Les brèves du 2 mai 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 2 mai 2023

Les brèves du 2 mai 2023

Importations ukrainiennes : accord trouvé entre Bruxelles et les pays d’Europe de l’Est

Pour freiner l’afflux de céréales ukrainiennes, la Commission européenne a conclu le 28 avril un accord de principe, approuvé par Kiev, avec la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie pour instaurer une clause de sauvegarde exceptionnelle autorisant uniquement le transit de céréales et d’oléagineux (maïs, blé, colza, semences de tournesol) sur leur territoire. Bruxelles a indiqué qu’elle allait mener des enquêtes de sauvegarde sur d’autres produits tels que l’huile de tournesol. La clause de sauvegarde ne pourra entrer en vigueur qu’à partir du 5 juin, date à laquelle expire la suspension de tous les droits de douane et contingents tarifaires sur les produits ukrainiens importés dans l’UE. Son renouvellement a été approuvé le même jour par le Conseil et la veille par les eurodéputés. En retour, l’accord prévoit la levée des interdictions unilatérales prises par les cinq pays d’Europe de l’est sur les importations de produits agricoles ukrainiens bon marché (sauf pour le transit) accusés de tirer les prix vers le bas. Outre les céréales et oléagineux, cela concernait aussi le miel, le lait, la viande, les fruits et légumes ou encore le vin. Enfin, l’accord prévoit, comme annoncé le 19 avril par l’exécutif européen, un second paquet de 100 M€ issus de la réserve agricole, pouvant être complété par des fonds nationaux à hauteur de 200 %.

Ukraine : le Conseil approuve le renouvellement de la suspension des droits de douane

Après les eurodéputés la veille, le Conseil a approuvé, le 28 avril à l’unanimité, la proposition de la Commission européenne visant à renouveler pour un an la suspension (qui expire le 5 juin) de tous les droits de douane et contingents tarifaires sur les produits ukrainiens importés dans l’UE. Avant une entrée en vigueur formelle, le Parlement européen doit encore l’approuver lors de sa session plénière du 8 au 11 mai. Une mesure à laquelle s’étaient opposés plusieurs pays d’Europe de l’Est limitrophes de l’Ukraine (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie), qui dénonçaient l’afflux de céréales ukrainiennes bon marché sur leur territoire, à l’origine de la chute des prix. Pour calmer la pression sur leur marché, Bruxelles a proposé, dans le cadre de cette même proposition, d’activer une clause de sauvegarde exceptionnelle concernant uniquement le transit de céréales et d’oléagineux ukrainiens sur leur territoire. En contrepartie, l’UE demande à ces pays situés « en première ligne » de lever leur interdiction unilatérale d’importer des produits agricoles ukrainiens. L’exécutif européen et les autres États membres de l’UE, tout en jugeant cette décision inacceptable au regard du marché intérieur, ont appelé à trouver une solution européenne.

Importations ukrainiennes : Kiev dénonce les interdictions instaurées par la Pologne

« Des notes concernant la situation complètement inacceptable qui découle des restrictions commerciales sur les importations de produits agricoles en provenance d’Ukraine ont été adressées à la représentation diplomatique polonaise ainsi qu’à celle de l’UE », a déclaré le 29 avril le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Kiev, Oleg Nikolenko. La Pologne – tout comme la Hongrie, la Slovaquie et la Hongrie – avait décidé unilatéralement d’interdire toute importation de produits agricoles ukrainiens (sauf pour le transit) accusés de créer des distorsions de concurrence par rapport aux agriculteurs locaux. Sous la pression, ces pays avaient dû réagir dans l’urgence pour répondre aux intérêts de leur secteur agricole. Dans ce contexte, Kiev a appelé à la reprise « immédiate » des exportations via les Voies de solidarité et a déclaré que « les restrictions avaient violé l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE et les principes et les normes du marché unique de l’UE ». La réaction des autorités ukrainiennes intervient le lendemain de l’annonce par la Commission européenne d’un accord conclu avec les cinq pays de l’UE voisins de l’Ukraine (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) pour autoriser uniquement le transit des céréales et oléagineux ukrainiens sur leur territoire (lire ci-dessus).

Sécheresse : de nouvelles restrictions d’eau dans les Pyrénées-Orientales dès le 10 mai

Face à une sécheresse exceptionnelle, de nouvelles restrictions d’eau entreront en vigueur le 10 mai dans les Pyrénées-Orientales, a annoncé le préfet du département Rodrigue Furcy le 28 avril. Ce « niveau d’alerte de crise » – dont la teneur sera précisée le 9 mai par un arrêté –, concernera « les territoires de la Têt et de l’Agly », deux fleuves traversant une partie de ce département frontalier de l’Espagne, a-t-il précisé à l’AFP. « Je ne veux pas être dans une posture qui affecte l’outil de production, qui porte atteinte aux arbres », a néanmoins souligné le préfet à propos de l’agriculture, sans indiquer si des dérogations à l’interdiction d’irriguer étaient prévues. La veille de cette annonce, le président de la FDSEA des Pyrénées-Orientales avait chiffré à 200 M€ les dommages pour les agriculteurs en raison des restrictions actuelles, ajoutant que « dans la pire des situations, cela va être 400 M€ ». Le 24 avril, la présidente du conseil départemental, Hermeline Malherbe (socialiste), avait alerté le président Emmanuel Macron sur un risque de « catastrophe humaine », demandant « la mise en place d’un fonds de solidarité » pour les secteurs agricole et touristique. Le lendemain, la présidente de la région Occitanie Carole Delga (socialiste) soutenait cette demande, annonçant « un dispositif exceptionnel d’un million d’euros » du conseil régional.

Sécheresse : les surfaces de maïs irrigué reculeraient de 30 % en Haute-Garonne en 2023

Par crainte d’éventuelles restrictions d’eau à l’été, de nombreux agriculteurs haut-garonnais ont décidé de modifier leur assolement pour réduire les surfaces de maïs irriguées, a rapporté la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne à Agra Presse le 27 avril. Et d’ajouter que, « cette année, les agriculteurs ont semé plus de céréales à paille d’hiver et de colza ». Par ailleurs, il y aura « plus de tournesols et de maïs dry, qui ne nécessite pas ou très peu d’irrigations ». Selon la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, la surface de maïs cultivée dans le département pourrait reculer de 30 % par rapport à l’année passée. Quant aux rendements, ils pourraient être divisés par trois, ce qui pourrait représenter « un différentiel de marge brute de 14 M€ » pour l’ensemble des agriculteurs du département. La période de semis étant en cours, ces chiffres ne sont néanmoins pas définitifs. Dans une interview accordée à nos confrères de France Bleu, Christel Carpentier, vice-présidente de la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne chargée de l’irrigation et des grandes cultures, estime qu’il va « falloir revoir notre copie », pour éviter « de précariser les exploitations agricoles ». « Si on avait une politique de retenues d’eau sur l’eau de ruissellement, on aurait plus de volume cette année et on passerait l’été sans s’inquiéter. »

Influenza aviaire : le ministère abaisse le niveau de risque à « modéré » (JO)

En vertu d’un arrêté paru au Journal officiel le 29 avril, le ministère de l’Agriculture a abaissé à « modéré » le risque d’influenza aviaire dans l’ensemble de la France métropolitaine, à partir du 30 avril. Principale conséquence : la grande majorité des éleveurs peuvent sortir leurs volailles. La mise à l’abri reste obligatoire dans deux cas seulement : dans les « zones à risque particulier » (ZRP, zones humides), et dans les « zones à risque de diffusion » (ZRD, bassins denses de l’Ouest et du Sud-Ouest) pour les palmipèdes de moins de 42 jours. Le dernier foyer d’influenza en élevage – le 315e pour la saison 2022-2023 – remonte au 14 mars, dans une exploitation de dindes en Eure-et-Loir. Mais de nouveaux cas continuaient d’apparaître en faune sauvage. Après des semaines de stabilisation et le retour des beaux jours, le ministère a finalement abaissé le niveau de risque, notant « la diminution de l’incidence des cas » dans la faune sauvage ainsi que « la fin des migrations ascendantes sur le territoire métropolitain ». Le 19 avril, la Rue de Varenne avait déjà allégé certaines mesures, en autorisant notamment la sortie des palmipèdes en cas de fortes chaleurs.

Influenza : l’UGPVB demande la prise en charge du nettoyage pour les producteurs d’œufs

Alors que l’épizootie d’influenza aviaire a touché de nombreux producteurs d’œufs début 2023, l’UGPVB (groupements de producteurs de Bretagne) a demandé le 26 avril que l’État indemnise la totalité des opérations de nettoyage-désinfection obligatoires dans les élevages foyers. Actuellement, comme le rappelle l’UGPVB dans son communiqué, seule la deuxième opération (dite « ND 2 »), « obligatoirement faite par entreprise externe », est prise en charge. La première opération (« ND 1 ») ne l’est pas, car « considérée par l’État comme une opération "usuelle" entre deux bandes d’animaux ». Une interprétation contestée par l’union des groupements, selon qui les techniques utilisées lors des ND 1 sont « beaucoup plus poussées » et engendrent des « surcoûts importants ». L’UGPVB estime ces surcoûts à environ 0,20 € HT par poulette (maillon poussinière) et 0,50 € HT par poule (ponte). Soit environ 43 000 € pour un élevage standard, qui compte en moyenne 86 000 poules (chiffres 2021 de FranceAgriMer). En cage ou volières, le ND1 implique « un lavage intégral des bâtiments (intérieur et extérieur) complété par une désinfection ultra-poussée » (souvent via des entreprises spécialisées), tandis qu’un nettoyage routinier est « le plus souvent fait à sec, par dépoussiérage (soufflage/aspiration) et désinfection ».

Relations commerciales : il n’y aura pas de renégociation « généralisée » (industriels)

Face à l’inflation des prix alimentaires, les industriels de l’agroalimentaire « feront leur part », a assuré à l’AFP le président de l’Ania Jean-Philippe André le 27 avril. Le porte-parole de la principale organisation d’industriels « privés » exclut toutefois une renégociation « généralisée ». Plus tôt dans la journée, la Première ministre Élisabeth Borne avait appelé les industriels à « répercuter » la baisse de leurs coûts de production dans les prix de vente de leurs produits. La chef du gouvernement vise des « baisses concrètes, tangibles » sur les tickets de caisse d’ici à la fin juin. « Il ne peut pas y avoir des renégociations sur tous les produits », explique Jean-Philippe André. Le président de l’Ania indique que, pour certains produits, les cours des matières premières nécessaires à leur fabrication n’ayant pas baissé sur les marchés mondiaux, une renégociation des prix de vente à la baisse n’était pas envisageable. Il souligne également que certains contrats sur les achats de blé ou de gaz souscrits par les industriels courent sur plusieurs mois, voire une année, avec des tarifs fixés à la signature. « Tant que l’on n’arrive pas à l’échéance, on ne peut pas répercuter la baisse », fait-il ainsi valoir.

Retenues d’eau : le comité de bassin Adour-Garonne conditionne leur mise en place

Le président du Comité de bassin Adour-Garonne, Alain Rousset, a annoncé l’adoption de règles de conditionnalité en cas de mise en place de nouvelles retenues de substitution dans le bassin, selon un communiqué de presse du 28 avril. La décision a été actée en Comité de bassin « après cinq mois » de discussions entre « l’État, les collectivités territoriales, les associations de protection de la nature et de consommateurs, les acteurs économiques », rapporte le communiqué. Il ajoute que « ces règles reposent sur une gouvernance publique de la mise en œuvre de ces projets, de transparence sur la destination des volumes, et sur l’engagement des agriculteurs bénéficiaires de l’eau à mettre en place des pratiques d’agroécologie […] et enfin à veiller au remplissage des retenues depuis les rivières ». L’annonce intervient à la suite de la signature d’un pacte de transition agroécologique le 25 avril, par des acteurs représentant les pouvoirs publics, les chambres d’agriculture et la coopération agricole des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Il vise notamment à « atteindre l’objectif de 70 % de masses d’eau en bon état en 2027 », à « restaurer les équilibres dans les bassins-versants » en mobilisant « un mix de solutions à hauteur de 850 m3 d’eau » et enfin à « contribuer à une agriculture productive […] alliant préservation de l’environnement et rentabilité pour l’ensemble des acteurs des filières ».

Fruits : Cearitis développe un anti-aphrodisiaque contre Drosophila suzukii

La start-up Cearitis, spécialiste du biocontrôle en arboriculture, a obtenu une licence exclusive pour développer l’anti-aphrodisiaque DrosoMous contre la mouche des fruits Drosophila suzukii, annonce un communiqué le 28 avril. DrosoMous a été mis au point par des chercheurs de l’unité mixte de recherche CSGA, en Bourgogne-Franche-Comté, qui ont découvert que « deux molécules odorantes diminuaient fortement la parade et bloquaient la copulation » chez une cousine de Drosophila suzukii. L’invention a ensuite été brevetée et validée « en condition réelle » contre la mouche des fruits par Sayens, société d’accélération du transfert de technologies (SATT), qui a concédé la licence. Cearitis a réalisé ses premiers essais en 2022 en France, en Espagne et au Portugal, avec des résultats « prometteurs et encourageants ». La start-up a obtenu « plus de 70 % d’efficacité » en vergers de cerise, et « plus de 90 % » d’efficacité en vergers d’oliviers. Elle compte « challenger et améliorer dès cette année cette efficacité [lors des] nouveaux tests terrain à venir ».

Volailles : frappé par l’influenza, Orvia se recentre sur les palmipèdes

Après deux épisodes d’influenza aviaire dans l’Ouest, le groupe français de génétique avicole Orvia a annoncé le 28 avril « la cession de ses activités gallus au groupe BD France et aux couvoirs Galina ». D’après un communiqué, cette opération permettra à Orvia de « se recentrer sur le cœur de son métier » : la sélection et la multiplication des palmipèdes (canards mulards, de Barbarie et Pékin, oies) et des insectes (mouches soldats noires). Dans le détail Orvia cédera, dès le 1er mai, son couvoir de Saint-Hilaire-de-Loulay (Vendée) à BD France et celui de Volnay (Sarthe) aux couvoirs Galina. Le groupe situé à Nantes se séparera aussi de « tous les actifs nécessaires à la production » des poussins de chair (« équipes dédiées », contrats avec les éleveurs et multiplicateurs, bâtiments et véhicules). Orvia compte assurer « la continuité à l’identique des obligations qui avaient été établies » avec ses 800 salariés et éleveurs. Sur son site web, Orvia revendique un chiffre d’affaires de 120 M€, pour « 75 % des canards mulards et 60 % des [canards de] Barbarie vendus en Europe ». Les deux épisodes d’influenza aviaire dans les Pays de la Loire, en février 2022, puis à la fin 2022, ont particulièrement touché le maillon sélection-accouvage.

Fruits et légumes bio : Naturalia veut « conquérir » les consommateurs sur l’atout santé

À l’occasion d’une table-ronde sur les perspectives du marché bio au salon Medfel, le 27 avril à Perpignan, l’acheteur de fruits et légumes pour l’enseigne Naturalia, Vincent Martin, a estimé qu’il faut communiquer davantage sur « la notion de santé, forte, profonde et intrinsèque à la bio ». Alors que les prix du bio sur les étals flirtent avec ceux du conventionnel dans un contexte d’inflation galopante, la priorité du moment pour Naturalia est « surtout de ne pas perdre de clients » en proposant des prix attractifs. Mais, une fois cette « phase de consolidation » passée, Naturalia espère capter à long terme les consommateurs. « Le sujet, ça va être de conquérir intellectuellement le besoin fondamental nutritionnel et de santé des Français pour qu’ils comprennent que désormais, il va falloir peut-être […] que, dans le futur, ils dépensent une part plus importante de leur budget dans le mieux manger », a-t-il déclaré. Un sentiment partagé par l’agriculteur Jacques Gaux, qui a interpellé les panélistes sur « l’absence de marchés » en bio. Viticulteur dans les Pyrénées-orientales, il explique s’être diversifié en figue et artichaut bio sur les conseils de son ancienne coopérative. « On arrive très bien à faire du bio, on ne comprendrait pas s’il fallait revenir en arrière maintenant », a-t-il confié.

Chambres d’agriculture : la Conf’défend toujours une révision du mode de scrutin

En vue des élections professionnelles des chambres d’agriculture qui se tiendront en 2025, la Confédération paysanne a rappelé, lors de son congrès en Haute-Vienne, qu’elle continue de défendre une révision du mode de scrutin. Le syndicat souhaiterait notamment toujours que les cotisants solidaires – exploitants travaillant moins de 1500 h par an ou gagnant moins de 8000 € avec leur activité agricole – puissent participer à ces élections. « Les cotisants sont considérés comme des agriculteurs actifs et cotisent pour les accidents du travail ou la formation, ce n’est pas normal qu’ils n’aient pas le droit de vote », déplore Nicolas Girod, porte-parole du syndicat. La Conf’renouvellera également au ministre sa demande d’un scrutin avec une « véritable proportionnelle ». Car la liste obtenant la tête du scrutin, rappelle-t-il, obtient automatiquement 50 % des sièges d’une chambre, le reste étant réparti proportionnellement. Dans un rapport de 2017, la Cour des comptes avait déjà recommandé de simplifier ces dispositions concernant les élections, en supprimant les collèges des anciens exploitants, des propriétaires ou des syndicats, dont les membres sont souvent déjà représentés dans le premier collège (exploitants) en d’autres qualités. Les Sages estimaient par ailleurs que la présence du Crédit Agricole, de la Mutualité sociale agricole, ou des coopératives n’était « pas indispensable ».

Lait : le beurre de Surgères n’est plus vendu sous l’AOP « beurre Charentes-Poitou » (presse)

La marque Surgères, propriété du groupe Savencia depuis 2013, ne commercialise plus son beurre sous l’AOP « beurre Charentes-Poitou », révèle une enquête du journal local L’Agriculteur charentais (groupe Réussir) publiée le 28 avril (article payant). La mention a disparu des emballages des beurres vendus en grandes et moyennes surfaces « depuis quelques semaines », ont constaté les journalistes de la rédaction. Selon leurs informations, ce changement serait lié à un manque de producteurs engagés dans le nouveau cahier des charges du beurre AOP Charentes-Poitou auquel les livreurs ont l’obligation de se conformer depuis le 21 février. Les nouvelles règles sont plus exigeantes, principalement sur la provenance de l’alimentation des animaux, les surfaces fourragères disponibles sur l’exploitation, ainsi que le bien-être animal. Contacté, le groupe Savencia indique à L’Agriculteur charentais que « dans le contexte laitier et de sécheresse 2022, les éleveurs n’ont pas pu tous basculer, pour le moment, sur le nouveau cahier des charges ». Il ajoute que les produits des autres marques du groupe, Lescure et Maison Lescure, « continuent à porter le label AOP » beurre Charentes-Poitou. Savencia n’a pas donné de précision sur sa stratégie pour la marque Surgères et sur un éventuel rebasculement sous AOP.

Fleurs coupées : des « opportunités » de production en France, selon Floren’Sud

« On est convaincus qu’il y a des opportunités pour la production méditerranéenne de plantes et fleurs coupées par rapport au modèle hollandais très productif, qui demande de forts investissements et fait appel de plus en plus à l’importation », a estimé Antoine Lamy, directeur général de Floren’Sud (créateur de bouquets, groupe Anecoop), lors d’ateliers au salon Medfel le 27 avril. D’après Laurent Ronco, directeur de l’institut de recherche Astredhor Méditerranée, environ « 10 % "à la louche" » des fleurs consommées en France ont été produites dans l’Hexagone. « Ça veut dire que si l’on veut satisfaire un client, il faut se démarquer de la concurrence », a-t-il souligné. Face aux volumes hollandais produits massivement sous serres chauffées et aux fleurs à bas prix venues d’Équateur, de Colombie, d’Éthiopie et du Kenya, les producteurs français peuvent jouer sur plusieurs leviers de « différenciation », a-t-il étayé. Et de lister : éventuellement le facteur prix pour les plus grosses structures, l’origine (via le label Fleur de France), les gammes innovantes, le calendrier de production (à l’image de la pivoine du Var réputée pour son aspect « primeur » sur le marché européen), ou encore les labels de qualité et environnementaux (Plante bleue, Charte qualité fleurs, bio, MPS, bas carbone, etc.).

Consommation : l’inflation freine aussi les achats des classes moyennes supérieures (étude)

Les Français ont réduit leurs achats de produits de grande consommation de 1,5 % en moyenne sur les trois premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2022, conclut une étude de NielsenIQ publiée le 27 avril. Les classes moyennes supérieures sont la catégorie dont la consommation flanche le plus lourdement sur le début de l’année, avec 4,5 % de baisse des achats. « Un constat qui illustre bien que cette "déconsommation" ne se limite plus uniquement aux foyers les plus modestes de France », analyse le panéliste. Viennent ensuite les habitants des villes de taille moyenne (-2,5 %) et les foyers de quatre personnes et plus (-3,6 %). Selon les dernières estimations de l’Insee, le taux d’inflation atteindrait 5,9 % sur un an en avril. Sur les prix alimentaires, la hausse semble ralentir (14,9 % contre 15,9 % en mars), notamment sur les prix des produits frais. Les ménages ont dépensé en moyenne 81 € de plus sur les trois premiers mois de l’année pour faire leurs courses. Concernant l’alimentaire, ce sont les produits surgelés salés et les produits frais traditionnels (boucherie, poissonnerie, primeur, etc.) qui sont les plus baissiers, avec -8 % et -6 % d’achats. Les produits d’épicerie sucrée, les produits frais laitiers et l’alcool sont ceux qui résistent le mieux, avec un recul de 2 % pour chacun.

Brésil : Tereos et Nestlé dénoncés pour l’usage de pesticides interdits en Europe

Selon une enquête menée par un consortium de médias européens emmenés par l’ONG Lighthouse reports (article payant), des exploitations sucrières liées aux groupes Tereos et Nestlé utiliseraient au Brésil des molécules récemment interdites en Europe. Selon les documents consultés par les journalistes, Tereos aurait fait épandre dans certaines de ses plantations de canne un insecticide à base de thiaméthoxame commercialisé par Syngenta. Or, le thiaméthoxame – comme l’imidaclopride et la clothianidine – est interdit dans l’Union européenne depuis 2019. De même, certaines plantations fournissant Nestlé auraient recouru à un fongicide à base d’époxiconazole produit par le groupe allemand BASF, malgré l’interdiction de cette molécule prononcée par l’UE en 2019. L’association bruxelloise des fabricants de pesticides Croplife international précise dans une réponse envoyée au Guardian (article en anglais) qu’une non-autorisation ou un retrait d’autorisation de mise sur le marché en Europe « ne veut pas forcément dire que le produit ne peut pas être utilisé dans d’autres pays ». « Les pesticides ne sont pas forcément "plus dangereux" ou "moins nécessaires" parce qu’ils ne sont pas autorisés en Europe », défendent les fabricants.