Agrilocal
Chaque département est indépendant mais la dynamique est collective

Cédric Michelin
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Le vice-président du Département de Saône-et-Loire, Frédéric Brochot avait invité les co-présidents d’Agrilocal à venir faire le 2e congrès national d’Agrilocal à Mâcon. Invitation reçue et honorée.

Chaque département est indépendant mais la dynamique est collective

Le vice-président du Département de Saône-et-Loire, Frédéric Brochot avait invité les co-présidents d’Agrilocal à venir faire le 2e congrès national d’Agrilocal à Mâcon. Invitation reçue et honorée. Lionel Chauvin, président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, et Jean-Luc Durand, vice-président du Département de l’Aude étaient enchantés de l’accueil dans cette ville de Congrès. Si ce deuxième salon fut une réussite, c’est que la Saône-et-Loire connaît bien Agrilocal pour l’utiliser depuis 2017 afin de « mettre en avant les producteurs locaux » auprès des cuisiniers. D’ailleurs, le chargé d’agriculture fait régulièrement des opérations de mise en avant dans les collèges, notamment des AOP gourmandes 71. Les collégiens ont alors la chance de manger des volailles de Bresse, du Bœuf de Charolles, des fromages mâconnais et charolais, le tout bien souvent cuisiné avec du beurre et crème de Bresse. Le reste de l’année, des « primes » sont reversées aux cantines utilisant le plus la plateforme pour leurs approvisionnements. Car, les trois élus l’affirment, c’est tout ce travail d’animation des réseaux qui fait le dynamisme d’Agrilocal. « Le Congrès permet des échanges, d’avoir des retours, de voir la diversité des agriculteurs de France ». Le chiffre d’affaires de la plateforme ne fait que progresser : 12 millions d’€ de commandes ont été passées l’an dernier. 56 M€ depuis dix ans, prouvant la montée en puissance. Agrilocal se rêve même comme le « futur moteur » des lois ÉGAlim pour arriver à 50 % d’approvisionnements locaux, de qualité (Siqo) et 20 % Bio. « C’est un travail de long terme », expliquent les co-présidents.

Les Départements adhèrent et mettent à disposition gratuitement l’outil et côté acheteurs comme vendeurs, chacun se « rassure et se sécurise ». Les deniers publics et les revenus des agriculteurs sont préservés : « On est en direct, sans intermédiaire », avec le producteur faisant son prix. Plusieurs départements réfléchissent maintenant à aller au bout de la logique d’une plateforme de vente : stockage et logistique. « Chaque département est indépendant, mais cela peut permettre à des exploitations de grandir », faute sinon de ne pouvoir livrer que des petites quantités, peu rentables. Pour retrouver de la saisonnalité aussi, la plateforme étudie avec des coopératives d’agriculteurs, s’il ne faut pas « créer des outils de transformation, comme une légumerie », donnent-ils en exemple. Agrilocal a aussi une mission pédagogique, pas qu’envers les élèves mais indirectement à travers les cuisiniers. « Le pastoralisme entretient les paysages. La viande, les agneaux, on travaille avec nos chefs pour les mettre en lumière. Avec une recette de tajine, plus sucrée, pour faire aimer le sauté de chèvre, viande plus costaud » en goût. Les animateurs d’Agrilocal au sein de chaque département ont donc de multiples missions, loin d’être qu’informatique. « Ce qui marche aussi, ce sont les associations de cuisiniers. Il y a alors une émulation entre scolaire, hôpitaux, communaux, maisons de retraite…, ils se réunissent et créent des opérations » ensemble. Agrilocal est la seule plateforme conforme aux codes des marchés publics. 38 départements adhèrent, tout comme 4 Régions, sans oublier des chambres consulaires (chambres agriculture, industrie, artisanat…). « Tous les ans, on a un ou deux entrants », continuent d’œuvrer les co-présidents.