Réduction du cuivre
La génétique en tête des solutions

Huit chambres d’agriculture ont passé au crible plus de 400 essais de réduction des doses de cuivre en viticulture. Les variétés résistantes sortent en tête des solutions les plus efficaces, les substances végétales doivent encore faire leurs preuves.

La génétique en tête des solutions

À l’occasion du Sival 2023 à Angers, une conférence était dédiée à la présentation des résultats du projet Altercuivre, débuté en 2021 et mené de concert par huit chambres d’agriculture. Ce projet a pour vocation l’étude des nombreuses expérimentations réalisées sur les alternatives à l’utilisation du cuivre en viticulture. « Le centre de ressource cuivre a recensé à ce jour 466 essais réalisés sur le thème des leviers pour réduire les doses de cuivre, retrace Bertille Matray, conseillère viticole au sein de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Nous avons compilé ces différentes lignes pour donner une vision rapide et lisible de l’efficacité de ces essais ».

Parmi les 466 essais compilés, ce sont les variétés résistantes qui ressortent avec le meilleur taux d’efficacité pour réduire les doses de cuivre. Selon les chiffres FranceAgriMer, les surfaces de ces nouveaux cépages ont atteint 441 ha en 2020 contre 141 ha en 2018. Si l’engouement des producteurs est là, de nombreux freins restent à lever. « Les cépages hybrides, je regarde ça de près. Mais cela veut dire changer de type de vin et de clientèle », note Thomas Georget, viticulteur bio dans le Saumurois. Autre difficulté, il précise que ces variétés ne sont pas inscrites dans l’appellation Saumur.

Substances végétales, encore tout à prouver

Outils d’aide à la décision (OAD) et méthodes physiques de lutte ressortent également comme des leviers ayant des efficacités fortes ou bonnes sur la diminution des doses de cuivre. « L’outil de modélisation RIMpro me permet de retarder efficacement le premier traitement », confirme Thomas Georget. La marge de progression de l’utilisation d’OAD dans les vignes s’avère assez élevée puisque seul 18 % des viticulteurs impliqués dans le réseau Dephy viticulture indiquent y avoir recours. Concernant les méthodes physiques de lutte contre le mildiou, Bertille Matray évoque des méthodes comme « l’utilisation de flash UV ou de bâche de protection qui se déroule de manière automatique lorsqu’il pleut ».

Si certains essais à base de substance végétale ont montré de bons résultats sur la réduction des doses de cuivre, la grande majorité est classée par le projet Altercuivre en efficacité nulle ou faible. Des essais menés en parallèle par le CTIFL sur la tavelure du pommier au sein de la station expérimentale de la Morinière n’ont pas mis en évidence de différence statistique entre l’utilisation d’une dose allégée de cuivre et la même dose combinée à un produit PNPP. Les essais menés avec des doses plus importantes de PNPP ont même aggravé la fréquence des tâches de tavelure.