Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire
Une chambre à l’écoute de tous les agriculteurs et des acteurs du territoire

Ariane Tilve
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À l’occasion de la Session de la chambre d’agriculture départementale, qui s’est tenue jeudi 23 novembre à Jalogny, élus, techniciens et conseillers ont tenu à rappeler les missions essentielles de l’organisme, au plus près des exploitants.

 

Le préfet de Saône-et-Loire, Yves Séguy ; le président de la chambre, Bernard Lacour ; le président du Conseil départemental, André Accary ; le premier vice-président de la chambre, Luc Jeannin Luc Jeannin.
Le préfet de Saône-et-Loire, Yves Séguy ; le président de la chambre, Bernard Lacour ; le président du Conseil départemental, André Accary ; le premier vice-président de la chambre, Luc Jeannin Luc Jeannin.

Bernard Lacour, président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, rappelle que son organisme est inscrit dans un réseau qui dispose d’un réseau national et régional. « Notre travail à nous est d’être aux côtés des agriculteurs. C’est ce qui amène de la réactivité, de l’efficacité dans l’accompagnement. […] Le cœur de notre mission est l’accompagnement, quel que soit le sujet, de l’expertise technique à l’administratif ». Pour accompagner au mieux les agriculteurs, encore faut-il les connaître, d’où l’importance de rappeler quelques chiffres clés : la surface moyenne des exploitations a progressé de 25 % depuis 2010, pour atteindre 85 hectares en moyenne. La part des salariés a augmenté en 10 ans dans toutes les productions, alors que la part des salariés familiaux recule. Quant au cheptel, le nombre de bovins allaitants continue de baisser. Et surtout, comme le rappelle Sophie Monnois, responsable développement commercial et pôle entreprise, le vieillissement des exploitants et le manque de renouvellement se confirme avec « 22 % des exploitations tenues par des plus de 60 ans. Interrogés, un tiers d’entre eux n’envisage même pas le départ. Un second tiers ne sait pas, seul le tiers restant a un projet de transmission ».

Répondre aux besoins des agriculteurs

La transmission n’est pas la seule des thématiques qui nécessite un accompagnement des agriculteurs. Ils ont besoin de conseils en adaptation des besoins techniques (conseil transition) ; sur la modernisation et le développement de leur exploitation (conseil stratégique) ; sur le pilotage de leur entreprise (conseil performance) ; sur la gestion administrative (accompagnements réglementaires) ; les ressources humaines (médiation, santé du dirigeant) ; la structuration des filières, mais aussi d’un accompagnement sur la commercialisation. Au niveau humain, l’exploitant a parfois besoin de médiation pour formaliser l’entente entre collaborateurs. Pour répondre à ses besoins en main-d’œuvre, ou alléger sa charge de travail, un accompagnement de transition pour le matériel, le bâtiment, les ateliers, l’organisation du travail ou encore le salariat sont essentiels. Idem pour la surcharge administrative qui peut être soulagée par des outils numériques, voire une sous-traitance. Enfin, pour faire face à la pression sociétale, il existe des collectifs, des interactions avec les collectivités.

La proximité comme maître-mot

Toutes les expertises du monde ne sont utiles que si elles sont exploitées sur le terrain. D’où l’importance d’aller au-devant des agriculteurs. Pour y parvenir, la chambre mise sur la proximité en augmentant les temps et occasions d’échanges avec eux sur le territoire. Autre enjeu, la transversalité afin de faciliter les échanges entre les conseillers de différentes expertises. Comme l’explique la conseillère chambre Sophie Lapointe, « on ne peut pas être expert dans tous les domaines. Lorsque l’on va à la rencontre d’un agriculteur, on lui propose notre expertise et on profite de cette occasion pour créer proposer, créer du lien entre lui et les différents conseillers, les différents interlocuteurs dont il pourrait avoir besoin ». Enfin, « l’innovation et développement, que ce soit à Ferm’Inov, au Vinipôle ou au Vitilab ne sont utiles que s’ils sont diffusés sur le terrain » insiste pour sa part Bernard Lacour. Là encore, tout est question de proximité.

En tout, la chambre propose une vingtaine d’accompagnements et a mis en place cinq équipes territoriales, en lien avec les communautés de communes. « Dans chaque équipe il y a un animateur qui rassemble les compétences, qu’elles soient généralistes, propres à chaque filière, en bâtiment, en installation ou en tant qu’intermédiaire avec les collectivités. Cet animateur travaillera avec une équipe d’élus qui seront des référents territoriaux », précise Pascale Moretti-Verdet, directrice de la chambre.

Paroles de conseillers

Toutes les équipes de la chambre ont pour mission d’accompagner les agriculteurs, que ce soit sur le terrain ou à des postes administratifs. À l’occasion de cette session, quelques-uns ont accepté de parler de leur mission.

 

Doriana Trémaux, conseillère entreprise sur l’Est charolais et le Clunysois

« Je réalise des audits globaux d’exploitation, apporte mon expertise de la Pac et donne quelques formations. Interlocutrice principale des agriculteurs de mon secteur, je les renvoie vers l’interlocuteur adéquat quand je n’ai pas la compétence requise. Les agriculteurs ont beaucoup de demandes sur le réglementaire, l’administratif. Pour moi, la meilleure opportunité pour entamer le dialogue ce sont donc les audits obligatoires qui permettent, dans la majorité des cas, de garder le contact pour d’éventuelles autres prestations. Je vais également à leur rencontre en tant qu’experte transmission ».

Sophie Lapointe, chargée de mission eau sur une partie ouest du département

« Que ce soient pour les périmètres de captage, l’abreuvement, etc., je suis en contact avec les exploitants, mais aussi avec les collectivités. Je joue un rôle d’intermédiaire entre exploitants et collectivités. Ce sont deux mondes très différents et quelques fois un même sujet peut être évoqué de façon très différente par les deux parties. Les collectivités, elles, ne vont pas nécessairement vers les exploitants, ce qui est réciproque. En intervenant avec du conseil sur la fertilisation ou l’abreuvement, j’ai l’occasion de relayer des informations captées auprès des collectivités, que ce soient pour des aides ou des réglementations. De même, il est important de faire connaître la nature de l’agriculture propre à chaque collectivité. Certaines communautés de communes imaginent des projets agricoles sans connaître le terrain. Des projets qui ne collent pas toujours à la réalité de l’agriculture du territoire ».

 

Sandrine Carrier, assistante à la chambre chargée de formations et DUERP

« En 2023, 45 formations (chiens de troupeaux, bien-être animal, caprins, etc.) ont été proposées par la chambre. La formation la plus demandée est le DUERP (Document unique d’évaluation des risques professionnels, N.D.L.R.), avec quinze sessions cette année pour 177 stagiaires sur le département. C’est difficile de remplir les sessions de formation non obligatoires. La grande majorité des exploitants n’a pas le temps. Mais ceux qui viennent sont toujours satisfaits ».

Fabien Deschizeaux, conseiller spécialisé bovin viande

« J’interviens principalement sur la conduite d’élevage, notamment sur la nutrition. J’ai parfois un rôle d’appui du conseiller d’entreprise pour aider les éleveurs dans leurs audits. Je fais également des diagnostics carbone pour améliorer les performances avec, notamment, la conduite du cheptel. Je participe enfin à la communication de données innovantes issues de Ferm’Inov. Le fait d’être présent régulièrement sur la ferme expérimentale de Jalogny, de faire le tour des différents essais, me permet d’en reparler ensuite avec les éleveurs sur le terrain, lorsque je mène des audits ou que je prodigue des conseils de nutrition. Je partage également ces données au sein de nos équipes et surtout avec le conseil d’entreprise qui a de nombreux contacts avec les agriculteurs à travers les audits. Je me rends compte, dans le même temps, que les agriculteurs sont de mieux en mieux informés. Nous sommes là pour les guider, mais ils peuvent, eux aussi, nous apporter d’importantes sources d’innovation ».

Jean-Jacques Lahaye, élu référent de la communauté de communes Entre Arroux, Loire et Somme

« Notre devoir, en tant qu’élu, est de donner une visibilité à nos agriculteurs, mais aussi une ligne, discuter avec nos partenaires et les collectivités. Au niveau de notre collectivité, auditée à la demande de la Région, nous travaillons essentiellement sur les sujets qui nous semblent prioritaires : le renouvellement des générations ; les filières et les produits locaux ; l’attractivité du métier ; l’environnement, le bocage, l’eau et les énergies renouvelables. En résulte la mise en place d’un Plan alimentaire territoriale (PAT) ».