Grêle : 7 100 ha endommagés dans le Bordelais et 10 000 dans le Cognac
La grêle s’est abattue sur 7 100 hectares de vignes dans le Bordelais et sur 10 000 dans le Cognac lors d’une tornade le 26 mai, ont indiqué les chambres d’agriculture des deux bassins viticoles dans les jours qui ont suivi. Cette calamité qui a de nouveau frappé le vignoble de Bordeaux, après le gel du printemps 2017, survient à un moment où la viticulture bordelaise espérait au contraire une reconstitution des stocks.

Les dégâts dus à la grêle ont endommagé près de 7 100 ha du vignoble de Bordeaux, « dont près de 3 400 ha à plus de 80 % », a signalé la Chambre d’agriculture de Gironde le 30 mai. Le vignoble s’étend sur 115 000 hectares.
L’étendue des dégâts et leur intensité « compromettent la récolte 2018 et, pour certains vignerons, la récolte 2019 lorsque les bois sont très atteints ». La chambre précise : le secteur des côtes de Blaye est atteint à hauteur de 5 500 ha, dont 3 000 touchés à plus de 80 % ; le secteur du Médoc l’est à hauteur de 1200 ha dont 400 à plus de 80 % ; celui de l’Entre deux Mers est atteint à hauteur de 400 ha.
« Nous avons recensé 800 propriétaires ayant subi des dégâts », a rapporté la sénatrice de Gironde, Nathalie Delattre, elle-même viticultrice, revenant d’un tour de vignoble avec le préfet le 29 mai. « Certaines exploitations ont offert le spectacle de vignes hachées, nues comme en plein hiver, des parcelles complètement ravagées ou partiellement détruites », a décrit pour sa part Christophe Château, directeur de la communication du CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux).
Le bordeaux n’avait pas besoin d’une calamité cette année après celle de l’an dernier. « Bon nombre de viticulteurs touchés avaient déjà subi les conséquences du gel de printemps fin avril 2017 », fait remarquer la chambre de Gironde. Bernard Farges, vice-président du CIVB (interprofession du vin de bordeaux) avait appelé de ses vœux « une récolte normale cette année », lors de la conférence de presse annuelle du CIVB à Paris le 13 mars : « Nous ne sommes pas autant démunis qu’en 1991 parce que nous avons du vin en réserve. Il faudrait néanmoins une récolte d’un niveau normal en 2018. » Or, c’est une fois de plus une faible récolte qui pourrait se profiler.
Quatre épisodes de grêle en Champagne ces dernières semaines
La situation dans le bassin de Cognac est préoccupante également. Dans ce vignoble de 81 000 hectares, « 3 500 ha ont été très fortement touchés à plus de 80 % sur un total de plus de 10 000 ha concernés à des degrés divers », a rapporté la Chambre d’agriculture de Charente. « Des grêlons de taille importante ont frappé le sud de la Charente-Maritime avec un épicentre vers Jonzac », a précisé la chambre de Charente.
Enfin, le vignoble champenois fait lui aussi le compte de ses hectares grêlés. « À ce jour (au 29 mai), 1 800 hectares ont été touchés dont 1 000 détruits à 100 %, soit 3% du vignoble total », a indiqué le Conseil interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC). Quatre épisodes orageux accompagnés de grêle ont été enregistrés, successivement les 29 avril, 12, 22 et 27 mai.