Agriculture Biologique
Hommage à Alain Guillot, pionnier de l’Agriculture Biologique et un rassembleur engagé qui a fait progresser l'AB

Pionnier de la bio, Alain Guillot s'est éteint le 22 avril dernier. 

Hommage à Alain Guillot, pionnier de l’Agriculture Biologique et un rassembleur engagé qui a fait progresser l'AB

Pionnier de la bio, Alain Guillot s’est éteint le 22 avril dernier. Ses funérailles ont eu lieu à l’abbatiale de Tournus. La profession, à commencer par la Fnab et son réseau, rend hommage à l’engagement de cet homme qui a œuvré toute sa vie au développement de l’Agriculture Biologique, à la structuration et à la reconnaissance d’un réseau agricole dédié à ce mode de production qui contribue à la défense des paysans et de leurs convictions environnementales et sociétales. C’est une famille de passionnés de la bio que celle d’Alain Guillot. Son père fut l’un des fondateurs de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique dans les années 1980. Alain, lui, a pris la présidence de la Fnab en 1995, lors d’une assemblée générale qui se tient dans sa région, la Bourgogne.

Alain participe, en tant que président de la Fnab et entouré de son réseau d’agrobiologistes, à la démarginalisation de l’agriculture bio qui s’amorce. Motivé, convaincu et cherchant le consensus, il sera l’un des artisans d’une période de développement du réseau AB, d’une période où l’on pousse la bio un peu partout - suite à sa reconnaissance officielle -, où elle entre dans les ministères. Ce sont des années cruciales où la bio assume son statut de modèle agricole ambitieux et respectueux de l’environnement.

Le réseau Fnab, ses 10.000 fermes biologiques, ses 90 associations adhérentes et ses 400 salariés, expriment leur reconnaissance à Alain et sa famille pour leur engagement indéfectible depuis 70 ans. Ce sont des agriculteurs courageux comme Alain qui ont contribué à amener la bio aujourd’hui à plus de 10 % de la surface agricole française dont la viticulture est d’ailleurs un étendard avec plus de 17 % des surfaces en Bio !

Alain était vigneron à Cruzille, en Saône-et-Loire, sur une ferme en bio depuis 1954, aujourd’hui reprise par son fils Julien. Trois générations de viticulteurs convaincus par la bio se sont succédé sur cette ferme. Le Clos des Vignes du Maynes est inscrit dans la dynamique bourguignonne de cadastrage des parcelles par les moines. Son origine remonte à l’an 910, date de création de l’abbaye de Cluny par le Duc d’Aquitaine. Propriété des Seigneurs du Château de Cruzille, le domaine a ensuite appartenu à cinq générations de paysans avant d’être racheté en 1952 par Pierre et Jeanne Guillot. Le Clos n’a jamais connu la chimie de synthèse et a toujours été cultivé dans le plus grand respect de la terre. Dès le début, le père d’Alain a décidé de faire vins en agriculture biologique, sans produit chimique de synthèse, sans désherbant, sans insecticide et sans soufre. Alain a ensuite repris le domaine dans cette même philosophie. Intervenant à l’école de Beaujeu aux côtés de Susanne Michon, Xavier Florin, Claude et Lydia Bourguignon ou encore Pierre Rabhi, il fut très impliqué dans l’aspect législatif et, en tant que Président de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (Fnab), il a eu la responsabilité de faire signer à Philippe Vasseur, ministre de l’agriculture, la reconnaissance du logo AB ainsi que tous les cahiers des charges. Alain ne cachait pas sa fierté envers son fils qui, en créant des cuvées pour chacune de ses parcelles, a amorcé sur la ferme une petite révolution et amené un grand succès public. Julien a rejoint le Clos en 1998 où il introduit les premiers préparâts biodynamiques. Il reprend officiellement le domaine en 2001 et décide de convertir l’ensemble des 7 hectares à ce mode de culture.