Une installation photovoltaïque de 2011 gagne en performance
Une installation photovoltaïque de 2011 gagne en performance
Produire et vendre de l’électricité grâce au photovoltaïque est une aventure dans laquelle s’est lancé Jean-David Sautel, aviculteur dans la Drôme. Il explique les difficultés qu’il a dû surmonter pour maintenir son installation performante au fil des années.
En 2009, Jean-David Sautel, aviculteur à Loriol-sur-Drôme (Drôme), a créé la société Enervolt. Objectif : devenir producteur d’électricité photovoltaïque et dégager ainsi un revenu qui aide à financer le rachat du site agricole sur lequel il s’est installé en 2003 avec son épouse Yaëlle. « Nous étions associés en SCEA avec l’oncle de mon épouse. Celui-ci allait prendre sa retraite en 2010 et nous souhaitions devenir propriétaires de l’outil de production. » Le couple rachète notamment quatre poulaillers : deux aujourd’hui consacrés à la production de volailles sous la marque « Le poulet de mon enfance », un pour la production de volailles festives et le plus ancien destiné au stockage de matériels. Les bâtiments sont loués à la SCEA pour l’activité agricole et les toitures à la SAS Enervolt pour la production d’électricité. Dès 2011, les deux bâtiments les plus récents (l’un de 1974 qui a nécessité des travaux de rénovation, l’autre de 1980) sont équipés de panneaux photovoltaïques, soit au total 820 m² de panneaux pour une puissance estimée à 120 kilowatt-crête (kWc). L’investissement est de 450 000 €, dont 400 000 € d’emprunt. À l’époque, le tarif de rachat de l’électricité par EDF OA* est particulièrement attractif : 0,60 €/ kWh pour un contrat signé sur vingt ans.
Changement prématuré des onduleurs
Avec onze années de recul, Jean-David Sautel décrit les difficultés techniques auxquelles il a été confronté dans la gestion de ses toitures photovoltaïques. « J’avais fait appel à un petit installateur local qui a disparu peu de temps après. L’installation a été globalement bien faite, mais j’ai rapidement eu des soucis de fusibles qui grillaient avec les orages. Mon installation ne bénéficiant pas de monitoring [suivi en temps réel de la production d’électricité, NDLR], il était impossible de détecter ces pannes. En 2015, j’ai donc signé un contrat de monitoring avec une société spécialisée. Entre 2013 et 2016, j’ai également dû financer plusieurs réparations conséquentes sur les onduleurs, ce qui m’a amené en 2017 à investir 40 000 € pour les changer. En même temps, j’ai fait poser des optimiseurs qui permettent de suivre la production deux panneaux par deux panneaux », détaille l’exploitant. Autant de décisions qui, estime-t-il, lui ont permis d’arriver à une bonne performance de son installation.
À mi-parcours du contrat de rachat avec EDF OA, deux questions se posaient toutefois pour Jean-David Sautel : celle de l’optimisation de la production jusqu’à la fin de ce contrat et celle du maintien de la performance après. En mai 2022, il est contacté par la société Ener-Pacte (lire ci-dessus). « Ils ont effectué un diagnostic complet de mon installation et identifié un gain possible d’au moins 6 % par rapport à la production actuelle (125 000 kWh/an en moyenne) », indique l’exploitant. Condition cependant pour atteindre cet objectif : remplacer une cinquantaine de panneaux qui présentent des problèmes d’échauffement et une sous-production sur les 480 que compte l’installation.
6 % de gain de production espéré
« Cela représente 20 000 € d’investissement, mais Ener-Pacte [avec qui il a contractualisé pour les sept années restantes du contrat avec EDF OA, NDLR] garantit un chiffre d’affaires et une marge** », poursuit Jean-David Sautel. Il est persuadé qu’une centrale photovoltaïque bien entretenue, rénovée en temps et en heure, peut assurer une production optimale sur une longue durée. Il envisage d’ailleurs de compléter son installation par des panneaux sur le second pan (ouest) du bâtiment datant de 1974, celui-ci n’étant pas impacté par les ombres portées (silos d’aliment, arbres…).
Sophie Sabot
* EDF OA : « EDF obligations d'achat » est une entité d' EDF SA, créée pour assurer la mission de service public de gestion de l'obligation d'achat confiée à EDF par la loi.
** Dans laquelle est intégré l’amortissement des 20 000 €. Ener-Pacte ne se rémunére que si les objectifs de rentabilité contractuel sont atteints. Dans le cas contraire, la société reverse une indemnité compensatoire à son client.
À noter
Jean-David et Yaëlle Sautel exploitent par ailleurs trois bâtiments en poulet label rouge. « J’ai choisi de louer des terres sur 30 ans à une société qui a construit deux bâtiments et un hangar, le tout équipé de photovoltaïque. Cette société exploite et gère ces installations qui représentent 300 kWc au total. Nous ne faisons qu’utiliser ces bâtiments ». Le troisième poulailler en label rouge, construit par les exploitants en 2017, a quant à lui été équipé de panneaux destinés à l’autoconsommation (36 kWc) qui permettent de produire 25 % de la consommation électrique de la SCEA.
