Loup
Des cadavres et du désespoir

Françoise Thomas
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Après une énième attaque et plus de 110 ovins tués en près de trois mois, les éleveurs ont décidé de manifester leur ras-le-bol et leur désespoir ce vendredi matin devant les grilles de la préfecture de Mâcon. Ils n’étaient pas venus seuls : ils avaient transporté avec eux les carcasses des dernières victimes du loup.

Des cadavres et du désespoir

Ces brebis prédatées représentent la cinquième attaque pour un même éleveur. Et c’est ceci que les éleveurs sont venus exprimé : « notre démarche n’est pas poussée par une simple colère mais par la tristesse et le désespoir des éleveurs et de leur famille », a ainsi présenté Alexandre Saunier, le président de la section ovine.

Ainsi, le préfet en tant que plus haut représentant de l’État au niveau départemental et les sénateurs et députés ont été interpelés pour faire avancer les choses. Et ceci à deux niveaux : tout d’abord sur la revalorisation de la grille d’indemnisation, car les moutons attaqués en Saône-et-Loire sont pour la plupart des moutons charollais, fruits d’un long travail de sélection génétique, à la valeur autre que celle de la grille officielle…

Autre grand point défendu ce matin, que le plan loup soit revu au niveau national « un plan loup trop long, trop complexe, trop meurtrier pour nos élevages », a insisté Alexandre Saunier.

« Il y a donc urgence à le changer au niveau national, a renchéri Christian Bajard, car même si celui-ci est prélevé rien n’empêchera qu’un autre loup arrive et que l’on revive le même processus ». Le président de la FDSEA71 a ainsi exhorté le gouvernement et les parlementaires « à renverser la table pour avoir le courage de reprendre ce plan loup et de le modifier ».

Le préfet a reçu une délégation leur renouvelant son soutien. La députée Josiane Corneloup s’est engagée à porter la question du plan loup en séance parlementaire dès la semaine prochaine. Le président du Conseil départemental André Accary a renouvelé son souhait de soutenir les éleveurs sur l’achat de système de protection, voire via une participation du Département dans le montant des indemnisations.