Énergie photovoltaïque
Un coup de pouce pour la ferme

Publié par Cédric Michelin
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Ségolène Royal a annoncé, le 20 avril, une revalorisation des tarifs de rachat de l'électricité produite par le photovoltaïque. Ce pourrait être un nouvel élan pour la production d'énergie solaire dans les fermes.
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Le ministère de l'Écologie a annoncé, dans un communiqué le 20 avril, la revalorisation du tarif de rachat de l'électricité produite sur les toitures de moins de 1.000 mètres carrés : il sera réévalué à 13,95 c€/kWh pour la tranche (de 0 à 36kW) et à 13,25 c€/kWh pour la tranche (entre 36 et 100kW) dès le deuxième trimestre 2015. Damien Mathon, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (Ser), analyse : « Dans les fermes, les projets de toiture photovoltaïque tablent sur des puissances de 9kW à 100 kW ». Autrement dit : la ferme France est directement concernée par la revalorisation du tarif de rachat de l'électricité pour le photovoltaïque. Les tarifs atteignent leur niveau de 2014, ce qui correspond à une hausse de 10%. Petit bémol selon Damien Mathon : « La revalorisation est un peu juste, mais ça va dépendre des régions ».

Par ailleurs, depuis 2011, le tarif est dégressif avec le nombre de demandes de raccordement. A chaque trimestre, le tarif était donc réévalué. Ségolène Royal a annoncé le gel de cette dégressivité pour l'année 2015. Enfin, à partir de 2016, la dégressivité sera de nouveau effective, mais avec des taux moins importants. Le ministère précise qu'ils passeront de - 10% à - 3%. L'ensemble de ces mesures devrait « relancer le segment 9-100 kW », souligne Damien Mathon. De fait, si la filière photovoltaïque se développait peu sur ce segment, c'est que la rentabilité des projets était compromise par « l'absence de tarifs adaptés », selon l'Observatoire énergie solaire photovoltaïque.


Méthanisation : « Peu de fermes reliées au réseau gaz »


Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, a annoncé l'ouverture du Fonds chaleur aux projets d'injection directe du biogaz des installations de méthanisation dans le réseau. Pour le monde agricole, c'est une fausse bonne nouvelle… pour le moment. Damien Siess, directeur adjoint production et énergie durable à l'Ademe (agence de maîtrise de l'environnement et de l'énergie), explique : « En milieu rural, peu de fermes sont reliées au réseau de gaz ». Les projets de méthanisation à la ferme sont majoritairement tournés vers la production de chaleur et d'électricité en brûlant le biogaz sur place. L'injection de biogaz dépend du développement du réseau de gaz dans les milieux ruraux. En outre, les technologies pour injecter du biogaz dans le réseau sont relativement récentes. Ce qui explique que l'injection soit moins développée.