Vente aux enchères de Charolles
Bon bilan pour une édition rajeunie !

Marc Labille
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Avec 68% des veaux adjugés et une moyenne de prix en hausse de mille euros, la vente de Charolles a connu un nouveau succès cette année. 

Bon bilan pour une édition rajeunie !
Cette année, la vente aux enchères de Charolles passait en mode électronique.

Le 28 septembre dernier, la vente aux enchères de Charolles a été un succès avec 41 veaux adjugés au prix moyen de 5.239 €. Ce sont dix veaux de plus que l’année dernière, une moyenne supérieure de plus de 1.000 euros et un taux de vente en hausse de dix points à 68 %. Cette embellie, l’association des éleveurs charolais d’entre Saône-et-Loire l’espéraient dès le recrutement où plus de 60 veaux avaient été retenus parmi 147. Le jour de la vente, l’affaire était bien engagée avec un défilé des animaux très regardé puis une salle des ventes noire de monde !

Le besoin de voir les animaux…

Cette année, la vente de Charolles franchissait un grand pas avec l’adoption des boîtiers électroniques de la Sicafome et une hausse de la mise à prix à 3.000 €. Cette modernisation n’a semble-t-il pas porté préjudice à l’évènement tant les ventes ont été dynamiques durant l’après-midi. Le seul bémol pointé par le président Didier Métrop, c’est que ce passage à l’électronique n’a généré aucune vente en ligne, alors que c’était la principale raison de cet investissement, expliquait-il. L’an dernier, il y avait pourtant eu des demandes pour acheter à distance. Mais cette attente semble être retombée depuis les derniers confinements du Covid. Ces restrictions passées, les éleveurs préfèrent revenir voir les animaux. Et l’ambiance qui régnait à Charolles démontrait que tous avaient envie de se retrouver.

57 animaux commercialisés

Quatre des veaux invendus aux enchères ont trouvé preneurs à l’amiable à l’issue. Douze autres jeunes reproducteurs ont été vendus parmi 26 veaux présentés à l’amiable ce qui fait un total de 57 animaux commercialisés.

Trois veaux ont dépassé la barre des 10.000 €, ce qui prouve « qu’il y a de la place pour l’animal élite, le sang nouveau, les bons gènes… », se réjouissait Didier Métrop. Mais si une dizaine de veaux à plus de 7.000 € « ont fait la cote », le président regrettait cependant que « trop d’animaux (une douzaine) aient été adjugés à la mise à prix. Vu le cours actuel des réformes et des broutards », on aurait pu s’attendre à ce que les éleveurs investissent davantage dans la génétique, déplorait-il.

Trois veaux à plus de 10.000 €

L’animal le plus cher a atteint 13.700 € et c’est un éleveur de l’Allier – Denis Corneloup, qui l’a vendu au Gaec Froidurot de la Côte-d’Or (lire encadré). Un autre animal a été adjugé 13.100 € et c’est Didier Pierre de Gueugnon qui en est le naisseur. Son acheteur est le Gaec de Saint-Roch (21). Le troisième animal à avoir dépassé 10.000 € est né chez Jean-Marc Pacaut à Laizy et il a été adjugé à deux élevages de la Nièvre (Champeau et Dudragne). Enfin, un fils de champion de Paris Néroli du Gaec de la Condemine à Vendenesse-sur-Arroux a été adjugé 9.600 € aux élevages Dessauny (58).

Vendeur et acheteurs du « Topdutop » ravis !

Vendeur et acheteurs du « Topdutop » ravis !

Fidèle à la vente de Charolles depuis plus de 30 ans, la famille Froidurot est l’auteure du record de prix de la vente pour avoir misé 13.700 € pour Topdutop. « Cet animal est vraiment notre modèle : longueur, qualité de race, un dos très large et suivi, un joli bassin pour faire de bonnes vaches… », confiaient tout sourire, Vincent et Jeoffrey Froidurot à l’issue de la vente. Éleveurs-sélectionneurs de 100 vaches charolaises sur le plateau châtillonnais, les Côte-d’oriens n’étaient pas vraiment décontenancés par le montant de leur achat. « Il faut compter entre 5.000 et 12.000 € pour obtenir ce que nous recherchons. Un veau de ce niveau, notre objectif est de l’amortir dès la première année grâce à sa production », confiaient-ils. L’achat d’un record de prix est aussi un sacré coup de pub, reconnaissaient le père et le fils dont l’élevage attire aujourd’hui des clients de la France entière. Acheteurs, Vincent et Jeoffrey Froidurot vendaient aussi deux de leurs veaux à Charolles aux élevages Cadoux (89) et Buteau à Issy-l’Évêque.

Ravi de cette vente, Denis Corneloup en était à son deuxième veau à plus de 10.000 € avec celui de la vente de Moulins (03) une semaine plus tôt (lire encadré). Une magnifique fin de carrière pour cet éleveur passionné et sympathique dont le fils reprend le flambeau dans l’Allier à la pointe sud de la Saône-et-Loire. « Topdutop représente bien ce que j’ai toujours recherché depuis le début de ma carrière ; un veau développant, avec de la viande et beaucoup de race, tout en conservant les facilités de naissance », confiait Denis Corneloup.

Belles enchères à Moulins aussi…

C’est un bon début de saison que viennent de donner les ventes de reproducteurs charolais. Après la vente nationale où 84 % des veaux avaient trouvé preneurs à une moyenne de prix de plus de 6.000 €, la vente de Moulins (03) organisée par Alsoni a connu un score similaire avec une moyenne à près de 5.600 €. Le record a été atteint par un veau né au Gaec Berland à Viry qui a été adjugé 15.200 €. Autre animal cher, un fils du champion de Paris Néroli du Gaec de la Condemine à Vendenesse-sur-Arroux, vendu 13.500 €. Parmi les acheteurs, Didier Pierre de Gueugnon a déboursé 13.100 € pour un veau provenant de l’élevage de Christophe Vannereux (03). Enfin, Denis Corneloup (03) vendait un animal 11.700 € au GIE Charolais Leader du 63.