Clunisois
Clunisois : assurer la pérennité et la résilience des exploitations

Marc Labille
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Plusieurs agriculteurs se sont retrouvés le 9 avril dernier à La Vineuse, dans le cadre du dispositif "audit territorial multi-acteurs" financé par le Conseil régional en lien avec le Projet alimentaire territorial porté par la Communauté de Communes du Clunisois. Ils étaient là pour échanger sur « l’agriculture dans le Clunisois aujourd’hui et demain, comment faire face aux défis actuels tout en préparant l’avenir ? » 

Clunisois : assurer la pérennité et la résilience des exploitations
Optimisme et réalisme auront été la conclusion de cette première rencontre qui a permis de tracer quelques pistes pour travailler ensemble sur une préoccupation commune des participants : la pérennité de l'agriculture en clunisois.

Coanimée par Claire Pernet de la Communauté de communes, Gaël Pellenz de la chambre d'agriculture, Séverine Prudent de BioBFC et Charlotte Dufour, consultante indépendante, cette première rencontre a débuté par des échanges à bâtons rompus entre la vingtaine d’agriculteurs du Clunisois présents. Ils ont livré sur leur vision du métier. L’énervement voire la résignation de certains agriculteurs présents se sont confrontés à l’enthousiasme des nouveaux installés.

Pour transformer ces émotions en actions, un travail de groupe a permis d’agréger les idées de tous sur la problématique de la pérennité et la résilience des exploitations. Pour cela, trois ateliers ont permis de travailler cette vision de l’agriculture du Clunisois d’aujourd’hui et de demain selon les trois dimensions du développement durable : économique, sociale et environnementale.

Un volet social

Chacun a pu s’interroger sur les différents défis à relever pour chacune de ses dimensions et les solutions pouvant émerger comme par exemple sur le volet social : « comment (mieux) accueillir les nouveaux installés ? comment gérer la main-d‘œuvre dans les exploitations où la main-d’œuvre familiale est de moins en moins présente ? comment prendre du temps pour soi, pour sa vie personnelle, pour piloter la stratégie de son exploitation ? » Pour répondre à ces interrogations, la notion de travail collectif sous quelque forme qu’elle soit (Cuma, travail en réseau…) semble être une piste à privilégier. Créer du lien est une condition importante pour de nombreux jeunes installés, surtout pour des installations hors-cadre dans un territoire qui n’est pas celui d’origine.

Le revenu, la clé…

Sur le volet économique : « le revenu, c’est la clé pour inciter à l’installation et pérenniser les exploitations » s’accordent l’ensemble des agriculteurs. Certains construisent le revenu via la vente directe qui nécessite toutefois une main-d’œuvre importante. Des outils collectifs pourraient être développés pour permettre le maintien de la valeur ajoutée sur le territoire ; rencontrer les GMS du territoire et des alentours pour construire des partenariats, aller également à la rencontre des consommateurs pour mieux expliquer la construction de prix… autant de pistes évoquées pour renforcer la valeur ajoutée sur les exploitations.

Adaptation au changement climatique

Sur le volet environnemental enfin, l’agriculture s’adapte au changement climatique avec des solutions répondant à la problématique de l’eau (récupération d’eau de pluie, adaptation des espèces fourragères…) ou encore l’extensification de l’élevage qui est une solution pour pallier les besoins fourragers mais augmente certaines charges comme l’entretien des haies.  « Cette adaptation nécessite du temps et des moyens » (main-d’œuvre, matériels…).

Cette première rencontre sera suivie d'entretiens avec des agriculteurs clunisois mais également des acteurs de l'ensemble du système alimentaire et des consommateurs, en vue de construire un plan d'actions pour la suite.

 

Cécile CHUZEVILLE et Claire PERNET