Consommation alimentaire
Une étude Fondation Nestlé-Ipsos : Le confinement alimentaire à la loupe

Cédric MICHELIN
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Selon l’étude « Observatoire Alimentation & Famille » de la Fondation Nestlé réalisée avec l’institut de sondages Ipsos, rendue publique le 24 novembre, le confinement a quelque peu modifié les habitudes alimentaires des Français. 

Une étude Fondation Nestlé-Ipsos : Le confinement alimentaire à la loupe

« Les tendances autour du made in France, des produits locaux et du bio se confirment. 51 % (des sondés, ndlr) disent plus souvent privilégier des produits made in France ou locaux. 45 % disent manger plus souvent bio ». Tel est l’un des premiers enseignements de l’étude intitulée Observatoire Alimentation & Familles rendue public le 24 novembre. Cette enquête qui combine trois approches complémentaires (observation des réseaux sociaux, enquête quantitative et enquête qualitative) souligne également que pendant le confinement, les Français ont eu plus de temps pour préparer et manger plus équilibré. En revanche, ce confinement « a augmenté significativement la contrainte financière, principal frein au bien manger », ajoute l’étude. Ainsi, un tiers des familles a vu sa situation financière se dégrader. Cependant, les Français seraient toujours attentifs à manger « sain et équilibré », ces deux notions restant très subjectives. Pas moins de 54 % des sondés affirment utiliser une application d’information nutritionnelle (ex. Yuka). Ils sont aussi 46 % à déclarer « manger équilibré plus souvent ». 39 % des Français disent « être attentifs aux valeurs nutritionnelles des aliments plus souvent », indique l’Observatoire.

« Le consommateur se pose en solution » 

Cependant même en période de confinement et parce que l’argent reste un élément déterminant dans l’acte d’achat, l’étude souligne que près d'un Français sur deux considère que « manger équilibré reste trop cher » (47 %). En effet, 45 % des sondés déclarent être inquiets par la situation financière du foyer depuis le début de la crise. Néanmoins, « ce n'est pas sur la nourriture que les Français font des arbitrages à la baisse. Ils se dirigent vers des promotions, vers les enseignes les moins chères. Ils rationalisent leur choix pour continuer à bien manger. Ils ne font pas de sacrifices sur la nourriture », constate Pierre-Alexandre Teulié secrétaire général de la Fondation Nestlé. Si le manque de temps peut constituer un frein pour manger équilibré, surtout en semaine, il semble qu’un phénomène durable se soit installé : celui du « batch cooking », une pratique, qui consiste à préparer le week-end des plats pour la semaine. Cette pratique semble gagner du terrain au sein des foyers. Qu’on se rassure cependant. Les Français ne sautent généralement pas de repas, « le dîner est le repas le plus incontournable », indique l’étude. Par ailleurs, le plaisir est la préoccupation majeure des repas pour 58 % des Français, et le sujet dont ils parlent le plus sur les réseaux sociaux. Le plaisir est d’abord associé à la notion de goût (62 %), à la convivialité (48 %) et au « manger ensemble » (41 %). Cuisiner constitue un moment privilégié d’interactions. 83 % des Français cuisinent encore ensemble. Pour Pierre-Alexandre Teulié, les résultats de ce premier Observatoire montrent qu’il y a « un vrai message collectif qu'il faut s’approprier : c'est la lutte contre la fracture alimentaire. Pour la première fois apparaît de manière claire le fait que les Français ne veulent plus rogner dans leurs dépenses d'alimentation. Le consommateur se pose en solution », conclut-il.