Les brèves du 3 janvier 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 3 janvier 2023

Les brèves du 3 janvier 2023

Brésil : pour Lula, l’agriculture « n’a pas besoin de déboiser »
« Le Brésil n’a pas besoin de déboiser pour maintenir et agrandir ses surfaces agricoles », a défendu le président du Brésil Luiz Inácio Lula da Silva (Lula) lors de son discours d’investiture face au Congrès le 1er janvier 2023. Devant les parlementaires, l’ancien ouvrier métallurgiste a rappelé ses engagements de campagne : « Notre but est d’atteindre zéro déforestation en Amazonie », ainsi que « d’encourager la restauration des pâturages dégradés ». Les deux premiers mandats de Lula, entre 2002 et 2010, avaient marqué un frein inédit de la déforestation, tombée de 27 000 km2 à moins de 7000 km2 par an en Amazonie, avant d’atteindre à nouveau 13 000 km2 sous Jair Bolsonaro. Pour Éric Moranval, chargé de campagne forêts chez Greenpeace France, le ralentissement de la déforestation dans les années 2000 s’explique avant tout par le moratoire sur le soja amazonien entré en vigueur en 2006. « Il faut maintenant inclure aussi l’élevage dans ce moratoire, et l’étendre à d’autres écosystèmes comme le Cerrado », encourage-t-il. Si les militants de Greenpeace en France comme au Brésil surveilleront de près les 100 premiers jours de Lula, ils n’en reconnaissent pas moins la difficulté du travail nécessaire pour atteindre ces objectifs. « De nombreux parlementaires et gouverneurs soutiennent toujours Bolsonaro, les tensions locales sont très fortes, et l’administration comme la recherche environnementale sont à reconstruire », rappelle Éric Moranval.

Loup : les élevages les plus prédatés pourront entrer en cercle zéro (JO)
Un arrêté publié au Journal officiel le 31 décembre 2022 modifie le cadre d’indemnisation des moyens de protection contre les prédateurs, notamment en faisant évoluer la définition du cercle zéro pour le loup. Les fermes « qui ont fait l’objet d’au moins trois constats de dommages ayant donné lieu à au moins une victime indemnisable au titre de la prédation du loup au cours de l’année N-1 ou N et qui ont supporté des dépenses de protection excédant les plafonds d’aide du cercle 1 » pourront être définies comme cercle zéro, même si leur commune dans son ensemble ne remplit pas les conditions. Défendu par la FNO (éleveurs ovins, FNSEA), ce dispositif permettra de faire bénéficier tous les élevages les plus prédatés des dispositions du cercle zéro, dont les tirs de défense mixtes (trois tireurs simultanés) et le déplafonnement des aides au gardiennage au-delà de 90 jours de pâturage. Le texte crée également pour le loup comme pour l’ours une nouvelle aide à l’achat de chien, avec un plafond de 750 €/an, en plus des enveloppes de 4000 à 8000 €/an pour l’entretien des animaux de protection. En conséquence, les plafonds annuels de dépenses totales de protection sont revus légèrement à la baisse, jusqu’à 31 250 €/an au maximum pour un troupeau de plus de 1500 bêtes protégées par gardiennage.

Influenza : 100 000 poulettes abattues dans les Côtes-d’Armor, 1er cas en Bretagne depuis un mois
« Un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène vient d’être confirmé ce 30 décembre 2022 dans un élevage de poulettes futures pondeuses » à Canihuel (Côtes-d’Armor), a informé la préfecture dans un communiqué le même jour. « Une opération de dépeuplement des 100 000 poules présentes sur l’élevage concerné […] va être menée », précisent les pouvoirs publics. Première région avicole de France, la Bretagne voit là son premier cas en élevage depuis le 27 novembre. Jusque-là, la région avait comptabilisé 17 foyers depuis le 1er août, date du début de la campagne de comptage 2022-2023. Au niveau national, le dernier bilan du ministère de l’Agriculture fait état de 250 foyers confirmés en élevages au 30 décembre. Près des trois quarts de ces cas se trouvent en Vendée, Maine-et-Loire et Deux-Sèvres, dans une zone très dense en volailles (notamment en génétique). Alors que la moitié au moins des canes reproductrices y sont touchées par la maladie, la pénurie de canetons devrait se poursuivre dans les prochaines semaines. En 2022-2023, le Sud-Ouest – où les 68 communes les plus denses ont été vidées de leurs palmipèdes – semble relativement préservé. Concernant les élevages, seuls quelques cas sporadiques ont été observés dans le Gers, la Dordogne, les Hautes-Pyrénées et le Tarn.

Pac 2023: déclaration ouverte pour les aides animales nouvelle version
Les éleveurs peuvent déposer, depuis le 1er janvier, leurs demandes d’aides animales pour la campagne Pac 2023 sur le site telepac.fr. Les professionnels ont jusqu’au 15 mai pour demander leurs aides bovines (y compris veaux sous la mère, en label comme en bio). Quant aux éleveurs d’ovins, de caprins et de petits ruminants (Corse et Dom), ils ont jusqu’au 31 janvier. Les aides couplées animales ont été remaniées dans le cadre de la nouvelle Pac 2023-2027, et officialisées par un décret paru au Journal officiel le 31 décembre 2022. La principale nouveauté concerne l’aide bovine, basée sur une enveloppe unique pour les éleveurs de bovins laitiers et allaitants. Ce nouveau dispositif permet de primer les animaux de plus de 16 mois, dans une limite de 120 UGB (Unité gros bovin) et de 1,4 fois la surface fourragère. Deux catégories d’animaux sont éligibles, précise la notice de l’aide. Il s’agit des bovins présents le jour de la demande et « qui seront maintenus sur l’exploitation jusqu’à la date de référence 2023 » (six mois après le dépôt) ; ils devront avoir au moins 16 mois à cette date. Deuxième catégorie de bovins éligibles : les animaux déjà « vendus pour abattage à 16 mois ou plus dans l’année qui précède la date de référence ».

Sélection bovine : la fusion des activités d’Innoval et de Masterrind est opérationnelle
Les deux géants européens de la génétique bovine (lait et viande), le français Innoval et l’allemand Masterrind, annoncent dans un communiqué du 2 janvier le lancement de la coopérative Synetics et la mise en œuvre opérationnelle de la fusion de leurs activités de recherche, de développement de produits génétiques, de production et de vente à l’exportation. Les « deux principaux acteurs du marché de la génétique laitière européenne » ont acté la création de la coopérative européenne Synetics en octobre 2022. Cette dernière commercialisera « 8 millions de doses » de semences dans le monde. En août 2022, Innoval et Masterrind avaient déjà opéré un premier pas dans leur rapprochement en donnant naissance à une structure d’exportation commune : Synetics SAS. Cette dernière rassemble les activités d’export de Masterrind et d’Evolution International, une société détenue par six sélectionneurs français (Innoval, Auriva, BGS France, Capgenes, Charolais Univers, UALC). Synetics SAS est aujourd’hui détenue aux deux tiers par la coopérative Synetics, le reste appartenant aux autres partenaires. Annoncé fin 2020 le projet de coopérative européenne était initialement baptisé Arcowin et devait réunir trois acteurs, dont le scandinave Viking Genetics, avec lequel le rapprochement a finalement échoué.

Biostimulants : l’annexe des substances naturelles autorisées achevée
À la suite de la parution au Journal officiel du 31 décembre 2022, la liste des substances naturelles à usage biostimulant figurant à l’annexe de l’arrêté du 27 avril 2016 modifié a été complétée avec l’ajout de la prêle des champs et du saule. Le texte supprime par ailleurs la phrase « L’annexe sera complétée au fur et à mesure des évaluations de l’Anses ». Depuis l’arrêté du 27 avril 2016, les substances naturelles sont autorisées comme des biostimulants lorsqu’elles sont inscrites sur une liste publiée par arrêté du ministre de l’Agriculture, et utilisées sous la forme que la liste précise. « Les produits qui contiennent uniquement une ou plusieurs substances autorisées par l’arrêté, mélangées avec de l’eau, et donc accessibles à tout utilisateur, peuvent désormais être mis sur le marché sans autre formalité », avait précisé en mai 2016 le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll dans un communiqué de presse. Et d’ajouter que « l’autorisation de ces substances est ainsi simplifiée, plus rapide et chacun peut donc fabriquer et commercialiser ses propres produits pour stimuler la croissance des plantes. »

Bière : les Malteries Soufflet (InVivo) rachètent le belge Malterie du Château
Dans un communiqué de presse du 2 janvier 2023, Malteries Soufflet (InVivo) a annoncé la signature d’un accord visant à acquérir 100 % du groupe belge La Malterie du Château, spécialisée dans les malts traditionnels et spéciaux. L’acquisition devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2023, selon le communiqué. Établie en 1868, l’entreprise belge est la plus ancienne malterie de Belgique et l’une des plus anciennes du monde. « La diversité et le caractère exceptionnel de l’offre de malts traditionnels, houblons, levures et de services dont [elle] dispose combinés au réseau mondial de Malteries Soufflet présentent un avantage précieux pour répondre à la demande grandissante des brasseurs et distilleurs artisanaux au niveau mondial », précise Malteries Soufflet. En décembre 2021, Thierry Blandinières, d.g. d’InVivo, avait annoncé la finalisation du rachat de Soufflet pour 2,2 Mrd€, expliquant que le groupe avait pour objectif « de doubler la taille de l’actif Soufflet Malt (800 M€, NDLR) dans les cinq ans ». « La Malterie du Château viendra renforcer plus globalement l’activité malt, une activité stratégique pour InVivo qui va connaître un développement important dans les prochaines années », précise M. Blandinières dans le communiqué.

E-commerce : après un an, Farmi (Soufflet) enregistre 9700 comptes utilisateurs
Lancée en octobre 2021, la plateforme de e-commerce consacrée à l’approvisionnement agricole Farmi.com du négociant Soufflet Agriculture a enregistré « 13 000 visiteurs uniques par mois […], ce qui est un excellent score pour un site dédié 100 % au marché agricole », s’est félicité Tassadit Moucer, responsable marketing du collecteur de grains. « Au bout d’un an, nous enregistrons 9700 comptes utilisateurs dont une majorité sont des polyculteurs-éleveurs. Et la progression est toujours aussi dynamique aujourd’hui… », poursuit-il dans un communiqué du 2 janvier. Semences, fertilisants, alimentation animale, santé du végétal, carburants, services agricoles, etc., « toutes les gammes » du collecteur de grains sont concernées par cette plateforme de vente en ligne. De son côté, la plateforme Aladin (InVivo), lancée il y a deux ans, est accessible à plus de 80 000 agriculteurs et à 1000 techniciens. Nombreux sont les agriculteurs à se tourner aujourd’hui vers les services numériques, selon Soufflet Agriculture. Ils sont 80 % à effectuer des achats en ligne, qu’ils jugent moins chronophages et plus pratiques selon l’étude Agrinautes 2022.

ONG : Thomas Uthayakumar remplace Amandine Lebreton à la FNH
Thomas Uthayakumar remplace depuis décembre 2022 Amandine Lebreton en tant que directeur plaidoyer et prospective de la Fondation pour la nature et pour l’homme (FNH), apprend-on sur LinkedIn. Ingénieur agronome diplômé de Montpellier, Thomas Uthayakumar a travaillé précédemment pour le WWF en tant qu’expert alimentation durable, puis responsable des campagnes agriculture et alimentation.