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FNCUma : Vers un développement de l’emploi partagé

Publié par Cédric Michelin
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Reconnues comme groupements d’employeurs à part entière en 2016, les Cuma entendent bien faciliter le développement de l’emploi partagé auprès des agriculteurs qui, individuellement, auraient plus de difficultés à recruter un salarié sur un temps plein et à prendre en charge la gestion administrative. 

FNCUma : Vers un développement de l’emploi partagé

Pérenniser un emploi à temps plein, dynamiser la vie économique des territoires, être assisté dans la gestion administrative… Les avantages de l’emploi partagé sont nombreux, pour l’employeur comme pour le salarié. Dans le milieu agricole, où la main d’œuvre familiale traditionnelle est de moins en moins disponible sur les exploitations, le besoin d’un salarié à temps partiel se développe et cette solution répond de plus en plus à la demande. 23 000 équivalents temps plein sont générés par l’agriculture en emploi partagé, un chiffre qui a été multiplié par trois en 10 ans, rappelle Jérôme Volle, vice-président de la FNSEA et responsable de la commission Emploi, lors de l’Assemblée générale de la Fédération nationale des Cuma (FNCuma), le 30 mai. Depuis 2016, les coopératives et les Cuma sont reconnues groupements d’employeurs à part entière grâce à un amendement retenu dans la loi Travail. Cette reconnaissance leur permet de promouvoir l’emploi partagé auprès des agriculteurs qui redoutent parfois de franchir le pas d’une première embauche, face à la difficulté à trouver le bon profil, à la gestion administrative et à la responsabilité que cela implique. Le réseau Cuma compte aujourd’hui 4 700 emplois partagés et espère amplifier cette dynamique avec 1 000 emplois supplémentaires d’ici 2020.  

Eviter les écueils 

Pour cela, il est nécessaire d’identifier les points de vigilance. Franck Maurin, trésorier de la Cuma du Pourtalou, témoigne de son expérience avec quatre salariés partagés par trois Cuma auxquelles il adhère : « nous avons fait le choix de spécialiser les salariés, ça permet de les responsabiliser et de pérenniser le poste », chacun ayant ses tâches propres (mécanique, intervention pour les mises bas,…) tout en restant polyvalent. Avec plusieurs salariés, les groupements d’employeurs permettent également aux agriculteurs d’avoir plusieurs compétences à disposition à la place d’une seule personne spécialisés sur un sujet. Le système nécessite cependant de l’organisation : « il faut un planning, que chacun respecte ses engagements, il faut anticiper », rappelle Jérôme Volle. « Il s’agit d’un dispositif exigeant », explique de son côté Jean Dalichoux, consultant spécialisé dans l’accompagnement des groupements d’employeurs. C’est une organisation qui nécessite une « culture du collectif », ajoute-t-il, en précisant que le secteur rural possède un avantage : les entreprises qui y sont implantées se connaissent mieux qu’en milieu urbain. Cependant, pour que le groupement fonctionne, il est indispensable de bien repérer le besoin et la récurrence de sorte à pérenniser le poste, mais aussi que les entreprises utilisatrices s’impliquent. Caroline Thieffry, directrice d’un groupement d’employeurs multisectoriel en Bretagne, précise que son organisation a posé des règles strictes : dépôt de garantie, engagement sur les valeurs de transparence, solidarité. Par ailleurs, le temps plein n’est pas une nécessité absolue, surtout en milieu rural où un certain nombre de salariés recherchent un complément d’activité. En revanche, des points d’attention sont spécifiques au milieu agricole, comme la flexibilité du temps de travail, puisque l’agriculture connaissant des pics d’activités différents en fonction des mois ou des semaines. Les ressources humaines sont également importantes, car les petits groupements d’employeurs, sans direction, sont nombreux dans l’agriculture. « La gestion du personnel doit être faite par les utilisateurs », estime Jérôme Volle. Il est aussi important de travailler avec les jeunes agriculteurs sur ces thématiques, d’autant que de plus en plus d’exploitations étant reprises avec des emplois liés. Des pistes d’amélioration qui permettront à l’emploi partagé de rester une solution particulièrement adaptée aux évolutions de l’agriculture.