Prédation par des loups
Loup : la Convention de Berne valide le déclassement du statut de protection
La Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe, a approuvé le 3 décembre un déclassement du statut de protection du loup, qui va passer d'espèce « strictement protégée » (annexe II) à « protégée » (annexe III). Une décision logique compte tenu de la hausse des attaques et des pertes des éleveurs, sans compter le stress et l'affaiblissement des bêtes survivantes.
Les 49 membres, réunis à Strasbourg, ont approuvé la proposition d'abaisser le statut du loup. Cette proposition était portée en ce ssens par l'UE. La décision sera publiée le 6 décembre et, si moins d'un tiers des parties à la Convention de Berne s’y oppose, le changement de statut entrera en vigueur le 7 mars 2025 dans les pays qui n'ont pas formulé d'objections. Cinq membres de la Convention ont voté contre : Royaume-Uni, Monténégro, Monaco, Albanie et Bosnie-Herzégovine. Ce qui ne constitue donc pas un blocage.
Après cette date, l'UE pourra alors adapter les annexes correspondantes de la directive Habitats. « La Commission proposera une modification législative ciblée à cet effet, qui devra être adoptée par le Parlement européen et le Conseil », assure Bruxelles. « Ce changement donnera aux États membres une flexibilité supplémentaire dans la gestion de leurs populations locales de loups. Dans le même temps, comme le loup restera une espèce protégée, les mesures de conservation et de gestion des États membres devront toujours atteindre et maintenir un statut de conservation favorable », précise la Commission européenne.
« La population de loups en constante augmentation et le risque qu’elle représente justifient l’adaptation du statut de protection juridique », confirme la nouvelle commissaire européenne à l’Environnement, Jessika Roswall, La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui avait proposé il y a un an, de sa propre initiative, cette révision s’est félicitée sur X de cette « nouvelle importante pour nos communautés rurales et nos agriculteurs ». Les estimations montrent que la population de loups dans l’UE a presque doublé en dix ans (11.193 en 2012 contre 20.300 en 2023). Selon les dernières données disponibles, les loups tueraient au moins 65.500 têtes de bétail chaque année dans l’UE. Sur les neuf sous populations de loup présentent en Europe, trois sont classées dans la catégorie « préoccupation mineure », cinq « quasi vulnérables » et une « vulnérable » (en Scandinavie). La France, elle, comptait "officiellement" 1.003 loups selon le dernier comptage en sortie d’hiver 2023-2024. Des prédateurs qui avaient commis, au 31 août, quelque 2.495 attaques (+4 % en un an). Dans le Plan loup 2024-2029, l’exécutif français indique que le déclassement du loup « autoriserait une gestion de type cynégétique », autrement dit la « définition de quotas, de modalités de prélèvements (lieux, périodes), etc. ». Avec le statut actuel de protection, les prélèvements de loups sont effectués par dérogation, dans le cadre d’un protocole de tir très encadré réglementairement.