EXCLU WEB : Christiane Lambert très vigilante sur l’arrêté “Abeilles”

Cédric MICHELIN
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La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, s’est déplacée fin janvier dans l’Aisne pour rencontrer des agriculteurs engagés dans une démarche biodiversité. Elle entend peser sur la transition écologique, en particulier sur le plan pollinisateur qui est en cours de révision. 

EXCLU WEB : Christiane Lambert très vigilante sur l’arrêté “Abeilles”

Ce ne sont pas les sujets agricoles qui manquent en ce moment : réforme de la PAC, Green Deal, négociations commerciales, hausse des prix des matières premières, Ecocide, NBT, taxe Trump, etc. Il est un autre sujet qui focalise l’attention de la FNSEA et de sa présidente, Christiane Lambert : le plan pollinisateur et plus particulièrement l’arrêté “Abeilles” que la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili a été contrainte de repousser devant la bronca des agriculteurs. Courant décembre, alors qu’elle s’apprêtait à publier un nouvel arrêté qui allait restreindre fortement les capacités de traitement des cultures agricoles, la présidente de la FNSEA avait dénoncé une « avancée à marche forcée » un projet d’arrêté « réduit à sa plus simple expression ». Les consultations devraient commencer dans les prochaines semaines. 


Impact des pratiques agricoles 

En attendant, Christiane Lambert entend occuper le terrain : « Il n’est pas question que le plan pollinisateurs et l’arrêté Abeilles se résument au seul volet phytosanitaire », a-t-elle dit aux agriculteurs rassemblés dans la ferme de Louise Piercourt, une ingénieure agronome fraîchement installée à Mortiers, près de Laon (Aisne). Pour elle, il faut également prendre en compte « le bol alimentaire des abeilles, l’état de leur cheptel (lutte contre le varois notamment) et l’évolution et l’adaptation des abeilles vis-à-vis du climat », a-t-elle insisté. Pour corroborer ses propos, Hubert Compère, agriculteur de Mesbrecourt-Richecourt (Aisne) a témoigné de son expérience. Engagé dans l’agroécologie, il a participé, en 2019, à une étude de la Chambre d’agriculture de l’Aisne, sur « l'impact des pratiques agricoles sur les auxiliaires et les pollinisateurs ». Dans les 24 parcelles étudiées, plus de 18.790 insectes auxiliaires et pollinisateurs ont été recensés et identifiés. Une raison supplémentaire pour Christiane Lambert de souligner « qu’on est loin des discours sur la fin de la biodiversité ». 


Open bar à nectar  

Comme tout ce qui touche à l’agriculture, le sujet apicole est « complexe ». Surtout « c'est un sujet qui est devenu passionné et polémique, il est très difficile de prendre du recul et d'apporter des arguments concrets, tangibles et scientifiques. On est souvent sur des formules, des caricatures voire des oppositions radicales », a-t-elle regretté. Avec Hervé Lapie, secrétaire général adjoint de la FNSEA, Christiane Lambert a salué l’initiative des agriculteurs qui permettent la mise en place de jachères mellifères rebaptisées « open bar à nectar ». « Il ne faudrait pas que l’arrêté “abeilles” amenuise la ressource mellifère dans les territoires », a, pour sa part, prévenu Hervé Lapie.