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Lapins

La production de lapins est en danger

Le groupement de producteurs de lapins Gelap-Union tenait son assemblée générale le 6 juin dernier à Charolles. Filière de niche, le lapin pâtit plus que tout autres de l’érosion de la consommation de viande. L’épidémie de VHD fait l’effet d’un coup de grâce pour une production en grand danger.

La production de lapins est en danger

Le groupement de producteurs de lapins Gelap-Union tenait son assemblée générale en Saône-et-Loire cette année. Eleveurs, abatteurs, techniciens, partenaires divers de la filière étaient réunis le 6 juin dernier à Charolles.

Le Gelap-Union compte 27 élevages adhérents pour 12.800 cages mères. Des élevages éparpillés sur une vaste zone comprenant Rhône-Alpes Auvergne (18 adhérents), Bourgogne Franche-Comté (5 adhérents) et Nouvelle Aquitaine (4 adhérents). En Saône-et-Loire, le groupement compte trois adhérents. Le département détient par ailleurs le plus important abatteur partenaire du Gelap, à savoir Palmid’Or à Trambly qui absorbe plus de 55% du tonnage produit par le groupement.

En 2017, le chiffre d’affaires du Gelap-Union a baissé de - 10,8%, de même que le nombre de lapins vendus en baisse de - 9,3% à 732.251 animaux. Des résultats techniques et économiques à l’image de la situation de la filière, laquelle continue de se dégrader, présentait le président Jean Biberon. De fait, déjà sinistrée par une préoccupante érosion de la consommation, la filière lapin est aujourd’hui frappée par une crise sanitaire. La maladie hémorragique virale du lapin ou VHD a touché huit élevages adhérents en 2017 et d’autres ont suivi depuis. Ce fléau a engendré des pertes considérables, révélait Jean Biberon.

Crise sanitaire

Très tôt, le Gelap et ses partenaires se sont mobilisés pour éviter la propagation. Une caisse sanitaire a été mise en place pour tendre vers une vaccination générale du cheptel reproducteur. En dépit des réticences, le groupement a réussi à faire progresser le taux de vaccination à 90%, se félicitait le président. Mais cela ne protège pas « les animaux à l’engraissement qui peuvent subir des pertes quasi totales à quelques jours de la fin de la durée d’élevage », expliquait Jean Biberon.

La VHD impacte toute la filière. Les abatteurs en subissent des trous dans les plannings, de nombreux surcoûts et ils assurent les abattages d’urgence, seul moyen de limiter les pertes totales de revenus dans un élevage, expliquait le président. L’épidémie entraine aussi des retards de paiement chez les partenaires fournisseurs (vétérinaires, fabricants d’aliments, fournisseurs de génétique…).

Indemnisation ?

Dans le cadre d’un vaste plan de lutte qui se met en place (lire encadré), la filière tente d’obtenir une indemnisation pour les éleveurs touchés. « La toute récente validation de la VHD en catégorie 2 par la DGAL offre un peu d’espoir », révélait Jean Biberon qui espérait « qu’à partir de maintenant, les nouveaux cas soient susceptibles d’être indemnisés ». Reste que de nombreux points sont encore à éclaircir. Cela signifierait désormais que les élevages sinistrés pourraient être indemnisés par un FMSE. Ce fond serait constitué à 65% d’aides publiques et de 35% d’un fond mutuel abondé par des cotisations. A ce stade, les éleveurs attendent de connaitre les modalités de cotisation à ce FMSE. Il faut aussi éclaircir le périmètre d’indemnisation (vaccination, pertes, etc…). Autant de réponses attendues « aux conséquences financières considérables ! », faisait remarquer le président.

Erosion de la consommation

Si la VHD frappe durement les éleveurs de lapins, « il est un mal plus insidieux, plus sournois qui porte autant de dangers pour la filière : l’érosion de la consommation », confiait avec gravité Jean Biberon. Et les effets combinés de la baisse de production liée à la VHD et aux arrêts d’élevage sont de nature à accentuer la tendance. Dans un contexte général défavorable aux viandes, le lapin est davantage touché que les autres. Et pour le président, sans une demande active, impossible d’espérer des prix rémunérateurs. Le lapin n’échappe évidemment pas aux campagnes de dénigrement anti élevage et anti viande.

L’interprofession du lapin (CLIPP) conduit tout un travail de reconquête du consommateur. Le Gelap est mobilisé auprès de ses abatteurs pour regagner des parts de marché. Ensemble, ils diversifient la production en lapins certifiés, colorés, lourds, sous marque, sous cahier des charges bien-être. Objectif : occuper le plus de niches commerciales possibles et ramener de la plus value aux éleveurs.

Sombres perspectives

Aucune progression de l’activité n’est attendue pour l’exercice en cours. L’impact de la VHD, le découragement, le manque de rémunération font craindre des arrêts d’élevage et sont autant de « repoussoirs » à l’installation, déplorait Jean Biberon. Une perspective inquiétante pour le groupement qui, perdant des adhérents, des volumes et des moyens financiers, pourrait ne plus être en mesure de maintenir ses services en l’état aux adhérents. « Il y a urgence », alertait le président, ne pouvant envisager un recul sur l’appui technique, la mise en place de cahier des charges, l’accompagnement administratif, etc… des éleveurs.

Dressant un tableau de la situation « sans concession », Jean Biberon ne cachait pas non plus sa déception quant au désengagement, voire à une certaine défiance de quelques adhérents. S’il consentait à mettre cela sur le compte de la lassitude, le président incitait à « dépasser l’individualisme et le repli sur soi. « Car notre survie est maintenant en jeu », concluait Jean Biberon.

La production de lapins est en danger

La production de lapins est en danger

Le groupement de producteurs de lapins Gelap-Union tenait son assemblée générale en Saône-et-Loire cette année. Eleveurs, abatteurs, techniciens, partenaires divers de la filière étaient réunis le 6 juin dernier à Charolles.

Le Gelap-Union compte 27 élevages adhérents pour 12.800 cages mères. Des élevages éparpillés sur une vaste zone comprenant Rhône-Alpes Auvergne (18 adhérents), Bourgogne Franche-Comté (5 adhérents) et Nouvelle Aquitaine (4 adhérents). En Saône-et-Loire, le groupement compte trois adhérents. Le département détient par ailleurs le plus important abatteur partenaire du Gelap, à savoir Palmid’Or à Trambly qui absorbe plus de 55% du tonnage produit par le groupement.

En 2017, le chiffre d’affaires du Gelap-Union a baissé de - 10,8%, de même que le nombre de lapins vendus en baisse de - 9,3% à 732.251 animaux. Des résultats techniques et économiques à l’image de la situation de la filière, laquelle continue de se dégrader, présentait le président Jean Biberon. De fait, déjà sinistrée par une préoccupante érosion de la consommation, la filière lapin est aujourd’hui frappée par une crise sanitaire. La maladie hémorragique virale du lapin ou VHD a touché huit élevages adhérents en 2017 et d’autres ont suivi depuis. Ce fléau a engendré des pertes considérables, révélait Jean Biberon.

Crise sanitaire

Très tôt, le Gelap et ses partenaires se sont mobilisés pour éviter la propagation. Une caisse sanitaire a été mise en place pour tendre vers une vaccination générale du cheptel reproducteur. En dépit des réticences, le groupement a réussi à faire progresser le taux de vaccination à 90%, se félicitait le président. Mais cela ne protège pas « les animaux à l’engraissement qui peuvent subir des pertes quasi totales à quelques jours de la fin de la durée d’élevage », expliquait Jean Biberon.

La VHD impacte toute la filière. Les abatteurs en subissent des trous dans les plannings, de nombreux surcoûts et ils assurent les abattages d’urgence, seul moyen de limiter les pertes totales de revenus dans un élevage, expliquait le président. L’épidémie entraine aussi des retards de paiement chez les partenaires fournisseurs (vétérinaires, fabricants d’aliments, fournisseurs de génétique…).

Indemnisation ?

Dans le cadre d’un vaste plan de lutte qui se met en place (lire encadré), la filière tente d’obtenir une indemnisation pour les éleveurs touchés. « La toute récente validation de la VHD en catégorie 2 par la DGAL offre un peu d’espoir », révélait Jean Biberon qui espérait « qu’à partir de maintenant, les nouveaux cas soient susceptibles d’être indemnisés ». Reste que de nombreux points sont encore à éclaircir. Cela signifierait désormais que les élevages sinistrés pourraient être indemnisés par un FMSE. Ce fond serait constitué à 65% d’aides publiques et de 35% d’un fond mutuel abondé par des cotisations. A ce stade, les éleveurs attendent de connaitre les modalités de cotisation à ce FMSE. Il faut aussi éclaircir le périmètre d’indemnisation (vaccination, pertes, etc…). Autant de réponses attendues « aux conséquences financières considérables ! », faisait remarquer le président.

Erosion de la consommation

Si la VHD frappe durement les éleveurs de lapins, « il est un mal plus insidieux, plus sournois qui porte autant de dangers pour la filière : l’érosion de la consommation », confiait avec gravité Jean Biberon. Et les effets combinés de la baisse de production liée à la VHD et aux arrêts d’élevage sont de nature à accentuer la tendance. Dans un contexte général défavorable aux viandes, le lapin est davantage touché que les autres. Et pour le président, sans une demande active, impossible d’espérer des prix rémunérateurs. Le lapin n’échappe évidemment pas aux campagnes de dénigrement anti élevage et anti viande.

L’interprofession du lapin (CLIPP) conduit tout un travail de reconquête du consommateur. Le Gelap est mobilisé auprès de ses abatteurs pour regagner des parts de marché. Ensemble, ils diversifient la production en lapins certifiés, colorés, lourds, sous marque, sous cahier des charges bien-être. Objectif : occuper le plus de niches commerciales possibles et ramener de la plus value aux éleveurs.

Sombres perspectives

Aucune progression de l’activité n’est attendue pour l’exercice en cours. L’impact de la VHD, le découragement, le manque de rémunération font craindre des arrêts d’élevage et sont autant de « repoussoirs » à l’installation, déplorait Jean Biberon. Une perspective inquiétante pour le groupement qui, perdant des adhérents, des volumes et des moyens financiers, pourrait ne plus être en mesure de maintenir ses services en l’état aux adhérents. « Il y a urgence », alertait le président, ne pouvant envisager un recul sur l’appui technique, la mise en place de cahier des charges, l’accompagnement administratif, etc… des éleveurs.

Dressant un tableau de la situation « sans concession », Jean Biberon ne cachait pas non plus sa déception quant au désengagement, voire à une certaine défiance de quelques adhérents. S’il consentait à mettre cela sur le compte de la lassitude, le président incitait à « dépasser l’individualisme et le repli sur soi. « Car notre survie est maintenant en jeu », concluait Jean Biberon.

La production de lapins est en danger

La production de lapins est en danger

Le groupement de producteurs de lapins Gelap-Union tenait son assemblée générale en Saône-et-Loire cette année. Eleveurs, abatteurs, techniciens, partenaires divers de la filière étaient réunis le 6 juin dernier à Charolles.

Le Gelap-Union compte 27 élevages adhérents pour 12.800 cages mères. Des élevages éparpillés sur une vaste zone comprenant Rhône-Alpes Auvergne (18 adhérents), Bourgogne Franche-Comté (5 adhérents) et Nouvelle Aquitaine (4 adhérents). En Saône-et-Loire, le groupement compte trois adhérents. Le département détient par ailleurs le plus important abatteur partenaire du Gelap, à savoir Palmid’Or à Trambly qui absorbe plus de 55% du tonnage produit par le groupement.

En 2017, le chiffre d’affaires du Gelap-Union a baissé de - 10,8%, de même que le nombre de lapins vendus en baisse de - 9,3% à 732.251 animaux. Des résultats techniques et économiques à l’image de la situation de la filière, laquelle continue de se dégrader, présentait le président Jean Biberon. De fait, déjà sinistrée par une préoccupante érosion de la consommation, la filière lapin est aujourd’hui frappée par une crise sanitaire. La maladie hémorragique virale du lapin ou VHD a touché huit élevages adhérents en 2017 et d’autres ont suivi depuis. Ce fléau a engendré des pertes considérables, révélait Jean Biberon.

Crise sanitaire

Très tôt, le Gelap et ses partenaires se sont mobilisés pour éviter la propagation. Une caisse sanitaire a été mise en place pour tendre vers une vaccination générale du cheptel reproducteur. En dépit des réticences, le groupement a réussi à faire progresser le taux de vaccination à 90%, se félicitait le président. Mais cela ne protège pas « les animaux à l’engraissement qui peuvent subir des pertes quasi totales à quelques jours de la fin de la durée d’élevage », expliquait Jean Biberon.

La VHD impacte toute la filière. Les abatteurs en subissent des trous dans les plannings, de nombreux surcoûts et ils assurent les abattages d’urgence, seul moyen de limiter les pertes totales de revenus dans un élevage, expliquait le président. L’épidémie entraine aussi des retards de paiement chez les partenaires fournisseurs (vétérinaires, fabricants d’aliments, fournisseurs de génétique…).

Indemnisation ?

Dans le cadre d’un vaste plan de lutte qui se met en place (lire encadré), la filière tente d’obtenir une indemnisation pour les éleveurs touchés. « La toute récente validation de la VHD en catégorie 2 par la DGAL offre un peu d’espoir », révélait Jean Biberon qui espérait « qu’à partir de maintenant, les nouveaux cas soient susceptibles d’être indemnisés ». Reste que de nombreux points sont encore à éclaircir. Cela signifierait désormais que les élevages sinistrés pourraient être indemnisés par un FMSE. Ce fond serait constitué à 65% d’aides publiques et de 35% d’un fond mutuel abondé par des cotisations. A ce stade, les éleveurs attendent de connaitre les modalités de cotisation à ce FMSE. Il faut aussi éclaircir le périmètre d’indemnisation (vaccination, pertes, etc…). Autant de réponses attendues « aux conséquences financières considérables ! », faisait remarquer le président.

Erosion de la consommation

Si la VHD frappe durement les éleveurs de lapins, « il est un mal plus insidieux, plus sournois qui porte autant de dangers pour la filière : l’érosion de la consommation », confiait avec gravité Jean Biberon. Et les effets combinés de la baisse de production liée à la VHD et aux arrêts d’élevage sont de nature à accentuer la tendance. Dans un contexte général défavorable aux viandes, le lapin est davantage touché que les autres. Et pour le président, sans une demande active, impossible d’espérer des prix rémunérateurs. Le lapin n’échappe évidemment pas aux campagnes de dénigrement anti élevage et anti viande.

L’interprofession du lapin (CLIPP) conduit tout un travail de reconquête du consommateur. Le Gelap est mobilisé auprès de ses abatteurs pour regagner des parts de marché. Ensemble, ils diversifient la production en lapins certifiés, colorés, lourds, sous marque, sous cahier des charges bien-être. Objectif : occuper le plus de niches commerciales possibles et ramener de la plus value aux éleveurs.

Sombres perspectives

Aucune progression de l’activité n’est attendue pour l’exercice en cours. L’impact de la VHD, le découragement, le manque de rémunération font craindre des arrêts d’élevage et sont autant de « repoussoirs » à l’installation, déplorait Jean Biberon. Une perspective inquiétante pour le groupement qui, perdant des adhérents, des volumes et des moyens financiers, pourrait ne plus être en mesure de maintenir ses services en l’état aux adhérents. « Il y a urgence », alertait le président, ne pouvant envisager un recul sur l’appui technique, la mise en place de cahier des charges, l’accompagnement administratif, etc… des éleveurs.

Dressant un tableau de la situation « sans concession », Jean Biberon ne cachait pas non plus sa déception quant au désengagement, voire à une certaine défiance de quelques adhérents. S’il consentait à mettre cela sur le compte de la lassitude, le président incitait à « dépasser l’individualisme et le repli sur soi. « Car notre survie est maintenant en jeu », concluait Jean Biberon.

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