Bovins lait
De nouvelles recommandations pour le confort des logettes

Léa Rochon
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Tanguy Morel, chef de projet pour l’Institut de l’élevage (Idele), présente plusieurs conseils afin d’assurer un confort optimum pour les vaches couchées en logettes. 

De nouvelles recommandations pour le confort des logettes
Selon Tanguy Morel, un couchage confortable permet d’éviter les boiteries, ainsi que les comportements agressifs, tout en favorisant une bonne production laitière. ©LR/APASEC

Une vache passe douze à quatorze heures de sa journée en position couchée. Ce temps de repos a un réel impact sur la quantité de lait produit, mais également sur la limitation des comportements agressifs et les boiteries. Offrir des logettes confortables constitue donc une priorité. Selon Tanguy Morel, chef de projet bovin et innovation de bâtiments d’élevage à l’Institut de l’élevage (Idele), les éleveurs ont tout intérêt à prendre en compte les mouvements des vaches dans les logettes. 

Adapter son équipement à la taille des vaches 

Les stalles doivent être de dimensions suffisantes, avec un confort de sol irréprochable, afin que l’animal ne dérape pas. « Si la vache hésite à se coucher, c’est qu’elle n’a pas la place, détaille le technicien, qui considère que plus de quatre essais est synonyme de problème. Si l’éleveur voit que la vache se balance plusieurs fois pour se lever, c’est qu’elle n’a pas le dégagement nécessaire à l’avant : ce mouvement doit être le même que lorsque la vache est au près ».
Malgré l’augmentation du nombre de bouses à nettoyer, les plus grandes vaches du troupeau doivent avoir des logettes assez spacieuses à leur disposition. « Il faut accepter de racler plus souvent des bouses, car une zone de couchage trop courte, c’est une vache qui se met de travers et qui bouse également dans les logettes », a tenu à rappeler le chargé de projet. Afin d’améliorer le confort des bêtes, Tanguy Morel recommande aux éleveurs de s’équiper d’une barre au garrot éloignée du seuil et suffisamment haute, ainsi que d’un dégagement à l’avant. Si l’arrêtoir est un outil important, il doit être le moins encombrant possible. L’objectif est que la vache pose sa patte dessus lorsqu’elle se relève. 

Ne pas négliger le nombre de cornadis

L’évolution du gabarit des vaches laitières et la meilleure prise en compte des mouvements de l’animal ont amené l’Idele à réfléchir à de nouvelles recommandations. Pour les grandes vaches (180 cm et plus de longueur diagonale et 150 cm et plus en hauteur au garrot), l’Institut recommande des zones de couchage de 195 à 200 cm en logettes sur sol plein. Pour des logettes profondes, la barre de cou doit se situer entre 5 et 10 cm au-delà de la genouillère. Côté couchage, la hauteur conseillée de seuil est de 30 cm. Concernant le raclage, la hauteur ne doit pas dépasser 20 cm. Outre ces recommandations, le responsable a rappelé l’importance d’adapter ses cornadis au nombre de vaches. « Si elles se retrouvent bloquées trop longtemps par manque de place à l’auge, elles vont attendre qu’une autre vache parte et libère une place ». Ce temps de circulation va perturber le temps de couchage, pourtant nécessaire au bien-être l’animal. 

Quid du matelas à eau ?

Lors de son intervention au Sommet de l’élevage en octobre dernier, Tanguy Morel a été questionné sur l’intérêt d’utiliser des matelas à eau. Sa réponse s’est voulue très pragmatique : « Est-ce vraiment utile, lorsque nous savons que le couchage est d’ordinaire dans le pré, sur terre battue ? Un matelas à eau coûte 150 € de plus qu’un matelas traditionnel. Pour le même prix, je pense qu’il vaut peut-être mieux investir dans une brosse ».