Patrice Fortune - Union viticole 71
Des hommes et des femmes de terrain pour défendre le collectif

Laura Demoulin
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Patrice Fortune est viticulteur en cave particulière à Crêches-sur-Saône depuis plus de 30 ans. Il a repris le domaine de ses grands-parents puis l’a complété de plusieurs locations. Il nous donne son regard sur son engagement syndical.

Des hommes et des femmes de terrain pour défendre le collectif

Quelles ont été vos motivations pour vous engager dans le syndicalisme ?
Patrice Fortune : je suis adhérent à la FDSEA depuis toujours ! Ma motivation était de ne pas rester seul dans mon coin, je viens d’un milieu non viticole, c’était un moyen d’entrer dans la profession. Cela me paraissait naturel d’adhérer à un syndicat représentatif du monde agricole. Cela m’a permis de connaître les autres viticulteurs et de pouvoir être informé de tous les sujets d’actualités.

Quelle était votre vision de la FDSEA et a-t-elle changé ?
P.F. : à mes débuts, je savais que l’objectif de ce syndicat était de défendre les intérêts des adhérents, mais sans savoir comment, c’était plutôt flou.
Je me rends compte aujourd’hui de la force de la FDSEA d’être en collectif. Nous sommes là pour défendre des sujets primordiaux comme les fermages, pour construire un partenariat solide avec les différentes administrations. Nous ne pourrions pas aborder les sujets de manière individuelle, cela n’aurait aucune portée.
Nous avons obtenu de réelles avancées sur la taxe de dégrèvement TFNB, le dispositif TO-DE, l’accompagnement du Beaujolais par la Région Bourgogne Franche-Comté.

Je veux relever un point qui me paraît très important : il est primordial de vulgariser les actions et projets. La FDSEA est composée de force vives qui sont des hommes et des femmes du terrain et qui connaissent la réalité.

Comment se traduit votre engagement par rapport aux autres adhérents ?
P.F. : j’ai été longtemps délégué viticole du syndicat communal pour observer, puis président et membre du bureau de l’Union Viticole. Aujourd’hui président de l’Union viticole, je peux accompagner mes collègues en leur transmettant des informations sur la profession et faire remonter leurs problématiques.

Qu’est-ce que ça vous apporte ?
P.F. : j’ai grandi personnellement, c’est obligé. J’ai appris à créer du lien, je suis là pour faciliter les relations entre les viticulteurs et les différentes administrations, pour apporter des informations aux autres, pour coordonner des actions par exemple. Cela m’a apporté de l’assurance dans le relationnel.
La fédé, c’est une famille maintenant, nous nous rencontrons entre agriculteurs et viticulteurs régulièrement lors de réunions, d’évènements pour parler des problématiques de la profession et pour partager bien évidemment des moments plus conviviaux. La FDSEA offre également des avantages non négligeables pour les adhérents (fioul, électricité, capsules, …).


Est-ce que vos responsabilités vous prennent du temps ?

P.F. : je ne vais pas vous mentir, être président de l’Union Viticole me prend du temps, mais c’est très enrichissant. Si je ne participe pas, je suis tout de suite déconnecté des actualités qui s’enchaînent très vite. Je participe à de nombreuses réunions du conseil d’administration pour informer les membres, aux réunions de fermage, aux cessions de la chambre d’agriculture, des visites de terrain, des réunions vendanges, des réunions Safer et des syndicats locaux. Enfin, je me rends tous les deux mois à Paris pour assister à la commission viticole de la FNSEA, ce qui me permet d’échanger avec d’autres territoires viticoles et de redonner les informations au niveau départemental.