ÉLECTIONS
Chambres d'agriculture France s’inquiète pour l’après législatives
Chambres d’agriculture France a organisé, le 26 juin, une conférence de presse à Paris pour présenter les 12 priorités sur lesquelles elles souhaitent que les candidats aux élections législatives prennent position. L’occasion pour son président, Sébastien Windsor, de demander à préserver et pérenniser le rôle des chambres.
Pour ou contre. Les impétrants du Palais Bourbon n’ont pas d’autre choix que de se prononcer pour ou contre les douze propositions de Chambres d’agriculture France parmi lesquelles « la mise en place d’un guichet unique départemental pour l’installation et la transmission en agriculture, confié aux chambres d’agriculture », « la reconnaissance de produire plus pour répondre à la multiplicité des besoins au niveau mondial (alimentation, énergie, décarbonée…) ou encore financer un diagnostic de la résilience des exploitations face au changement climatique ». Ce questionnaire entend « replacer l’agriculture dans le débat actuel », a insisté Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France, expliquant la nécessité d’éclairer les débats. Les questionnaires ont été envoyés à chaque candidat « pour les faire sortir du bois », sur les sujets agricoles. Il a aussi été transmis aux présidents des chambres d’agriculture qui « sont allés à la rencontre de tous les candidats », a affirmé Sébastien Windsor. « Ils iront aussi voir les candidats retenus au second tour », a-t-il assuré.
« En dessous de la pile »
Il est vrai que les thèmes de cette campagne législative se sont focalisés sur d’autres sujets que ceux de l’agriculture. « D’où la nécessité de sensibiliser les candidats », a-t-il ajouté. Ce questionnaire s’articule en fait sur trois grands axes : poursuivre les travaux engagés sur le projet de loi d’orientation agricole ; continuer le travail de simplification commencé avant la dissolution et enfin pérenniser le rôle des chambres. Sur ce dernier point, Sébastien Windsor s’inquiète d’une possible perte de moyens financiers. « Si l’on applique une hausse de la taxe sur le foncier non bâti (TNFB) de + 3,9 % aux collectivités locales, pourquoi en serions-nous privés », a-t-il expliqué, martelant la « nécessité d’allouer des moyens suffisants, pour ce qui représente bien souvent le dernier service de proximité » La réelle crainte des chambres est de voir les dossiers agricoles passer « en dessous de la pile » après le second tour du 7 juillet. D’autant plus que la dissolution a mis fin aux débats. Le texte de la PLOA pourra être examiné au Sénat mais en aucun cas, il ne sera examiné en commission mixte paritaire. Il reviendra obligatoirement au Palais Bourbon, pour un réexamen complet. « Et là, ce sera plus compliqué », a lâché Sébastien Windsor, déçu par les candidats. « À date, ils n’ont fait que peu ou pas de propositions sur les dossiers agricoles. Quand il y en a, elles sont très vagues et très généralistes », a-t-il souligné, inquiet d’un possible « détricotage de la politique agricole commune (Pac). Ce qui serait un signe dévastateur pour l’agriculture française ».
Christophe Soulard