Edito de Christian Bajard, président de la FDSEA de Saône-et-Loire
Comité de suivi Feader Bourgogne Franche-Comté : Il est plus qu'urgent d'agir !

Édito de Christian Bajard, président de la FDSEA de Saône-et-Loire.

Comité de suivi Feader Bourgogne Franche-Comté : Il est plus qu'urgent d'agir !

Nous n’avons toujours pas compris les raisons qui ont amenées les Régions de France à demander à reprendre la gestion du deuxième pilier de la Pac, néanmoins, c’est aujourd’hui acté, et ce, depuis le 1er janvier 2023 ! Ce ne devrait être une découverte pour personne et certainement pas les Régions puisque le cadre a été validé en novembre 2020.
Concrètement, le lancement des appels à projets, l’instruction et le paiement des dossiers Feader en cours et à venir, pour l’installation en agriculture, la modernisation des exploitations et la diversification sont assurés par le conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté. On parle de gestion de fonds européens destinés à accompagner les projets d’agriculteurs et d’agricultrices, de jeunes qui se lancent sur des projets durables.
Ces dossiers jusqu’alors instruits par la DDT dont, les mécanismes étaient plutôt bien rodés, les échanges avec les agents départementaux réguliers et fluides relèvent du passé.

Depuis le 1er janvier dernier, l’État a transféré les dossiers, le problème étant qu’en BFC, la Région n’est pas au rendez-vous, pas d’interlocuteur, pas de compétence, pas de réponse et pas ou très peu d’instructions de dossiers… Comment en est-on arrivé là ? La profession agricole avait pourtant alerté courant 2022, début 2023, nos interlocuteurs, nous ont répondu que ce serait difficile, mais qu’une organisation allait se mettre en place. Après des dizaines de réunions techniques, toujours pas de réponse au printemps.
Sur pression syndicale des JA et de la FRSEA, au début de l’été, l’État et les chambres d’agriculture proposent de venir en soutien du dispositif pour essayer de sortir de l’ornière les jeunes installés et les porteurs de projets. Fin septembre, les DDT ont pu reprendre quelques dossiers, mais toujours pas de signaux de la Région hormis le fond de solidarité qui peut accompagner par des prêts à taux zéro des reports de financements. Pour la Saône-et-Loire, c’est 1.500 dossiers en souffrance, sans compter tous les nouveaux dossiers déposés ou en attente de l’être. À cela s’ajoute l’accompagnement du secteur agroalimentaire lui aussi en carafe. Les entreprises qui réalisent leurs travaux sont fragilisées par le manque de visibilité. L’année blanche est plus que probable pour les projets 2023.
Nous exigeons donc une prise de conscience au plus haut niveau du conseil régional. Il faut rapidement mettre en place un accompagnement opérationnel des projets d’installation en s’appuyant sur ce qui fonctionne depuis de nombreuses années en BFC. Nous attendons des réponses pour chaque projet, pour cela, il faut des interlocuteurs en nombre suffisant et crédibles.
Fin octobre, le temps n’est plus à la recherche des responsables. La Région doit assumer une situation dont elle est à l’origine et mettre en place un dispositif simple, opérationnel et efficace. Il est plus qu’urgent d’apporter aux agriculteurs le cadre nécessaire pour monter leur projet, poursuivre le renouvellement des générations, assurer les transitions importantes qui nous attendent et s’adapter au changement climatique.
Derrière chaque projet, se trouve une femme, un homme, souvent jeune qui souhaite dynamiser l’agriculture et donc notre RÉGION, c’est à eux qu’il faut penser !