Visite ministérielle
Un ministre à l’écoute et beaucoup d’attentes vis-à-vis du plan de relance…

Le 28 aout dernier, Julien Denormandie, nouveau ministre de l’Agriculture s’est rendu en Saône-et-Loire pour lutter contre les affaires de mutilations d'équidés (lire aussi en page HH). Puis, une rencontre a eu lieu avec la profession agricole (FDSEA, JA, Union Viticole 71 et chambre d’agriculture). L’occasion de rappeler les attentes des agriculteurs et viticulteurs de notre département. Retour sur ces échanges avec un ministre ouvert au dialogue et agronome de formation, ce qui fait une sacrée différence.

Un ministre à l’écoute et beaucoup d’attentes vis-à-vis du plan de relance…

Après une rapide présentation du département à la sous-préfecture d'Autun, Christian Bajard, président de la FDSEA et du bassin allaitant (lire en page HH) entrait directement dans le vif du sujet avec la problématique de la chute des prix des broutards et des JB. Une baisse qui semble difficile à expliquer, et d’autant plus inquiétante que la période de commercialisation des broutards débute à peine…. Face à cette situation, il en appelait à une mobilisation des pouvoirs publics et du gouvernement pour « enfin faire appliquer la loi ÉGAlim et ses outils ». Avec notamment la grande distribution dans le viseur. Christian Bajard rappelant aussi que « tout le monde dans la filière trouve toujours une bonne raison de ne pas appliquer les coûts de production dans le calcul des prix », alors même que ces indicateurs de coûts de production ont été travaillés et validés en Interprofession. Les conséquences sont nombreuses derrière et notamment en ce qui concerne l'avenir de toute une filière...

D'ailleurs, Marine Seckler présidente des Jeunes agriculteurs rappelait les chiffres de l’installation en Saône-et-Loire, avec plus d’une centaine d’installations aidées chaque année, mais un modèle qui souffre du manque de rentabilité, notamment en viande bovine. Et de demander de renforcer les aides à l’installation, notamment dans la future Pac.

Faire évoluer les outils de gestion des risques…

Autre sujet majeur abordé avec le ministre, il s’agit bien évidemment de celui de la sécheresse qui touche notre département depuis trois ans maintenant. Sur ce volet, Luc Jeannin, secrétaire général de la FDSEA et vice-président de la chambre d’agriculture soulignait qu’au-delà des aides d’urgence à court terme obtenues ces dernières années grâce à la mobilisation syndicale, chacun réfléchissait aussi sur son exploitation à évoluer techniquement, sur les prairies, sur les cultures, le chargement, etc. Mais il insistait sur le fait « qu’il faut que les pouvoirs publics accompagnent ces évolutions : pour la gestion de l’eau, sur le matériel, mais aussi sur les bâtiments de stockage ». Soulignant au passage les problématiques liées au photovoltaïque et aux problèmes récurrents de raccordement qui bloquent la mise en place des projets.

Sur la gestion de l’eau, le ministre rappelait l’intérêt de travailler localement, notamment via les PTGE (Projet de territoire pour la gestion de l’eau). Il s’engageait aussi à revoir les questions de seuil pour les appels d’offres photovoltaïques. Enfin, il indiquait son souhait de profiter du plan de relance que doit prochainement annoncer le gouvernement pour soutenir les investissements par rapport au changement climatique.

Thibault Laugâa

Plan Protéines : le plan de relance très attendu…

Rebondissant sur ce sujet des « investissements », Benoit Regnault, secrétaire général de la FDSEA, abordait la problématique des grandes cultures et notamment du plan Protéines. Il soulignait l’existence d’outils agro-industriels, notamment dans les coopératives céréalières de notre territoire permettant de répondre aux attentes fortes par rapport au plan protéines. L’occasion de rappeler les enjeux aussi bien pour les filières grandes cultures que d’élevage, notamment en terme de souveraineté alimentaire. Mais aussi de souligner l’absolue nécessité de la mise en place d’un soutien à l’hectare pour la viabilité de ce type de démarche dans nos zones intermédiaires. Sensible à ces arguments, le ministre indiquait être un « fervent défenseur du plan Protéines » et là aussi vouloir apporter des éléments de réponse via le plan de relance.

Viticulture : toujours les mêmes demandes sur les charges…

L’échange avec le ministre se terminait autour des sujets viticoles, l’occasion de rappeler l’importance de la Saône-et-Loire dans le vignoble bourguignon. Et de rappeler qu’en viticulture également l’outil assurantiel n’est plus adapté, notamment avec les épisodes de plus en plus fréquents de gel de printemps. Les élus profitaient aussi de ce temps d’échange avec le ministre pour rappeler leurs fortes demandes d’allègement de charges sociales pour faire face à l’impact du Covid-19 et de ses conséquences économiques dans nos domaines viticoles. Un impact qui risque de s’inscrire dans la durée avec la poursuite de la pandémie impactant l'économie. L’échange s’achevait autour de la problématique de la taxe Trump pour rappeler que la viticulture ne peut en aucun cas servir de « fusible » à la guerre que se livre l’Europe et les États-Unis autour de l’aéronautique (conflit Airbus/Boeing).