RÉGION
Laurent Wauquiez : « La priorité, ce sont les jeunes agriculteurs »

Ce mercredi, Laurent Wauquiez s’est rendu au Salon international de l’agriculture pour honorer la journée régionale. L’occasion de faire le point sur les principaux dossiers agricoles défendus par le président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes.

Laurent Wauquiez : « La priorité, ce sont les jeunes agriculteurs »
Avec la régionalisation de la dotation Jeunes agriculteurs, Laurent Wauquiez estime que cette dernière sera, en moyenne, de 40 000 euros en Auvergne-Rhône-Alpes. ©CPietri (photo d'archives)

Le Salon international de l’agriculture bat son plein à Paris, que représente cet événement pour la Région ?

Laurent Wauquiez : « C’est une gigantesque fierté, puisque depuis trois années consécutives, la vache égérie vient de notre région. C’est la reconnaissance de la qualité de l’élevage français et régional. »

Quelles sont les priorités du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) 2023-2027 ?

L. W. : « Lors du dernier budget, 44 000 dossiers ont été instruits. Nous avons consommé 98 % de l’enveloppe, tandis que la moyenne des régions françaises est d’environ 80 %. C’est une immense fierté. Concernant le budget 2023-2027, nous avons commencé dès le 4 janvier avec les premiers dossiers de dotation jeunes agriculteurs (DJA) et de bâtiments d’élevage. L’ État et l’Europe avaient diminué les dotations du Feader. Je n’ai pas voulu que les agriculteurs subissent cette baisse. J’ai donc décidé de rajouter chaque année 15 % au budget agricole de la Région pour compenser. La priorité, ce sont les Jeunes agriculteurs.Ainsi, nous devrions avoir une DJA moyenne de 40 000 euros. »

Quel est l’accompagnement de la Région concernant le photovoltaïque en agriculture ?

L. W. : « La mise en place de dotations en faveur d’un Plan d’équipement en panneaux photovoltaïques des toitures agricoles est à l’étude. Ces dotations seraient prises sur le budget régional de l’environnement, et non de l’agriculture. La Région gérerait elle-même les offres, ce qui permettrait aux agriculteurs d’être protégés contre des spéculateurs. Néanmoins, je ne financerai jamais de panneaux posés au sol. Ma priorité, ce sont les bâtiments. Nous avons des solutions innovantes, par exemple au-dessus de la vigne et de l’arboriculture pour protéger contre la grêle. Mon leitmotiv, c’est de d’abord protéger un agriculteur pour sa production. Nous travaillons également sur un projet de relocalisation industrielle pour fabriquer des panneaux photovoltaïques made in France. »

Combien le Conseil régional va-t-il consacrer au Plan de modernisation des bâtiments d’élevages ?

L. W. : « Le plan filière comportera 18 plans avec quasiment 20 millions d’euros investis chaque année pour l’ensemble. L’objectif est de notamment travailler sur l’adaptation climatique. Concernant le plan de modernisation des bâtiments d’élevages, il n’y aura pas de diminution. Nous serons à 40 millions d’euros. Mais nous allons faciliter la vie de nos agriculteurs en passant au forfait via une grille d’évaluation. À titre d’exemple, pour 1 500 m², nous connaissons l’investissement moyen, ce qui nous permet de calculer la dotation. Il n’y a plus besoin de devis et de factures. Nous cassons la paperasse pour les agriculteurs. Notre seconde ambition est d’arriver à un paiement en un an, contre trois ans en moyenne ces dernières années. Nous nous sommes également aperçus que les professionnels du bâtiment savaient que les agriculteurs bénéficiaient de 30 ou 40 % de subventions. Certains en profitaient pour booster leur prix. Le système de forfait empêche cette spéculation. »

L’utilisation de drones aériens à des fins de comptage du loup est-elle effective dans la région ?

L. W. : « Nous avons obtenu la possibilité d’intervenir en complément des méthodes de comptage de l’Office français de la biodiversité (OFB). Les drones vont nous permettre de compter le nombre de loups à l’échelle d’un massif. Le bilan provisoire au 31 octobre montre une augmentation du nombre d’attaques, en particulier dans les départements de colonisation plus récente, comme la Haute-Savoie, l’Ardèche et la Haute-Loire. Nous constatons également une recrudescence d’attaques dans les zones de plaine de la Drôme, notamment dans les contreforts du Vercors et autour de Valence. Quatre drones ont déjà été acquis. Les pilotes ont reçu les formations et certifications. Des premiers essais de vol et de repérage ont été conduits depuis le mois de décembre dernier. Les drones vont pouvoir être utilisés pour fiabiliser le dénombrement de loups dans le Vercors dans un premier temps. Ils seront ensuite élargis à la Savoie. »

Propos recueillis par Léa Rochon