Mobilisation syndicale
L’heure est grave !

Cédric MICHELIN
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La FDSEA et les JA de Saône-et-Loire ont lancé un appel à mobilisation en cette fin de semaine et semaine prochaine (et suivantes si nécessaire). Alors que la pression syndicale a été très forte au niveau national pour améliorer les négociations commerciales avec les grandes enseignes et centrales d’achat, et malgré des contrôles ordonnés par le Ministre et des sanctions historiques de la répression des Fraudes, malheureusement, les actions doivent se poursuivre sur le terrain pour obtenir que la loi Egalim soit enfin correctement appliquée.

L’heure est grave !

Ainsi dans un courrier du 2 mars, la présidente des JA, Marine Seckler, le président de la FDSEA, Christian Bajard, le secrétaire général des JA, Thibault Renaud et le secrétaire-général adjoint de la FNB, Guillaume Gauthier rappellent que « l'heure est grave, malgré nos courriers et nos échanges avec les députés, les sénateurs et le conseiller du Président Macron, nous n'avons aucune évolution sur l'application de la loi Egalim ! ». Les mobilisations se multiplient dans tous les départements pour appuyer les demandes au national portées par la FNSEA. Depuis son vote en 2018, et les espoirs de voir enfin une construction des prix prenant en compte réellement les coûts de production, force est de constater que cette loi EGAlim n’a pas atteint son objectif de "payer le juste prix aux producteurs, pour leur permettre de vivre dignement de leur travail". C’est pourquoi FDSEA et JA de Saône-et-Loire vont organiser dans chaque canton du département, la semaine prochaine principalement, en passant via les présidents de CSEA, des mobilisations dans les grandes surfaces alimentaires du département par groupe de 3-4 personnes, Covid oblige. Toutes les enseignes sont visées mais plus particulièrement les hypers et supers marchés.

À quand l'application concrète du plan filière bovine ? 

Car sur place, les agriculteurs vérifieront notamment les rayons boucheries. En effet, dès la fin 2021, 100 % de ses rayons viande traditionnels doivent passer en Label. « Pourtant aucune Grande et moyenne surface (GMS) n'a encore démarré et ne porte cette ambition. De même pour le lait, cette loi a permis quelques augmentations, mais ne prend toujours pas en compte les coûts de production et contractualise rarement », dénoncent les agriculteurs. L’objectif est donc d’engager un dialogue avec les directions de magasins pour les avertir qu’ils doivent faire le choix du label ou de l’origine local. Si le magasin vend du Label, il sera demandé au directeur du magasin de prouver qu’il a bien contractualisé avec la filière, prouvant le label, comme le prévoit la loi avec les bonnes mentions obligatoires : duré du contrat ; respect du cahier des charges Label Rouge ; engagement en volume ; modalité de livraison ou d’enlèvement et surtout prix des contrats. Si la GMS travaille déjà avec des filières locales, il sera proposé aux directeurs de faire des contrats avec ces mêmes éleveurs en prenant comme modèle celui du Label ou les labéliser. 
Lors des EGAlim lancés en 2017, la section bovine d’Interbev s’est également engagée dans le cadre de son plan de filière, à développer les signes officiels de qualité et notamment les viandes de bœuf Label Rouge, en passant de 3 à 40 % des ventes totales. La loi oblige alors les enseignes d’avoir un contrat écrit avec l’éleveur ou avec la coopérative prenant en compte les coûts de production pour une plus juste répartition de la valeur. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. « Il est temps que le monde agricole travaille ensemble pour que l'État prenne ses responsabilités et fasse appliquer la loi Egalim coûte que coûte ! », concluent FDSEA et JA.