EPL Fontaines Sud Bourgogne
Un lycée agricole pour une multitude de débouchés

Ariane Tilve
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Chaque année l’EPL de Fontaines Sud-Bourgogne organise un forum auquel sont conviés les anciens de l’établissement. L’occasion pour eux de rencontrer les élèves de première et de terminale et de partager leur expérience. 

Rencontre avec de jeunes "anciens". Crédit Info-Chalon.
Rencontre avec de jeunes "anciens". Crédit Info-Chalon.

La richesse et la diversité d’une formation agricole peuvent ouvrir des perspectives insoupçonnées. Pour permettre aux lycéens de se projeter, une trentaine d’anciens de l’EPL Fontaines ont donc fait le déplacement au début du mois de février pour partager leur expérience dans cet établissement qui les a formés.

C’est un plaisir pour eux de revenir dans ce lieu plein de souvenirs pour évoquer leurs métiers et partager leurs quotidiens. Parmi eux, des éleveurs, des viticulteurs mais aussi un technico – commercial en alimentation animale monogastrique, un inséminateur ou encore un expert foncier et surtout Alexane Bernard. Chargée d’ingénierie à Fontaines depuis près d’un an, c’est là qu’elle a passé son bac S et son BTS production animale (PA) en apprentissage avant d’obtenir son diplôme d’ingénieur agronome à AgroParisTech. Qui de mieux pour organiser cette année le forum ? À ses côtés, entre autres intervenants, d’anciens camarades dont Thomas Corderet. Lui aussi a passé un bac scientifique avant d’opter pour un BTS PA en alternance. Aujourd’hui installé en tant qu’éleveur bovin de charolaise et de veaux sous la mère, il se prépare à monter quatre poulaillers en poulet fermier. Il est associé à deux autres exploitants, dont un qui s’apprête à monter un laboratoire de transformation céréalière pour proposer des viennoiseries, des pâtes et autres raviolis en vente directe. Une vente qui s’ajoute au magasin de producteurs d’Autun, dont il fait partie. « Lors du forum, j’ai remarqué que la plupart des élèves savaient ce qu’ils voulaient faire, à savoir un BTS agricole. Mais ils ne savent pas toujours quel est la filière la plus adaptée à leur projet entre BTS Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole (Acse) Production animale (PA) ou production végétale (PV). Tout dépend des affinités de chacun, le type d’exploitation que chacun veut reprendre. C’est vraiment du cas par cas. Par exemple, est destiné à former des chefs d’entreprise, avec un apprentissage important de la comptabilité et de la gestion. Les deux autres sont plus techniques, moins théoriques ». Thomas Corderet reconnaît que la comptabilité n’est justement pas l’un de ses points forts et s’estime heureux d’avoir deux associés sur lesquels s’appuyer. De même, il plaide pour les formations en alternance : « J’encourage surtout les élèves à choisir la voie de l’apprentissage plutôt que le scolaire. Rien, n’est plus important que le terrain pour apprendre le métier ». Un avis partagé par Audrey Pariat, arrivée à Fontaines en 2018. Elle y a passé son baccalauréat technologique STAV avant de se lancer dans un BTS Acse et une formation CS production, transformation et commercialisation de produits fermiers. Elle a très rapidement obtenu une place de salariée à la Station fermière d’Autun, qu’elle a participé à ouvrir le 7 septembre dernier. Un magasin ouvert par dix producteurs, dont Thomas Corderet. Ce qui lui plaît avant tout, c’est le contact avec clientèle, mais aussi la variété des produits proposés. « Nous proposons de la viande, du fromage, des légumes et cela me permet d’en apprendre beaucoup sur les différentes méthodes de production dans chaque filière ». Autant d’avantages qu’elle a souhaité partager durant le forum. « La plupart des élèves que j’ai croisée ont pour ambition de reprendre la ferme familiale et de faire perdurer le modèle existant. Il serait judicieux de développer l’apprentissage des nouvelles méthodes de vente directe pour valoriser ses produits, faire les marchés, etc. C’est une activité qui pourrait vraiment être rentable pour eux », explique-t-elle. Autre profil, celui de Thomas Rameau, titulaire d’un Bac Pro CGEA et d’un BTS PA aujourd’hui technico-commercial en alimentation animale monogastrique. « Nous étions deux technico-commerciaux lors du forum. Il y avait beaucoup de jeunes qui voulaient se lancer dans le commerce de bestiaux. Notre profession est plutôt destinée à des BTS. C’est, je pense, le minimum pour se lancer dans ce métier ». C’est la première fois que Thomas Rameau participe à cet échange. Une expérience enrichissante à ses yeux qu’il aimerait renouveler. « C’est intéressant de voir des lycéens, mais j’aimerais vraiment pouvoir renouveler l’exercice avec des BTS qui ont souvent une idée un peu plus précise de ce qu’ils veulent faire. Cette année ce n’était malheureusement pas possible en raison de leurs examens. Il faut également tenir compte du calendrier des alternants qui ne sont à l’école que 15 jours dans le mois ». Ce qu’il aime dans son métier c’est, évidemment, le contact avec les clients, mais aussi et surtout la réflexion que demande la mise en place d’une stratégie avec plusieurs parties, dont les fournisseurs. Quelles que soient les passions, les motivations, il y a forcément une formation adéquate dans ce lycée agricole a en croire les profils et l’engouement des anciens élèves.