Marché du bio
L’appétit aiguisé des distributeurs

Le marché du bio alimentaire est dans une santé « éclatante », comme le confirme une récente étude sur le sujet. Et la concurrence entre les distributeurs a d’ores et déjà commencé…
132556--Legumes_bio.png
« Les ventes de produits alimentaires biologiques bondiront de +15 % en 2016 », assurent les experts du cabinet Xerfi, qui ont dévoilé les résultats de leur récente étude sur le sujet le 21 juillet. Déjà en hausse de +14,7 % en 2015, le marché du bio alimentaire atteint près de 5,8 milliards d’€ (Mrd€), « soit le double de son niveau de 2008 ». Et à horizon 2020, l’étude précise que cette croissance devrait se poursuivre, bien qu’ amenée à ralentir. « La croissance moyenne du marché devrait fluctuer entre +8 et +9 % par an pour dépasser 9,3 Mrd€ d’ici 2020 ».

Les magasins bio ont le vent en poupe


Incontestablement, les magasins bio tirent leur épingle du jeu. En 2015, leurs ventes ont ainsi augmenté de +17 %. Ce chiffre atteint même +20 % dans les enseignes motrices comme Biocoop, La Vie claire, Naturalia, Bio c’Bon ou Satoriz. « L’extension rapide du réseau de magasins est à l’origine de plus de la moitié de la hausse d’activité », analysent les experts de Xerfi qui estiment, pour la suite, que les magasins bio verront leur part de marché s’accroître d’ici 2018, même si ces points de vente restent derrière les grandes surfaces alimentaires (GSA). « Les spécialistes continueront de réduire l’écart avec les GSA dans les prochains mois », affirme l’étude.

Des enseignes 100 % bio


Les GSA sont aussi gagnantes dans l’engouement pour l’alimentation bio. En part de marché des ventes, elles restent en tête avec 42,9 % en valeur en 2015. Néanmoins, « les efforts des magasins spécialisés, en particulier en termes de prix, ont effrité les parts de marché des GSA entre 2011 et 2015 ». Aussi, ces dernières sont-elles à leur tour en train de développer des magasins 100 % bio, comme en témoignent les quatre magasins "Carrefour bio" déjà ouverts en 2015. Et le rythme devrait s’accélérer : ainsi, pour la même enseigne, on devrait en compter une dizaine ouverts en fin 2016, soit cinq de plus.
La course à la distribution des produits bio a bien commencé. « Le groupe Leclerc a déclaré vouloir devenir le premier distributeur bio de France », lit-on dans l’étude.

Des circuits alternatifs, toujours dans la course


Les circuits courts, type marchés, Amap ou ventes à la ferme sont aussi des circuits privilégiés. En 2015, ils détenaient 13,4 % des ventes et le cabinet d’experts table sur un peu plus de 14 % des ventes de produits bio en 2020.
Enfin, d’autres façons d’acheter gagnent du terrain, même si elles sont encore minoritaires comme l’achat en ligne qui pourrait se développer rapidement. L’étude prend pour exemple Greenweez (magasin bio en ligne) ou encore la récente arrivée d’Amazon Prime Now, « avec des capacités logistiques bien supérieures à la concurrence »…