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Rencontres techniques viticoles de Bourgogne du Sud

Rencontres techniques viticoles de Bourgogne du Sud Des sols aux biocontrôles

Les Rencontres techniques 2018 de Bourgogne ont rencontré un beau succès le 19 juillet dernier. Au programme : modélisation des risques maladies 2018, étude de profil de sol, exemple de semences pour l’enherbement, phyto-remédiation pour "extraire" des sols le cuivre notamment avec l’aide de plantes "accumulatrices", essai drone, cohabitation avec l’apiculture, réglage du pulvérisateur ou encore essais sur les phytosanitaires et produits de biocontrôles.

Par Publié par Cédric Michelin
Rencontres techniques viticoles de Bourgogne du Sud Des sols aux biocontrôles

A Beaune, Pernand-Vergeles, Sainte-Marie-la-Blanche, Puligny-Montrachet et Meursault, plus de 200 domaines et maisons de négoce ont visité les différents ateliers répartis dans ces vignobles. En mot d’accueil, le directeur de Bourgogne du Sud, Michel Duvernois rappelait l’objectif actuel de la coopérative en matière de viticulture : « on met le paquet sur les solutions innovantes ». Il faut dire que le temps presse. L’environnement réglementaire se durcit (limite doses cuivre, ZNT riverains…) au fur et à mesure du vote du projet de loi des Etats généraux de l’Alimentation. « On fera tout pour s’adapter à la nouvelle donne », quitte à devoir « changer de modèle », explique la coopérative qui attend de savoir si elle devra séparer conseils et ventes des produits phytosanitaires, privilégiant clairement le premier métier, le conseil.

Ne pas diluer la matière organique

Pour cela, le premier conseil est de revenir à la base du métier d’abord : le sol. Dans une vigne de Pernand-Vergeles, Christian Barnéoud, pédologue commentait le profil de sol creusé dans cette parcelle « virosée ». Le rôle du profil est alors de déterminer à quelle profondeur (30 cm, 40 cm…) arracher mais pas que. « Il nous servira à définir les actions correctives ». Pour cela, il regarde le système racinaire, si le sol est lissé, comment il se comporte (avec l’aide du laboratoire Celesta), sa capacité à absorber l’eau de pluie… Christian Barnéoud observait justement une semelle à 40 cm, « probablement un défonçage lors de la replantation en 1980. Alors qu’en dessous, c’est du jardin », montrait-il en faisant passer une terre parfaitement friable. Une opération à ne pas reproduire donc. Et pas question non plus de « mettre un coup de godet à 50 cm » au risque de « diluer » la matière organique, s’empressait-il de rajouter. Une double charge en vue sinon. Pour lui, dans ce cas, il conseillait de « travailler le plus légèrement possible » à l’aide de pelles ajourées afin de laisser le moins possible de racines.

Double apport naturel

Du laboratoire Celesta à Mauguio (34), Thibaut Déplanche invitait les vignerons à contrôler le travail des prestataires en mesurant avant et après le taux de matière organique de la parcelle et ne pas hésiter à demander des dédommagements si le taux baisse fortement. Il expliquait la fertilité des sols à l’aide de métaphores : « la matière organique - libre ou liée - est comme le gîte et le couvert. Dedans, la biomasse microbienne sont les convives et comme lors d’un buffet, il faut évaluer leur faim pour que le buffet ne soit pas trop petit ». Car de leur appétit dépendra l’importance des déjections – « nommées humus » - nourrissant ensuite la vigne. En comparant une parcelle à Flagey-Echezeaux d’une autre à Nuits-Saint-Georges, il démontrait l’importance de la biomasse microbienne. Avec plus du double dans cette dernière, la minéralisation de la matière organique correspond à 900 kg de sarment par ha contre seulement 500 Kg sarment/ha. Du coup, "naturellement", la vie du sol fournit 55 unités d’azote par an à Nuits-Saint-Georges contre seulement 25 U/ha d’azote à Flagey-Echezeaux.

Si tous convenaient que la plantation est un « bon moment pour se remettre en question » et bien « préparer les 50 ans à venir », les experts rajoutaient qu’un sol a aussi une mission d’absorber l’eau. Une caractéristique physique d’autant plus important à travailler que depuis 1980, « la courbe des pluies détonne. Cette année encore avec 7 jours à plus de 30 mm et parfois des à-coups à 100 mm ». Une nouvelle preuve du changement climatique auquel il faut s’adapter…

Rencontres techniques viticoles de Bourgogne du Sud Des sols aux biocontrôles

Rencontres techniques viticoles de Bourgogne du Sud Des sols aux biocontrôles

A Beaune, Pernand-Vergeles, Sainte-Marie-la-Blanche, Puligny-Montrachet et Meursault, plus de 200 domaines et maisons de négoce ont visité les différents ateliers répartis dans ces vignobles. En mot d’accueil, le directeur de Bourgogne du Sud, Michel Duvernois rappelait l’objectif actuel de la coopérative en matière de viticulture : « on met le paquet sur les solutions innovantes ». Il faut dire que le temps presse. L’environnement réglementaire se durcit (limite doses cuivre, ZNT riverains…) au fur et à mesure du vote du projet de loi des Etats généraux de l’Alimentation. « On fera tout pour s’adapter à la nouvelle donne », quitte à devoir « changer de modèle », explique la coopérative qui attend de savoir si elle devra séparer conseils et ventes des produits phytosanitaires, privilégiant clairement le premier métier, le conseil.

Ne pas diluer la matière organique

Pour cela, le premier conseil est de revenir à la base du métier d’abord : le sol. Dans une vigne de Pernand-Vergeles, Christian Barnéoud, pédologue commentait le profil de sol creusé dans cette parcelle « virosée ». Le rôle du profil est alors de déterminer à quelle profondeur (30 cm, 40 cm…) arracher mais pas que. « Il nous servira à définir les actions correctives ». Pour cela, il regarde le système racinaire, si le sol est lissé, comment il se comporte (avec l’aide du laboratoire Celesta), sa capacité à absorber l’eau de pluie… Christian Barnéoud observait justement une semelle à 40 cm, « probablement un défonçage lors de la replantation en 1980. Alors qu’en dessous, c’est du jardin », montrait-il en faisant passer une terre parfaitement friable. Une opération à ne pas reproduire donc. Et pas question non plus de « mettre un coup de godet à 50 cm » au risque de « diluer » la matière organique, s’empressait-il de rajouter. Une double charge en vue sinon. Pour lui, dans ce cas, il conseillait de « travailler le plus légèrement possible » à l’aide de pelles ajourées afin de laisser le moins possible de racines.

Double apport naturel

Du laboratoire Celesta à Mauguio (34), Thibaut Déplanche invitait les vignerons à contrôler le travail des prestataires en mesurant avant et après le taux de matière organique de la parcelle et ne pas hésiter à demander des dédommagements si le taux baisse fortement. Il expliquait la fertilité des sols à l’aide de métaphores : « la matière organique - libre ou liée - est comme le gîte et le couvert. Dedans, la biomasse microbienne sont les convives et comme lors d’un buffet, il faut évaluer leur faim pour que le buffet ne soit pas trop petit ». Car de leur appétit dépendra l’importance des déjections – « nommées humus » - nourrissant ensuite la vigne. En comparant une parcelle à Flagey-Echezeaux d’une autre à Nuits-Saint-Georges, il démontrait l’importance de la biomasse microbienne. Avec plus du double dans cette dernière, la minéralisation de la matière organique correspond à 900 kg de sarment par ha contre seulement 500 Kg sarment/ha. Du coup, "naturellement", la vie du sol fournit 55 unités d’azote par an à Nuits-Saint-Georges contre seulement 25 U/ha d’azote à Flagey-Echezeaux.

Si tous convenaient que la plantation est un « bon moment pour se remettre en question » et bien « préparer les 50 ans à venir », les experts rajoutaient qu’un sol a aussi une mission d’absorber l’eau. Une caractéristique physique d’autant plus important à travailler que depuis 1980, « la courbe des pluies détonne. Cette année encore avec 7 jours à plus de 30 mm et parfois des à-coups à 100 mm ». Une nouvelle preuve du changement climatique auquel il faut s’adapter…

Rencontres techniques viticoles de Bourgogne du Sud Des sols aux biocontrôles

Rencontres techniques viticoles de Bourgogne du Sud Des sols aux biocontrôles

A Beaune, Pernand-Vergeles, Sainte-Marie-la-Blanche, Puligny-Montrachet et Meursault, plus de 200 domaines et maisons de négoce ont visité les différents ateliers répartis dans ces vignobles. En mot d’accueil, le directeur de Bourgogne du Sud, Michel Duvernois rappelait l’objectif actuel de la coopérative en matière de viticulture : « on met le paquet sur les solutions innovantes ». Il faut dire que le temps presse. L’environnement réglementaire se durcit (limite doses cuivre, ZNT riverains…) au fur et à mesure du vote du projet de loi des Etats généraux de l’Alimentation. « On fera tout pour s’adapter à la nouvelle donne », quitte à devoir « changer de modèle », explique la coopérative qui attend de savoir si elle devra séparer conseils et ventes des produits phytosanitaires, privilégiant clairement le premier métier, le conseil.

Ne pas diluer la matière organique

Pour cela, le premier conseil est de revenir à la base du métier d’abord : le sol. Dans une vigne de Pernand-Vergeles, Christian Barnéoud, pédologue commentait le profil de sol creusé dans cette parcelle « virosée ». Le rôle du profil est alors de déterminer à quelle profondeur (30 cm, 40 cm…) arracher mais pas que. « Il nous servira à définir les actions correctives ». Pour cela, il regarde le système racinaire, si le sol est lissé, comment il se comporte (avec l’aide du laboratoire Celesta), sa capacité à absorber l’eau de pluie… Christian Barnéoud observait justement une semelle à 40 cm, « probablement un défonçage lors de la replantation en 1980. Alors qu’en dessous, c’est du jardin », montrait-il en faisant passer une terre parfaitement friable. Une opération à ne pas reproduire donc. Et pas question non plus de « mettre un coup de godet à 50 cm » au risque de « diluer » la matière organique, s’empressait-il de rajouter. Une double charge en vue sinon. Pour lui, dans ce cas, il conseillait de « travailler le plus légèrement possible » à l’aide de pelles ajourées afin de laisser le moins possible de racines.

Double apport naturel

Du laboratoire Celesta à Mauguio (34), Thibaut Déplanche invitait les vignerons à contrôler le travail des prestataires en mesurant avant et après le taux de matière organique de la parcelle et ne pas hésiter à demander des dédommagements si le taux baisse fortement. Il expliquait la fertilité des sols à l’aide de métaphores : « la matière organique - libre ou liée - est comme le gîte et le couvert. Dedans, la biomasse microbienne sont les convives et comme lors d’un buffet, il faut évaluer leur faim pour que le buffet ne soit pas trop petit ». Car de leur appétit dépendra l’importance des déjections – « nommées humus » - nourrissant ensuite la vigne. En comparant une parcelle à Flagey-Echezeaux d’une autre à Nuits-Saint-Georges, il démontrait l’importance de la biomasse microbienne. Avec plus du double dans cette dernière, la minéralisation de la matière organique correspond à 900 kg de sarment par ha contre seulement 500 Kg sarment/ha. Du coup, "naturellement", la vie du sol fournit 55 unités d’azote par an à Nuits-Saint-Georges contre seulement 25 U/ha d’azote à Flagey-Echezeaux.

Si tous convenaient que la plantation est un « bon moment pour se remettre en question » et bien « préparer les 50 ans à venir », les experts rajoutaient qu’un sol a aussi une mission d’absorber l’eau. Une caractéristique physique d’autant plus important à travailler que depuis 1980, « la courbe des pluies détonne. Cette année encore avec 7 jours à plus de 30 mm et parfois des à-coups à 100 mm ». Une nouvelle preuve du changement climatique auquel il faut s’adapter…

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