Station de Jalogny
96 veaux ont fait leur entrée

Florence Bouville
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Le 26 septembre, durant toute la matinée, les éleveurs sont venus à la Station de Jalogny déposer leur(s) veau(x) sélectionné(s). Comme chaque année, une fois sortis du camion, les bêtes sont pesées, contrôlées sanitairement par un vétérinaire et alloties. Au bout de cinq mois d’engraissement, se tiendra la désormais réputée vente aux enchères de Charolles. Didier Giraud, président du GIE Synergie Charolais, est bien conscient que le succès de l’édition 2022 a significativement boosté le taux de participation à celle de 2023.

96 veaux ont fait leur entrée
Arrivée d'un veau à la Station d'évaluation de Jalogny, accompagné par son éleveur, le 26 septembre.

De 8 heures à midi, les éleveurs sont arrivés successivement, sans créer de bouchons, au niveau de la zone de dépôt de la Station d’évaluation. Pourtant, il y aurait pu en avoir vu le nombre de veaux accueillis cette année. Au total, 96 seront soumis au même protocole d’engraissement, soit 10 de plus qu’en 2022. Le programme affiche donc complet, ce dont se satisfait grandement Didier Giraud. Sur place, plusieurs techniciens étaient présents pour aider les exploitants et guider les animaux.

De nombreux territoires représentés

La Station de Jalogny a une nouvelle fois attiré bon nombre d’éleveurs au-delà des frontières de la Saône-et-Loire : 16 départements représentés au travers de 79 exploitations. Du fait de la légitimité et de la dynamique croissante de la Station, l’origine et la liste des participants se diversifient nettement. En gardant aussi à l’esprit que même les éleveurs les plus fidèles n’ont pas forcément tous les ans un veau à inscrire. Gilles Hermès et Stéphane Jardin, respectivement des deux Gaec éponymes, sont deux collègues installés dans l’Allier. Alors que Stéphane est déjà un habitué du programme (4e participation), Gilles lui, emmène pour la première fois une de ses bêtes, content de découvrir la structure et l’environnement du GIE. « La station de l’Allier ayant disparu, c’est très pratique pour nous de venir jusqu’ici », confient-ils. « Cela permet aussi de rencontrer d’autres clients », précise Stéphane, se projetant déjà à la vente finale. D’autant plus que cet événement rassemble divers acheteurs étrangers.

Un suivi de cinq mois

Bien que les veaux soient logés et nourris à Jalogny, ils restent la propriété de l’éleveur. C’est pour cette raison qu’ils sont tous assurés. Autre charge à prendre en compte : le prix de la pension, qu’il faudra déduire de la vente. À chaque animal est attribué un numéro ainsi qu’un passeport. « La Station offre des garanties sanitaires et de fertilité », souligne Maxime Royer, 21 ans, nouvel animateur en charge du programme de sélection. Fraîchement arrivé en Saône-et-Loire, Maxime est originaire de Haute-Marne, titulaire d’un Bac STAV en production végétale et d’un BTS en production animale à Chaumont. Au cours de ses différentes missions (à la fois pour le GIE et Ferm’Inov), il sera épaulé par d’autres techniciens (Idele, Elva Novia…). Durant les cinq mois de suivi, il se chargera de la collecte des données zootechniques répertoriées dans un tableur. Ce dernier est consultable par tous les éleveurs.

En cas de défaut de race (tache sur le nez, bégu…), il se peut qu’un veau ne soit pas accepté à la Station lors de son arrivée. Autres cas possibles se révélant plus tardivement, ceux d’ataxie*, obligeant également l’abandon du programme. Seulement, grâce à un génotypage plus précoce au sein des exploitations, cette maladie concerne de moins en moins de bêtes.

À chaque mois sa pesée (avec une double pesée prochainement, le 25 octobre et une finale, avant le pointage en janvier). Trois semaines avant la vente aux enchères ayant lieu à Charolles en février, la commission peut décider de retirer des veaux. Mais cela reste occasionnel. En effet, dès lors que le Gain moyen quotidien (GMQ) est suffisant et que la morphologie ne pose pas de problème spécifique, le veau est présenté. Finalement, les éleveurs ne reverront leurs veaux qu’au moment de l’assemblée générale du GIE, au mois de janvier, lors d’une visite groupée. D’ici là, ils peuvent bien sûr suivre l’ensemble des index de croissance en ligne. La veille de la vente, tous sont conviés à Charolles et réalisent ensemble le nettoyage des bêtes, partageant un réel moment convivial. Il est encore trop tôt pour juger du "millésime 2023", mais ce cru nous réservera assurément de belles surprises.

*Ataxie : maladie neurodégénérative présente en race charolaise, se déclarant entre 8 et 24 mois, aussi bien chez les mâles que les femelles.

Vente aux enchères en ligne durant les enchères

Depuis la crise Covid, un système d'achat en ligne a été mis en place lors de la vente aux enchères de Charolles. Cet événement étant filmé et retranscrit en temps réel pour celles et ceux ayant demandé les codes d’accès. Pas de petit boîtier certes, mais la garantie d’être aux premières loges… depuis chez vous !