Attaques de loups
Deux troupeaux d’ovins impactés à Blanzy et Saint-Eusèbe

Alors que des suspicions d’attaques circulaient dans les campagnes depuis deux semaines, la préfecture de Saône-et-Loire a officialisé, mardi 30 novembre, deux nouvelles attaques par un loup de troupeaux d’ovins sur les communes de Blanzy et Saint-Eusèbe.

Deux troupeaux d’ovins impactés à Blanzy et Saint-Eusèbe
Image d’archive

En l’espace de 48 heures, l’office français de la biodiversité (OFB) a  réalisé deux constats d’attaques sur des troupeaux d’ovins en limite des communes de Blanzy et de Saint-Eusèbe. Deux ovins ont été tués et trois autres blessés. À partir de l’analyse d’une image prise par un piège photographique, l’OFB a rendu dans la journée son expertise technique et identifié un loup. La profession - FDSEA, JA et chambre d’agriculture - avait eu écho depuis plusieurs jours de remontées de terrain et craignait la présence à nouveau d’un loup dans notre département. FDSEA et JA avaient d’ailleurs fourni des caméras de surveillance à plusieurs éleveurs. L’OFB vient donc confirmer les craintes.

Comme le prévoit le plan national d’actions sur le loup et les activités d’élevage, lorsque l’origine du loup dans les attaques ne peut pas être exclue, les éleveurs seront indemnisés pour les pertes subies, rappelle la préfecture. 

Dans l’immédiat, les services de l’État sont mobilisés et le préfet a demandé à la louveterie de mettre en place dès la nuit de mardi une équipe de veille à proximité des sites d’attaques. 

La Chambre d’agriculture a invité les éleveurs du secteur à la vigilance, et les a incités à protéger les troupeaux qui ne peuvent pas être rentrés. « Ce qui constitue un préalable à toute demande de tir de défense », rappellent les services de la préfecture. La Direction départementale des territoires (DDT) peut mettre à disposition des éleveurs du matériel de protection d’urgence (filets et/ou fils électrifiés) sur demande.

La profession agricole reste fortement mobilisée sur le fait que notre département est désormais un front de colonisation avec des attaques de loups récurrentes. Des réunions devraient être prochainement organisées pour faire le point sur le plan Loup, les demandes de la FNO et l’expérience des autres départements, après un déplacement par les élus dans l’Aveyron notamment.

Comptage des loups : la FNSEA entendue et vigilante

Au niveau national, auditionnée par le Groupe national loup (GNL), la FNSEA a annoncé le 23 novembre que « des avancées ont été actées sur la révision de la méthode de comptage des loups en associant désormais étroitement les chasseurs et les éleveurs à ce travail ». En effet, une polémique était née récemment à propos du nombre de loups présents sur le territoire français. Selon les éleveurs français qui pointent du doigt depuis longtemps le comptage « défaillant » de l’Office français de la biodiversité (OFB), ils seraient environ 2 000. Mais selon cet office, ils ne seraient que 640. Les politiques commencent à s’emparer du sujet à l’image du président de la région Aura, Laurent Wauquiez, qui annonçait dans la presse régionale agricole vouloir financer un comptage indépendant en Auvergne-Rhône-Alpes.

Réclamant une « véritable transparence », depuis, il semble que la FNSEA, ses principales associations spécialisées d’éleveurs (FNO – ovins, FNB – bovins, FNC-cheval) et JA aient été entendus. Cependant, ces organisations indiquent rester « vigilantes » et réclament toujours une régulation du loup, autrement dit, augmenter le nombre annuel de prélèvements. Sur ce dossier « prédation », réagissant à la récente attaque d’un chasseur par un ours, la FNSEA, ses associations spécialisées et JA se prononcent pour le maintien « des femmes, des hommes et des territoires vivants et demandent aux pouvoirs publics actuels et aux futurs candidats à l’élection présidentielle de porter ce combat pour la vie humaine ».

Selon les chiffres officiels, le loup a tué, en 2020, pas moins de 12.000 bêtes, dans 39 départements, occasionnant plus de 30 millions d’euros de dépenses publiques. Le GNL, instance informelle censée permettre la médiation et la discussion entre les différents acteurs sur le Plan loup est présidé par le ministère de la Transition écologique, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture. Il rassemble des représentants d’éleveurs, d’associations de défense des prédateurs, des élus ainsi que des membres de l’administration et des experts techniques.