INAO
Innovation plus ouverte en AOC et CE2 obligatoire en saint-émilion

L’Inao, l'Institution national des appellations d'origine contrôlée a validé un dispositif permettant d’introduire des innovations dans les cahiers des charges de l’ensemble des AOC.

Innovation plus ouverte en AOC et CE2 obligatoire en saint-émilion

Être « plus réactif face aux enjeux climatiques et sociétaux » tout « en respectant les fondamentaux des appellations » : tel est l’engagement du comité national des AOC vins de l’Inao à travers un nouveau dispositif d’encadrement de l’expérimentation, selon le président Christian Paly. Déjà en 2021, l’institut avait ouvert la porte aux cépages résistants aux maladies ou adaptés au changement climatique. Les ODG peuvent en effet introduire la possibilité d’essayer des variétés d’intérêt à fin d’adaptation (Vifa). Cela concerne aujourd’hui une vingtaine de cahiers des charges. Une étape supplémentaire a été franchie en février dernier. Le comité national des AOC vins a voté un dispositif permettant d’introduire, pour des tests à petite échelle et sur une durée donnée, « des conditions de productions innovantes », à savoir des pratiques culturales ou œnologiques. « L’Inao bouge », a souligné le président du groupe de travail scientifique, technique et innovations Bernard Angelras, montrant une volonté de « s’inscrire dans la viticulture du XXIe siècle ». Il s’agit de faire évoluer les cahiers des charges mais en respectant les fondamentaux des AOC, basés sur le lien au terroir et la typicité du produit, d’après lui.

Une expérimentation limitée

L’expérimentation, comme pour les Vifa, est limitée à 5 % des surfaces mises en œuvre (hors ZNT) ou 10 % des volumes après assemblage. Elle porte sur les pratiques culturales (taille, densité de plantation, surface foliaire, filets anti-grêle, protection contre les aléas climatiques) ou œnologiques. Les vignerons intéressés doivent s’engager à effectuer les observations, mesures et prélèvements, selon un protocole avec un organisme désigné par l’ODG. Une convention, impliquant l’Inao, encadre cette évaluation. Si l’essai s’avère non concluant, la pratique modifiée peut être abandonnée sur décision du comité national et après avis de l’ODG.

 

L’autre vote du 7 février concerne les saint-émilion, saint-émilion-grand-cru et puisseguin-saint-émilion, trois AOC qui sont les premières à rendre obligatoire, dans leur cahier des charges, une certification environnementale au minimum de niveau 2 et/ou une certification en agriculture biologique. Cela constitue « la première marche d’une démarche environnementale de progrès globale, reposant sur six piliers (biodiversité des sols, biocontrôle, paysages vivants, usage et qualité de l’eau, défi du changement climatique, l’humain) ». Diverses actions sont ainsi conduites, comme le développement des couverts végétaux, des projets de recherche avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO) sur les auxiliaires de la vigne, d’autres concernant la grêle, le gel, la lutte passive.