Budget de l'Agriculture 2024
Priorité à la planification écologique

Avec une augmentation historique de 17 % de son enveloppe, soit 7,1 milliards d’euros en crédits de paiement, le projet de budget du ministère de l’Agriculture pour 2024 traduit la volonté des pouvoirs publics de prendre le virage de la transition écologique.

Priorité à la planification écologique

« La principale décision a été de concentrer nos efforts budgétaires sur la planification et la transition écologique »  a déclaré Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, en présentant le projet de budget de l’Agriculture pour 2024. Comme tous les autres secteurs économiques, l’agriculture participe à l’objectif général de neutralité carbone en 2050 avec une première étape, la réduction des émissions de CO2 de 55 % en 2030 par rapport à 1990. Pour ce qui la concerne particulièrement, l’agriculture devra réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 16 % entre 2022 et 2030, soit 13 millions de tonnes de CO2 (Mt) pour passer de 81 à 68 Mt.  Concrétisation de cet engagement, le projet de budget de l’agriculture bénéficie d’une augmentation de sa dotation de 1,6 milliard d’euros (Md€) en autorisations d’engagement et de 1,1 Md€ en crédits de paiement. « C’est l’un des budget qui connait l’augmentation la plus grande parmi les ministères », a assuré Marc Fesneau. Ce projet de budget qui sera débattu au Parlement cet automne atteint ainsi une somme globale de 7,1 Md€ en crédits de paiement soit 17 % de plus qu’en 2023. Comme l’a indiqué le ministre de l’Agriculture, le 26 septembre, la grande majorité des crédits supplémentaires, 1,3 Md€ en autorisations d’engagement et 800 millions d’euros (M€) en crédits de paiement sera affectée à l’écologie, le financement de la recherche de solutions alternatives aux pesticides et la plantation de haies par exemple.

La répartition des crédits supplémentaires

- 110 millions d’euros (M€) sont dédiés à la replantation de haies ;

- 100 M€ sont affectés pour le déploiement de la stratégie nationale en faveur des protéines végétales ;

- 200 M€ pour le financement d’un fonds en faveur de la souveraineté alimentaire visant à soutenir les démarches de structuration des filières et leur adaptation aux exigences de décarbonation et de transition écologique et climatique ;

- 250 M€ pour la mise en œuvre de la stratégie de réduction des produits phytosanitaires ;

- 32 M€ pour les diagnostics carbone

- 80 M€ pour le déploiement de dispositifs favorisant la décarbonation de l’agriculture ;

- 10 M€ pour le soutien à l’agriculture biologique (augmentation du fonds Avenir bio et actions de communication)

- 250 M€ pour la forêt destinés au renouvellement forestier, l’objectif est de parvenir à la plantation d’un milliard d’arbres à l’horizon 2030 ;

- 200 M€ pour le développement du bois de construction et des dispositifs en faveur d’une industrie de transformation du bois française.

- 34 M€ pour la défense des forêts contre les incendies

 

Les autres augmentations de crédits sont ciblés sur la montée en puissance du dispositif d’assurance récolte (20 M€), sur la réforme de la sécurité sanitaire des aliments (38 M€), le suivi et la lutte contre les maladies animales et végétales (25 M€), le financement d’une allocation de 50 à 100 € pour les stagiaires de la voie professionnelle, l’augmentation des crédits du Casdar (15 M€) et la revalorisation du salaire des fonctionnaires (52 M€). À noter également la reconduction du dispositif d’exonération des cotisations patronales pour les travailleurs occasionnels (TO-DE). 584 M€ y seront consacrés en 2024.