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Semences : désintérêt et surfaces en baisse

Les surfaces en production de semences affichent une baisse quasi-générale, malmenées en termes de charges et de compétitivité, a indiqué le 18 mai la Fnams (agriculteurs multiplicateurs).

Semences : désintérêt et surfaces en baisse

Un « désintérêt » pour la production de semences est observé sur la campagne 2021-2022, d’après la Fnams. L’évolution des surfaces est en baisse de 4 % en céréales (à 122 000 ha), de 7 % en protéagineux (à 12 000 ha), de 10 % en fourragères (à 51 000 ha), et de 16 % en betteraves (à 5 100 ha), selon les chiffres du Semae (interprofession) au 17 mai. Seules les potagères et les florales montrent une stabilité (à 21 500 ha). La Fnams met en cause une hausse des charges. Par espèce, les coûts de production grimpent de 10 à 20 % en fourragères, de 12 % en betteraves, de 5 à 15 % en potagères, et de 20 % en céréales, d’après la fédération. Un manque de compétitivité est aussi mis en avant, face à des cultures céréalières et oléagineuses qui voient leurs prix s’envoler. Avec une marge directe en 2021 comprise entre - 300 et - 400 €/ha pour la luzerne, proche de zéro pour la fétuque élevée et autour de 100 €/ha pour le dactyle, ces cultures ne font pas le poids, face aux céréales qui affichent une marge directe entre 400 et 450 €/ha, souligne le président Thomas Bourgeois. L’écart est en train de s’accentuer avec le blé à 1 000 €/ha ou à 1 200 €/ha de marge nette en 2022, d’après lui. La Fnams paraît davantage optimiste concernant les semences de céréales, qui voient leurs surfaces en baisse de 2 % en blé tendre, de 9 % en orge d’hiver et de 9 % en triticale d’hiver. « Il est fort probable, vu le cours des céréales, que la courbe s’inverse », estime le directeur technique Jean-Albert Fougereux. Historiquement, des prix de récolte élevés entraînent une utilisation accrue de semences certifiées, d’après lui.

JCD