Les brèves du 2 février 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 2 février 2023.

Les brèves du 2 février 2023

Distribution : « discussions exploratoires » pour rapprocher Casino et Teract

Casino a annoncé le 1er février avoir engagé des « discussions exploratoires » en vue d’un rapprochement avec Teract, réagissant à des « rumeurs dont la presse s’est fait écho », a indiqué le groupe dans un communiqué. Ce rapprochement avec la société propriétaire des réseaux de jardineries Jardiland, Gamm Vert ou Delbard, concernerait les activités de distribution des deux groupes en France mais il pourrait « ne pas aboutir », prévient Casino. Ce dernier a précisé que ces activités pourraient être intégrées « au sein d’une même entité contrôlée par Casino » et qu’une nouvelle entité « contrôlée par les actionnaires de Teract et en charge notamment de l’approvisionnement en produits agricoles, locaux et circuit court » pourrait être mise en place. Des informations confirmées exactement dans les mêmes termes par un communiqué de Teract publié dans la foulée de celui de Casino. Teract, qui a pour principal actionnaire l’union de 188 coopératives agricoles InVivo, ambitionne de se lancer dans la distribution alimentaire et a racheté début décembre les trois quarts du capital de Louise, un réseau de boulangeries ayant réalisé 88 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021. Ambitionnant de devenir un « leader de la consommation durable », Teract compte à son conseil d’administration l’industriel fondateur de Free, Xavier Niel, le financier Matthieu Pigasse et le spécialiste de la distribution Moez-Alexandre Zouari.

 

Panier anti-inflation : le gouvernement vise un lancement en mars, Système U part en solo

Le dispositif de « panier anti-inflation », annoncé à la mi-janvier, sera lancé « à partir du mois de mars » et « pour trois mois », a déclaré la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, le 30 janvier sur l’antenne d’Europe 1. Elle explique que l’objectif est de « faire en sorte que les Français puissent avoir, sur un panier du quotidien, des prix attractifs ». Les produits concernés seront « à prix bas et non pas à prix coûtant », a ajouté la ministre. L’initiative sera volontaire et portera sur un panier d’une cinquantaine de produits de marque de distributeur (MDD) et de marques nationales, a-t-elle précisé dans une interview accordée à LSA. La liste des produits ne sera pas déterminée précisément par le gouvernement qui doit veiller à ne pas enfreindre les règles de la concurrence. Il s’agirait de produits alimentaires (frais, congelés, d’épicerie), bio pour certains, et de produits d’hygiène. Sans attendre le top départ du gouvernement, Système U lance le 1er février son propre « panier » rassemblant 150 références de produits MDD vendus « à prix coûtant ». « Quand le projet du gouvernement aura abouti, on extraira 50 produits des 150 » pour composer le panier anti-inflation devant servir à comparer les enseignes, a expliqué le p.d.-g. de Système U, Dominique Schelcher à l’AFP.

 

Œufs : appel à une grève des livraisons en Bretagne pour obtenir une revalorisation

En Bretagne, première région française de production d’œufs, la FRSEA et les Jeunes agriculteurs appellent les éleveurs à « suspendre » leurs livraisons les 2 et 3 février, afin d’obtenir une revalorisation de leurs prix de vente, d’après un communiqué du 1er février. Alors que les producteurs d’œufs subissent une « augmentation continue des charges […] depuis presque deux ans », le syndicalisme majoritaire réclame, depuis fin 2022, une « revalorisation du prix de base de l’œuf de 10 % ». Depuis leur premier appel au niveau national, le 20 décembre, « la situation n’a pas évolué », regrettent la FRSEA et les JA, alors que les négociations commerciales entre les distributeurs et leurs fournisseurs sont en cours. Avec cette grève des livraisons, les producteurs veulent donner « un avant-goût des conséquences qu’auraient des cessations d’activité » en l’absence de revalorisation. Par ailleurs, la FDSEA du Nord a annoncé dans un communiqué du 1er février qu’elle mènera une action le 2 février devant l’hypermarché Auchan de Villeneuve-d’Ascq. Entre la flambée de l’aliment, de l’énergie et des autres charges (poussins, main-d’œuvre, matériaux et bâtiments, taux bancaires et assurances), la CFA (aviculteurs, FNSEA) estime les hausses nécessaires entre 1 et 1,5 centime d’euro par œuf, selon le mode de production.

 

Lait : la Coordination rurale manifestera devant le siège de Carrefour le 7 février

La Coordination rurale a annoncé, dans un communiqué du 1er février, qu’elle manifestera devant le siège de Carrefour à Massy (Essonne) le 7 février, afin de « dénoncer les prix bas payés aux producteurs de lait ». Ses membres seront accompagnés de ceux de l’Apli (Association des producteurs de lait indépendants), précise le syndicat à Agra Presse. Comme le résume Sophie Lenaerts, responsable de la section Lait de la CR, « alors que la grande distribution n’hésite pas à augmenter les prix du lait (avec des briques jusqu’à 1,15 €), les producteurs français continuent de toucher 45 ct€/L, et ce alors que nos coûts de production ont explosé ». Et l’éleveuse, citée dans le communiqué, de préciser que dans les autres pays européens « les éleveurs touchent aujourd’hui près de 60ct€/L de lait », pour une hausse au consommateur « similaire ». « À qui profite alors l’augmentation des prix de vente aux consommateurs en France ? », interroge-t-elle, renvoyant dos à dos industriels et distributeurs, aujourd’hui en négociations commerciales annuelles. Le syndicat cible Carrefour, car l’enseigne a « récemment lancé une marque distributeur qui reprend les codes du lait équitable » comme celui de Faire France (marque de producteurs), indique-t-on à la CR.

 

Lait : fin du prix B chez Sodiaal, la coopérative opte pour un « prix unique »

La coopérative Sodiaal mettra fin le 1er avril à son système de prix A et de prix B pour le paiement du lait aux producteurs, a appris Agra Presse auprès du président de la coop, Damien Lacombe, le 1er février. Le prix B – basé sur les cotations beurre-poudre pour rémunérer les volumes excédentaires – va disparaître au profit de la mise en place d’un « prix unique ». « Le système de prix A-B avait été mis en place pour gérer la sortie des quotas laitiers, retrace Damien Lacombe. Il permettait aux exploitants qui le souhaitaient d’accroître leurs volumes sans pénaliser les autres ou mettre à mal les valorisations de la coopérative ». Pour le président de Sodiaal, ce système a été « un très bon outil pour gérer cette période », mais « n’est plus indispensable aujourd’hui ». Le prix unique va permettre de « simplifier la lecture du prix du lait pour les producteurs » et « la vie de la coopérative », explique-t-il. Par ailleurs, Sodiaal travaille sur une nouvelle formule du prix du lait. Elle sera votée en assemblée générale le 15 juin. La coop présentera à cette occasion sa nouvelle stratégie : « Sodiaal 2030 ». Elle s’est attachée ces dernières années à « sortir des marchés très volatils » pour se concentrer sur les productions à forte valeur ajoutée, notamment pour le marché français des produits de grande consommation.

 

Lait : Washington lance une deuxième procédure de conciliation avec Ottawa

Les États-Unis ont annoncé, le 31 janvier, le lancement d’une deuxième procédure de conciliation avec le Canada dans le cadre de l’accord de libre-échange nord-américain (AEUMC), concernant le conflit qui oppose les deux pays sur les contingents tarifaires pour les produits laitiers. Les précédents recours engagés par Washington ont échoué. Un groupe spécial de règlement a été mis en place à la demande des États-Unis, pour tenter de trouver une issue à ce conflit vieux de deux ans, ont annoncé les services de la représentante américaine au Commerce (USTR) dans un communiqué. Ses conclusions et recommandations seront rendues dans l’année. Un premier groupe spécial de règlement avait conclu en janvier 2022 que les quotas laitiers adoptés par le Canada étaient contraires aux dispositions prévues dans l’accord de libre-échange. Les États-Unis considèrent que « les mesures révisées du gouvernement canadien n’ont pas résolu le problème » depuis. Le dispositif de contingents tarifaires impose un droit de douane nul ou faible sur les importations de certains produits jusqu’à une quantité déterminée. Washington dénonce le fait qu’une majorité de ces contingents soient accordés aux industriels canadiens, qui sont enclins à importer du fromage américain bon marché, excluant de fait d’autres produits américains.

 

Viande bovine : un cas de « maladie de la vache folle » sur une carcasse aux Pays-Bas

Un cas d’encéphalopathie bovine spongiforme, plus connue sous le nom de « maladie de la vache folle », a été identifié sur la carcasse d’une vache aux Pays-Bas a annoncé le gouvernement néerlandais, le 1erfévrier. La vache infectée « n’a pas pénétré la chaîne alimentaire et ne pose pas un problème de sécurité alimentaire », précise le ministre de l’Agriculture Piet Adema, cité par l’AFP. Les autorités néerlandaises ont isolé l’élevage concerné et recherchent la source de l’infection. Tout bétail ayant côtoyé la vache malade ou partagé la même alimentation est testé, abattu, et sa carcasse détruite, informe le ministre. Les experts cherchent également à déterminer s’il s’agit un variant « classique » ou « atypique » de la maladie, indique l’AFP. La forme « classique » de la maladie est répandue par les farines animales contenues dans la nourriture des bovins, dans le cas où celles-ci sont contaminées par une ou des carcasses de bêtes malades. La forme « atypique » survient de manière sporadique chez des bêtes plus âgées. Les Pays-Bas avaient fait état du dernier cas du variant « atypique » en 2011. La maladie bovine peut entraîner chez l’homme, par ingestion de viande ou d’abats, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, un syndrome neurodégénératif mortel.

 

Retraites agricoles : vers une adoption conforme de la PPL au Sénat

Réunie le 31 janvier, la commission des affaires sociales du Sénat a donné un avis défavorable aux deux seuls amendements déposés sur la proposition de loi (PPL) visant à calculer la retraite agricole sur les 25 meilleures années de revenu, en vue de la séance plénière qui se tiendra le 1er février au soir. Le premier amendement, du groupe communiste, vise à assouplir les conditions permettant aux agriculteurs ayant une incapacité permanente de bénéficier d’un complément différentiel de points de retraite complémentaire obligatoire (CDRCO). Cette mesure figure déjà dans l’article 10 du PLFSS-R visant à réformer le système de retraites. Le second amendement, du groupe écologiste, vise à porter à six mois (au lieu de trois) le délai dont dispose le gouvernement pour remettre un rapport sur les paramètres et les conséquences économiques de la réforme. Dans ses conclusions le 25 janvier, la commission reconnaît bien que le délai de trois mois « n’est pas suffisant ». Elle « regrette » aussi que « l’évaluation des effets de la réforme et de son coût » n’ait pas eu lieu avant la navette parlementaire. Pour autant, elle recommande une « adoption conforme » du texte émanant de l’Assemblée pour « préserver les acquis » qui y figurent.

 

Photovoltaïque : dernier feu vert de l’Assemblée, réactions parfois mitigées

L’Assemblée nationale a donné son ultime feu vert au projet de loi d’accélération des énergies renouvelables le 31 janvier, avant l’adoption définitive attendue au Sénat le 7 février. Les députés ont adopté le texte par 217 voix contre 169, avec le soutien des socialistes et d’élus du petit groupe indépendant Liot, comme en première lecture. Ce PJL avait donné lieu à un compromis entre députés et sénateurs, il y a une semaine en commission mixte paritaire. La FNSEA salue un « texte équilibré » concernant l’agrivoltaïsme, avec « de nombreux garde-fous pour préserver la production agricole ». Globalement satisfaits, les Jeunes Agriculteurs alertent toutefois sur des « brèches ouvertes », notamment par la commission mixte qui a supprimé, dans la version finale, les dix ans minimums pour les terres incultes ou non exploitées susceptibles d’accueillir le photovoltaïque au sol. Le Ser (industriels) se félicite que l’agrivoltaïsme soit reconnu dans la loi comme un service rendu à l’activité agricole, et qu’une procédure avec les parties prenantes soit actée pour identifier des terres incultes ou inexploitées sur lesquelles l’implantation de panneaux solaires est possible.

 

Affichage environnemental : l’Ademe soumet les modalités graphiques à consultation

L’Ademe a lancé le 1er février une consultation visant à recueillir l’avis des acteurs ayant suivi les travaux d’expérimentation de l’affichage environnemental sur les modalités de cet affichage. La consultation, insiste l’agence « ne porte pas sur les bases de données, paramétrages, méthodes et outils de calcul » mais bien sûr « le format et les supports de l’information présentée ». Échelle chiffrée ou en lettres, regroupement d’indicateurs en sous-scores sur la biodiversité ou la santé environnementale, précisions sur le mode d’élevage, formats de déclinaison synthétiques : les participants sont invités à répondre à vingt questions pour donner leur avis sur la diversité des pistes actuellement sur la table. L’Ademe rappelle que l’article de la loi Climat dédié à cet affichage reste « très ouvert » sur les futures modalités, qui devront être définies par décret par le gouvernement. Une fois établies, elles devront en revanche être également appliquées par « les différents scores qui pourraient proposer par ailleurs un affichage environnemental », en dehors du dispositif gouvernemental.

 

Fruits et légumes : Dole plc vend sa division légumes frais à Chiquita

Le groupe international de fruits et légumes Dole plc (présent dans plus de 75 pays) a conclu « un accord définitif » pour vendre son pôle légumes frais à Fresh Express, filiale de la multinationale Chiquita Holdings (banane, ananas), rapportent nos confrères de FLD le 31 janvier (article payant). Les parties se sont entendues sur un montant d’environ 293 millions de US$ (près de 269 millions d’euros, NDLR), selon un communiqué de Dole plc. La transaction est soumise à approbation réglementaire. Le produit net de la vente devrait permettre à Dole plc d’éponger une partie de sa dette. Le pôle légumes de Dole, qui passera sous l’égide de Chiquita, recouvre des activités de production et transformation de salades, choux, asperge, artichaut, radis et kits repas. « Par cette opération, nous voulons allier nos meilleures pratiques en termes de sécurité alimentaire, fraîcheur des produits, mécanisation, automatisation et innovation pour offrir rapidement un choix plus large de fruits et légumes sûrs et sains au consommateur », a déclaré le président de Chiquita Holdings José Luis Cutrale Jr., cité dans le communiqué.

 

Légumes industrie : en difficulté, Bonduelle rationalise sa production aux États-Unis

Bonduelle affiche un chiffre d’affaires en hausse de 13,6 % à taux de change courant (+6,1 % en données constantes) pour le premier semestre 2022-2023 en exercice décalé, annonce un communiqué le 1erfévrier. Une croissance qui n’occulte pas les difficultés persistantes de l’activité frais prêt à l’emploi (salades, bowls, salades en kit) de Bonduelle Fresh Americas (BFA) en Amérique du nord. Ce pôle, déjà en redressement, est mis en difficulté par « une crise agronomique affectant le rendement des salades dans la région de Salinas », en Californie, qui provoque « un manque significatif de produits et une augmentation des prix d’achat ». Face à cela, le groupe français annonce « une adaptation de son dispositif industriel » sur la côte Est. « Les activités de fabrication à Florence (New Jersey), seront fusionnées dans les prochains mois avec le site de Swedesboro, également dans le New Jersey », détaille Bonduelle. Le groupe précise que le site de Florence « sera reconverti en entrepôt pour la côte Est » avec « le maintien d’emplois sur le site et tous les opérateurs en poste à Florence se verront proposer un emploi à Swedesboro ».

 

Apiculture : le ministère se penchera sur la gouvernance de l’interprofession

Lors d’un rendez-vous avec l’interprofession apicole Interapi la semaine du 23 janvier, le ministère a confirmé le lancement d’une mission du CGAAER sur la gouvernance de l’interprofession, après la démission effective depuis le 31 décembre de deux syndicats de producteurs, l’Unaf et le SNA. « La représentativité est bafouée dans le collège amont : alors que nos deux syndicats représentent 70 % des producteurs, nous avons le même nombre de voix que des petits acteurs », regrette Christian Pons, président de l’Unaf. Autres reproches des syndicats : les inégalités de cotisation entre amont et aval ou encore « l’impossibilité de défendre le miel français grâce aux CVE ». De son côté, Interapi a profité du rendez-vous pour rappeler à Marc Fesneau sa « déception » concernant les résultats du plan pollinisateurs, promis en 2021 comme une réponse à la dérogation accordée aux néonicotinoïdes. « Le plan demeure une juxtaposition de mesures déjà existantes, sans financement de nouvelles actions comme la lutte collective contre le varroa », regrette-t-on au sein de l’interprofession. La rencontre a également permis d’aborder les difficultés liées à l’application de la loi Egalim ou de la réforme de l’assurance dans la filière, ainsi que la nécessité « d’harmoniser les règles d’étiquetage ».

 

Betteraves/néonicotinoïdes : la CGB souhaite une méthode d’indemnisation d’ici le 8 février

Après l’interdiction des dérogations aux néonicotinoïdes annoncée par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau le 23 janvier, des réunions techniques ont démarré entre le gouvernement et les betteraviers, a confirmé le président de la CGB (betteraviers, FNSEA) Franck Sander, à Agra presse le 1er février. L’objectif est « d’établir une méthode d’ici le 8 février », afin de déterminer notamment « ce qui est de l’ordre de la jaunisse et ce qui ne l’est pas ». « À court terme, nous demandons une assurance publique, sans plafond ni franchise, pour que les agriculteurs bénéficient de garanties avant les semis dans un mois et demi », précise Franck Sander. Si le processus d’indemnisation est encore « à l’étude », le président de la CGB estime que la filière « n’est pas capable d’y mettre les moyens ». Et d’ajouter que « c’est aujourd’hui à l’État d’assumer ses erreurs alors que nous n’avons pas les mêmes solutions alternatives que les pays autour de nous ». À titre d’exemple, il cite l’utilisation d’un néonicotinoïde en traitement foliaire – l’acétamipride – par l’Allemagne, une molécule interdite en France depuis 2016. « Le ministre de l’Agriculture est attendu au virage », prévient Franck Sander alors que celui-là s’est « engagé publiquement et fortement ».

 

Blé dur : une 2e saison pour le « plan stratégique » visant à relancer la filière

À l’occasion de sa 25ème journée annuelle le 1er février, la filière française du blé dur a annoncé une « deuxième saison » pour le « plan stratégique Excalidur » piloté par le cabinet de conseil Ceresco, et ce en raison « d’avancées des travaux moins rapides que prévu ». Ce plan s’articule autour de quatre grands axes, dont celui de la distinction de la concurrence par le haut, grâce à une démarche de blé dur premium. L’objectif est de « donner des instruments à la filière » en mettant en place, par exemple, « deux niveaux de cahiers des charges premium, avec un socle de base et un socle un peu plus ambitieux bas carbone », précise Bertrand Oudin, p-d.g. du cabinet de conseil Ceresco. Le deuxième axe concerne la contractualisation de la production française, où « les discussions autour des modalités contractuelles (réfaction, prix, primes etc.) doivent se poursuivre ». Les troisième et quatrième axes mettent en avant l’importance de la génétique, pour laquelle de nouvelles possibilités de financement doivent être trouvées alors que l’érosion des surfaces de blé dur se poursuit. « Pour que la filière soit durable demain, les producteurs, les collecteurs, les transformateurs se doivent d’être co-responsables et apporter plus de financement dans la génétique », a déclaré Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales.

 

Algues vertes : une sénatrice LR demande un élargissement du plan au-delà de la Bretagne

Dans une question écrite posée au gouvernement le 26 janvier, et repérée par le média Splann, la sénatrice de Loire-Atlantique Laurence Garnier demande de prendre en compte dans le nouveau plan algues vertes « tous les territoires concernés » et notamment « les communes de Loire-Atlantique, jusqu’ici exclues du plan ». La sénatrice Les Républicains souligne que des arrivées d’algues vertes sont constatées « à Assérac, au Croisic, au Pouliguen et parfois au sud de la Loire ». « Elles occasionnent des coûts de ramassage et d’évacuation très importants pour les communes qui font face, seules, à ce phénomène », regrette la sénatrice, évaluant le coût entre 20 000 € et 40 000 € annuels pour Assérac. Rappelant les conclusions d’un rapport sénatorial publié en mai 2021, la sénatrice regrette que les avancées des plans algues vertes successifs « demeurent très largement insuffisantes et que les résultats ne sont pas à la hauteur des enjeux ». La sénatrice avait déjà posé la même question en octobre 2021 à Emmanuelle Wargon, alors ministre déléguée à la Transition écologique, qui ne s’était pas prononcée sur cet éventuel élargissement.

 

Agroécologie : Pour une Agriculture du vivant veut démultiplier les primes filières

À l’occasion de la publication de son manifeste, le 1er février, l’association Pour une agriculture du vivant (PADV) confie à Agra presse que l’accélération de son développement « pourrait permettre, dans les prochaines années, de multiplier les primes aux filières agroécologiques sur la même rotation ». Comme le rappelle Léa Lugassy, responsable recherche et développement de l’association, les producteurs de blé fournissant Pasquier peuvent déjà toucher une prime à la tonne lorsqu’ils s’engagent à faire progresser leur « indice de régénération », avec la méthode proposée par PADV. Des projets en cours dans les Hauts-de-France, notamment avec Cristal Union, pourraient alors permettre à ces mêmes agriculteurs d’obtenir également des primes sur leurs betteraves ou encore les pommes de terre cultivées dans la même rotation. Pour l’heure, selon PADV, ces bonus atteindraient « entre 5 et 15 €/t, selon les filières et les rendements ». À ces primes, l’association aimerait également ajouter des aides publiques, comme les soutiens des agences de l’eau ou éventuellement des MAEC, grâce à des discussions en cours au niveau régional. Alors que 850 fermes ont déjà mesuré leur indice de régénération depuis son lancement en 2020, une méthode spécifique aux bovins est attendue pour le printemps 2023.

 

Vin : une cartographie pour doubler le vignoble des côtes-d’auvergne

Le syndicat des viticulteurs de la zone d’appellation côtes-d’auvergne lance une cartographie du vignoble avec pour ambition de doubler en superficie à l’horizon 2032, a-t-il indiqué le 27 janvier. Ce projet, que l’institut IFV doit démarrer au printemps, vise à « favoriser le développement de domaines existants et l’installation de nouveaux arrivants, sur de nouvelles parcelles présentant le meilleur potentiel », d’après le communiqué. Objectif : doubler la superficie du vignoble des côtes-d’auvergne, pour atteindre 700 ha en 2032 avec notamment 35 nouveaux domaines ou coopérateurs. « Le succès des vins d’Auvergne » justifie l’opération, selon le président Gilles Vidal, notant une hausse de leur prix de 18 % en cinq ans. Via cette cartographie le vignoble, le syndicat souhaite orienter les nouveaux projets vers les surfaces les plus propices face au changement climatique. Les communes du Puy-de-Dôme sont invitées à participer, en vue d’établir un zonage propice à la viticulture, la gestion paysagère ou l’urbanisation. De même les propriétaires fonciers qui souhaitent évaluer le potentiel de leurs terres. Les frais de participation s’élèvent à 200 €/ha.

 

Conseil national de l’alimentation : Laurence Maillart-Méhaignerie nommée présidente

Dans un arrêté paru le 1er février, le gouvernement annonce que la députée Renaissance Laurence Maillart-Méhaignerie est nommée présidente du Conseil national de l’alimentation (CNA) pour une durée de trois ans. Elle succède au député socialiste Guillaume Garot, qui occupait cette charge depuis 2016. Avec elle, c’est l’ensemble du conseil qui est renouvelé pour une durée de trois ans. La première séance de cette nouvelle mandature du « Parlement de l’alimentation » se tenait ce 1er février. Créé en 1985, le CNA « participe à l’élaboration du programme national pour l’alimentation (PNA), notamment par l’analyse des attentes de la société et par l’organisation de débats publics, et contribue au suivi de sa mise en œuvre ». Il réunit 8 collèges, dont les associations de consommateur, des professionnels (agriculteurs, transformateurs) et des parlementaires. Dans un avis adopté cet été, le CNA avait notamment plaidé pour « des campagnes d’information à destination du grand public pour encourager le rééquilibrage dans la consommation de produits animaux et végétaux ».

 

Maïs : Franck Laborde remplace Daniel Peyraube à la tête de l’AGPM

À l’occasion d’un conseil d’administration le 1er février, les maïsiculteurs de l’AGPM ont élu un nouveau président en la personne de Franck Laborde, actuellement secrétaire général de cette association spécialisée de la FNSEA. Franck Laborde est agriculteur dans les Pyrénées-Atlantiques, dont il préside la FDSEA. Il est cultivateur de maïs grain, cireux (waxy) et semence, ainsi qu’éleveur de canards à foie gras (voir son portrait). Il remplace Daniel Peyraube, élu en décembre 2022 à la présidence de Maïsadour.