JA71
Les jeunes s’acclimatent

Françoise Thomas
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Les JA71 y faisaient référence dans leurs vœux diffusés dans notre journal de la semaine dernière : ils sont toujours aussi motivés et mobilisés. Et pour joindre les gestes à la parole, ils ont décidé de s’attaquer à la question climatique en mettant en avant ou en découvrant les solutions mises en place par certains.

Les jeunes s’acclimatent

Les installations en 2020 ont un peu marqué le pas (voir encadré). En partie sans doute dû au contexte économique de la filière bovin allaitant : « il y a encore quelques années, plus d’une installation sur deux en Saône-et-Loire se faisait dans cette filière, rappelle Christine Laugâa, responsable Pôle installation à la chambre d'Agriculture de Saône-et-Loire. Depuis deux ans, les tendances évoluent ». En 2020 en effet, et pour la deuxième année consécutive, moins d’une installation sur deux s’est faite dans cette filière-là...
Le marché bovins viande avec le prix des broutards toujours en baisse, loin des réalités économiques et des charges des exploitations, et la loi ÉGAlim qui a toujours du mal à s’imposer véritablement, expliquent très certainement en partie cette situation.
Pour une fois, la crise sanitaire ne devrait y être pour rien, tout Covid-19 ou toutes mesures de confinement qui soient.

Les sécheresses inquiètent

« À notre niveau, la crise sanitaire a finalement surtout un impact sur la vie syndicale, souligne Marine Seckler. En revanche, les sécheresses semblent vouloir devenir un problème récurrent tous les étés et on sent beaucoup d’inquiétude chez les jeunes agriculteurs sur la question climatique ». D’où la mise en place des groupes de travail JA’Climate !

« Ce programme a été lancé au niveau régional, mais la Saône-et-Loire se retrouve précurseur sur le dossier », poursuit la présidente des JA71, car l’antenne départementale avait déjà réfléchi à la problématique, le département étant particulièrement impacté par les épisodes de sécheresse.

« Le principe est d’organiser à l’issue de nos conseils d’administration, qui se tiennent tous les derniers vendredis de chaque mois, une demi-journée de formation autour de la thématique du réchauffement climatique », détaille-t-elle.
Les JA ont ainsi prévu soit d’inviter des intervenants extérieurs venant présenter des solutions d’adaptation, soit de visiter des fermes ayant pris des initiatives ou testant des cultures ou des équipements. 

Trouver une solution

« Cela concernera toutes les filières, ce peut être tout aussi bien présenter des solutions fourrage pour la filière élevage, que de nouveaux cépages pour les viticulteurs, que des solutions de stockage d’eau, etc. », précise ainsi Marine Seckler.

Ainsi, pour la première réunion prévue ce vendredi 29 janvier, la société Symbiose de Montceau-les-Mines vient présenter ses solutions de stockage d’eau, à savoir des bassins en panneaux aciers, « dont la grande capacité de stockage et le coût financier » méritent d’être étudiés.

« Le principe des JA’Climate est vraiment de proposer des idées, de se baser sur les expériences des autres », rappelle Marine Seckler pour permettre au plus grand nombre de trouver la ou les solutions leur permettant de mieux faire face à l’évolution climatique.

Les autres grands rendez-vous 2021 pour les JA71 seront la fête de l’agriculture en septembre et le passage du Tour de France à Autun et au Creusot, tout début juillet, avec toujours beaucoup de communication via les réseaux sociaux et sans doute d’autres événements selon les possibilités que laissera la situation sanitaire.

Les installations 2020

Du côté des premiers chiffres, voici ce que l’on apprend des installations de JA en 2020.

Il y en a eu 79, contre une centaine les années précédentes. 32 (40 %) se sont passées hors cadre familial, 16 (20 %) de ces JA sont des femmes, 25 (32 %) se sont installés en individuel, soit autant de pourcentages conformes à ce qui est constaté habituellement. 

Dans le détail, on retrouve les productions phare du département puisque 21 jeunes agriculteurs sont en élevage bovins allaitants spécialisés, 17 en bovins allaitants diversifiés et 15 en viticulture. Pour le reste, sept se sont installés en équins, six en caprins ou ovins lait, cinq en maraîchage ou Pam (Plantes aromatiques et médicinales), trois en bovins lait spécialisé ou diversifié, deux en ovins, et trois autres sont partis respectivement en céréales, canins ou poules pondeuses.

Les premières analyses du service installation de la chambre d’agriculture font remonter que la diminution du nombre d’installations touche proportionnellement toutes les productions, sauf l’équin et le maraichage qui augmentent et le bovin lait qui diminue. Pour cette dernière filière, il y a cependant un nombre important de dossiers en cours pour 2021.

S’il y a toujours environ 20 % d’installation en viticulture, 2020 est la deuxième année consécutive où moins d’une installation sur deux se fait en bovins allaitants.