Aire du poulet de Bresse
Un millésime touristique 2022 "exceptionnel" ?

Un nouvel espace dédié à la promotion du département vient d’être inauguré sur l’aire d’autoroute du poulet de Bresse à Dommartin-lès-Cuiseaux. L’objectif : contribuer à faire découvrir les produits locaux et faire de la Saône-et-Loire une destination touristique beaucoup plus qu’une terre de passage comme actuellement. 

Un millésime touristique 2022 "exceptionnel" ?
Le nouvel espace dédié à l’attractivité touristique de la Saône-et-Loire sur l’aire du poulet de Bresse sur l’A39 a été inauguré le 29 juillet dernier, notamment par Élisabeth Roblot, la vice-présidente départementale en charge du tourisme et de l’attractivité - © CD71 – Thierry Convert.

Au moins 4.000 personnes étaient attendues sur la journée. Le Conseil départemental a choisi la veille du traditionnel week-end de chassé-croisé estival pour inaugurer un nouvel espace dédié à la promotion du département sur l’aire d’autoroute du poulet de Bresse à Dommartin-lès-Cuiseaux.
30.000 € ont été consacrés à la rénovation et à l’aménagement de cet espace de 25 m2, confiés à l’entreprise mâconnaise Cervos Pub. De quoi installer une borne tactile permettant aux voyageurs de découvrir les sites touristiques du département, un îlot tout en longueur pratique pour les dégustations, une télé géante et une carte touristique murale. « C’est un nouvel espace que l’on a modernisé aux couleurs de la Route 71. Je suis très heureuse du rendu », a confié Élisabeth Roblot, vice-présidente en charge du tourisme. 

Faire découvrir les produits locaux 

Le Conseil départemental a décidé de mettre cet espace à disposition des producteurs locaux et acteurs touristiques pour leurs animations. Et Pierre Faure-Geors, directeur régional APRR, d’ajouter : « C’est toujours un élément très important pour nous, autoroutiers, que l’on soit bien intégré au paysage. Il ne faut pas que la Saône-et-Loire soit seulement traversée. Des points d’arrêt doivent exister ». L’A39, sur laquelle est située l’aire, est la principale voie de délestage de l’A6 en cas d’accident. Malgré un grand nombre de poids lourds, avec 20 à 25.000 véhicules par jours en moyenne, elle est une véritable voie d’entrée pour le tourisme départemental et la découverte de produits locaux. Un filon déjà exploité par Laurent Marquis, éleveur de poulets de Bresse à Varennes-Saint-Sauveur. 50 % de sa production, dont quelque 6.000 volailles, est écoulée grâce à l’aire d’autoroute avec laquelle l’exploitation collabore depuis sa création en 1998. « Quand l’aire s’est montée, ils cherchaient un éleveur. On s’est proposé. Personne n’y croyait, aujourd’hui ça fonctionne très bien », se réjouit-t-il, espérant que le nouvel espace départemental permettra au Comité interprofessionnel de la Volaille de Bresse (CIVB) de proposer plus d’animations. Quant à Rémi Bouillon, directeur de l’aire du poulet de Bresse, il recherche toujours d’autres producteurs locaux prêts à vendre dans sa boutique. Malgré une quinzaine de fournisseurs locaux, il n’atteint pas la barre des 70 % de produits locaux réglementaires pour afficher "boutique de produits locaux"...

Chambres d’hôtes et gîtes au complet 

L’an dernier, la Saône-et-Loire a perdu la première place de la région Bourgogne Franche-Comté en nombre de touristes, qu’elle occupait depuis 2017, au profit du Jura. Une première place qu’Élisabeth Roblot, très confiante pour la saison touristique, compte bien retrouver cette année : « Dans les années 2015-2016, on était une terre de passage avec une ou une nuitée et demi par passage. Aujourd’hui, on est à presque trois et on voudrait atteindre les cinq nuitées. Toutes les chambres d’hôtes et gîtes sont pleins depuis mars-avril jusqu’à fin novembre. On sent que ça va être une année exceptionnelle et on devrait retrouver le niveau d’avant Covid. Peut-être même le dépasser ! » 

Malgré une ambition marquée à coup d’actions de communication multipliées depuis 2015, l’élue ne souhaite en aucun cas voir se développer un tourisme de masse dans le département, et mise davantage sur l’authenticité et le tourisme vert, très prisés des touristes belges, hollandais et allemands. La Saône-et-Loire possède en effet un réseau de voies vertes et bleues et circuits VTT répartis sur l’ensemble de son territoire. 

Quid du projet de parc régional de Bresse ?

Présente, Cécile Untermaier, députée de la 4e circonscription et issue du Parti socialiste, a saisi l’opportunité pour revenir sur le projet de parc naturel régional de Bresse. Un projet qui cristallise les inquiétudes depuis ses débuts, notamment parce qu’il pourrait s’ajouter à des dispositifs déjà existants comme les zones Natura 2000. Pour l’heure, deux études sont en cours, financées à 80 % par le Conseil régional sur un total de 80.000 €. Seul un périmètre d’étude a été défini sur quelque 200 communes du territoire et confié à un bureau d’étude. « Je pense que l’on y verra plus clair d’ici 2025, a confié la députée. C’est un projet de développement économique avec une dimension touristique forte et des actions tendant à encourager des considérations de développement durable ». 

Margaux Legras-Maillet

Le tourisme départemental en chiffres

Petit rappel de ces chiffres du tourisme en Saône-et-Loire qui ne peuvent que servir in fine au développement économique :

  • 1 plus beau village de France : Semur-en-Brionnais ;
  • 1 parc naturel régional : le Morvan ;
  • 1 station thermale : Bourbon-Lancy ; 
  • 2 grands sites de France : Solutré et Bibracte ; 
  • 616 biens protégés au titre des monuments historiques ; 
  • 7.000 km de boucles vélo ; 
  • 560 km de véloroutes et voies vertes ; 
  • 300 km de voies d’eau navigables ; 
  • 10.078 km de chemins répertoriés. 
Rémi Bouillon (à gauche), le directeur de l’aire du poulet de Bresse, et Laurent Marquis, éleveur de poulets de Bresse à Varennes-Saint-Sauveur, qui écoule 50 % de sa production via l’aire d’autoroute - © Margaux Legras-Maillet.