéressant) pour les agriculteurs ?
La tiny house est installée au cœur de la nature, sur des terres agricoles.

Née de la volonté d’offrir un moment de déconnexion pour se recentrer sur les bonnes choses de la vie, l’entreprise Parcel a vu le jour en 2019. L’idée est alors de proposer un tourisme respectueux de l’environnement, juste et durable pour une véritable invitation à ralentir. Loin de la chambre d’hôtel classique, chaque personne est conviée à découvrir la joie d’une tiny house (voir encadré). À ceci près que cette tiny house a pour particularité de prendre ses quartiers sur des terres d’exploitants agricoles. Avec tous les éléments pour se ressourcer le temps d’un séjour, déconnecter et (re)prendre le temps.

Dans les plus belles régions de France

Il est ainsi possible de profiter, depuis le 24 août dernier, d’une micro maison de 15 m², 100 % autonome, toute équipée pour accueillir confortablement deux adultes à Saint-Émilion (en Gironde). La tiny house dispose de panneaux solaires pour s’alimenter en électricité et d’un système de récupération et filtration des eaux de pluies pour la douche. Sans oublier l’installation de toilettes sèches innovantes. La valorisation en compost est utilisable immédiatement par l’agriculteur. L’idée est, à terme, que l’on retrouve de telles tiny houses dans les plus belles et plus gourmandes régions de France. Dans ce cadre, il est proposé de déguster les produits locaux. Avec, par exemple, pour le petit-déjeuner, des Granola bio et des jus de fruits artisanaux. Mais aussi, plus tard dans la journée, le vin de la propriété à déguster à l’apéritif ou lors d’une visite du domaine. Sans oublier quelques délicieuses tartinades. Pour chaque nuit passée dans la tiny house, l’agriculteur perçoit une commission, lui permettant de rentabiliser un terrain inutilisé sur son exploitation et de développer sur ses terres un hébergement respectueux de l’environnement.

Un petit cocon

Après avoir travaillé en Australie et en Asie, hyperconnectée et vivant à mille à l’heure, Géraldine Boyer, de retour en France, a imaginé via Parcel un endroit pour prendre le temps. « À titre personnel, j’avais envie de retrouver une connexion entre nature et gastronomie locale. La tiny house est un petit cocon, un refuge ». Une échappée hors du temps qui vous coûtera 140 € la nuitée avec petit-déjeuner. Une formule qui peut être complétée par un apéritif. « À terme, je pense élargir le concept à d’autres régions en espérant avoir entre six et dix tiny houses ».

Un succès croissant
Géraldine Boyer a imaginé un concept mariant nature, agriculture et gastronomie.

Un succès croissant

Littéralement minuscule maison en anglais, une tiny house est une construction à mi-chemin entre la roulotte et la maison. Elle a la forme d’une maison mais la taille et le châssis roulant d’une roulotte.

Créé en 1929 aux États-Unis à l’occasion d’une des plus grosses crises économiques de l’histoire industrielle, le concept des tiny houses est revenu sur le devant de la scène en 2007, toujours aux États-Unis, lors d’une nouvelle crise : celle des subprimes. De nombreux Américains ont cherché un moyen alternatif de se loger à moindre coût. La tiny house s’est imposée comme une évidence. Mobile et toute petite, elle n’oblige pas à être propriétaire d’un terrain et ne demande qu’un investissement réduit de l’ordre de 16.000 € en auto-construction (mais de 50.000 € si elle est fabriquée par un constructeur). Offrant une superficie moyenne de 15 m² (avec un maximum de 30 m²), son coût d’exploitation est réduit tant en termes d’entretien que de chauffage, notamment. Une tiny house abrite les mêmes espaces de vie qu’une maison classique : cuisine, salle de bain, chambre, salon... en plus petit. D'où la nécessité d'optimiser au maximum chaque mètre carré et d’avoir un mode de vie minimaliste pour y être à l’aise. Évidemment, ces avantages ne vont pas sans quelques inconvénients. Le poids de la tiny house ne peut dépasser 3,2 tonnes pour pouvoir être supportée par un châssis homologué. Avec une largeur maximum de 2,55 mètres, une longueur maximum (hors véhicule de tractage) de 12 mètres et une hauteur maximum de 4,30 mètres. Pour des raisons de sécurité, une tiny house ne peut accueillir plus de 4 personnes en même temps et n’est donc pas adapté aux familles. Et un terrain est nécessaire pour l’accueillir. En tant qu’habitat mobile, la tiny house est soumise à la même réglementation que la caravane ou la roulotte : pas plus de trois mois de stationnement. Enfin, il est nécessaire de passer un permis spécial et de disposer d’un véhicule dédié à son tractage.

Il faut également penser que le ou les vacanciers n'auront certainement pas trop envie d'avoir des travaux dans la parcelle lors de son séjour, tout spécialement les traitements des cultures...