Journée de la femme… en agriculture
Des parcours qui se racontent

Françoise Thomas
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Quelles sont les difficultés auxquelles les femmes cheffes d’exploitations agricoles ont été confrontées lorsqu’elles ont voulu s’installer ? C’est pour répondre à cette question qu’une étude va être menée à l’échelle départementale.

Des parcours qui se racontent
Quel parcours nous attend, quels freins franchir, quels leviers actionner lorsqu’en tant que femme on veut devenir cheffe d’exploitation ?

Élisa Perret souhaite rencontrer une quinzaine d’agricultrices… mais elles seront très certainement bien plus nombreuses à vouloir témoigner de leur expérience et des difficultés rencontrées lorsqu’elles ont voulu reprendre l’exploitation familiale. Élisa Perret est étudiante en master 2, à l’université Lumière de Lyon, en sociologie avec spécialisation en études de genre et actions liées à l’égalité dans la société. La jeune femme débute le 29 mars un stage de trois mois auprès de Nathalie Bonnot, la déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité. Parmi les missions de ce stage, il y a donc la réalisation d’une étude sur les stratégies des femmes pour reprendre les fermes familiales.

« Cette étude a pour but de mettre en lumière les agricultrices, de montrer les professionnelles qu’elles sont, explique la jeune fille. L’objectif est aussi au final de créer un guide sur les agricultrices à travers la galerie de portraits de celles que je vais rencontrer ». Ces portraits, autant de récits de vie et de parcours professionnels que l’étudiante et Nathalie Bonnot souhaiteraient, pourquoi pas, soumettre aux représentants de l’éducation nationale, pour les sensibiliser une nouvelle fois sur les freins rencontrés quand on est une fille et que l’on veut travailler dans l’agriculture. « Via des entretiens, je veux voir les stratégies qu’elles ont mis en place, les leviers qu’elles ont actionnés pour en arriver là où elles en sont et pour faire valoir leur statut », détaille l’étudiante.

Les choses évoluent ?

L’idée du sujet est venue du constat que la gente féminine est encore sous représentée dans l’espace public. En affinant son sujet d’étude, Élisa Perret s’est focalisée sur la population agricole dont sont issues ses deux grands-mères. Son aïeule de Simandre, surtout, a travaillé toute sa vie comme polycultrice éleveuse « sans statut, puisque son travail n’était pas reconnu ». Était-ce une souffrance pour elle ? « Elle ne l’a en tout cas jamais exprimé comme cela… puisque c’était considéré comme normal ! », relate l’étudiante dans un constat d’autant plus déstabilisant...

Aujourd’hui, les revendications sont autres et à juste titre puisque les choses ont évolué, mais certaines difficultés demeurent. C’est pour en savoir plus que l’étudiante souhaite donc rencontrer le maximum d’exploitantes agricoles de Saône-et-Loire que son stage lui permettra, des femmes de tous âges, de toutes filières, nouvellement installées ou cheffes d’exploitation depuis de nombreuses années, « pour que cela permette de voir l’évolution des installations ». Toutes les volontaires pour faire part de leur récit sont les bienvenues.  

Les agricultrices rencontrent le préfet

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Julien Charles vient à la rencontre des agricultrices du département ce lundi 8 mars.
Le préfet visitera le Gaec du Clos Vaillant, une exploitation d’Ouroux-sur-Saône dans laquelle travaille Justine Petiot, l’une des membres de la commission des agricultrices.
Au programme de l’après-midi :  visite de l’exploitation, présentation des membres et des actions de la commission des agricultrices, des témoignages d’exploitantes et la remise du chèque à la Ligue contre le cancer avec les fonds récoltés lors de la marche Agri’Rose de septembre dernier.