Les brèves du 4 janvier 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 4 janvier 2023

Les brèves du 4 janvier 2023

Énergie : les entreprises peuvent demander le report du paiement de leurs impôts et cotisations

Interrogée sur la situation des artisans boulangers, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé, le 3 janvier, sur l’antenne de France Info (replay), que les entreprises en difficulté face à la hausse de leur facture d’énergie peuvent demander « un report du paiement de leurs impôts et de leurs cotisations sociales » afin de « passer ce moment difficile en termes de trésorerie ». Les services locaux de la direction générale des finances publiques ont été « invités à faire preuve de bienveillance envers les entreprises » qui rencontreraient des difficultés à respecter leurs obligations déclaratives ou de paiement en raison de la crise énergétique en leur accordant des « mesures ponctuelles de report ou d’étalement des échéances fiscales », précise un document transmis par le ministère de l’Économie à Agra Presse. Ces mesures ne s’appliquent pas à la TVA, aux taxes annexes et au reversement de prélèvement à la source. La demande d’une entreprise pour un délai de paiement des cotisations sociales sera soumise à l’approbation de l’Urssaf.

 

Énergie : sous la pression de Bercy, les fournisseurs prennent des engagements pour les PME

Les fournisseurs d’électricité se sont engagés, dans une charte signée le 3 janvier sous l’égide du ministère de l’Économie, à respecter trois mesures en faveur des PME, dont une spécifique aux boulangers. Tout d’abord, ils s’engagent à faire figurer dans la facture du mois de janvier, envoyée courant février, le « bénéfice de l’amortisseur électricité » (environ 20 % de réduction). Le ministre invite « les entreprises éligibles à se faire connaître auprès de leur fournisseur » (voir Agrafil du 1er décembre). Deuxième engagement : accorder des facilités de paiement pour les entreprises qui rencontrent des difficultés de trésorerie. Enfin, les fournisseurs d’électricité devront résilier sans frais les contrats des boulangers lorsque la hausse du tarif est « prohibitive ». Bruno Le Maire justifie cette mesure sectorielle par la « double peine » que subissent les boulangers face à la hausse du prix du blé et de l’énergie. La Première ministre Élisabeth Borne indiquait le matin même sur France Info que « peu d’entreprises se sont déjà saisies des aides » mises en place par le gouvernement, ces mesures n’étant « pas suffisamment connues ». Des points d’accueil seront mis en place dans chaque préfecture pour examiner « au cas par cas » la situation des entreprises « les plus en difficulté », indique-t-elle.

 

Prix de l’électricité : Bercy menace de publier le nom des « mauvais élèves »

« (Les fournisseurs d’électricité) qui ne respecteront pas cette charte dans les jours qui viennent verront leur nom rendu public pour que chaque client sache qui se comporte bien et qui ne respecte pas les règles », a déclaré le ministre de l’Économie Bruno Le Maire à l’issue d’une réunion avec les acteurs du secteur, le 3 janvier. Les fournisseurs se sont engagés dans une charte à respecter trois mesures en faveur des PME. Une première charte avait été signée en octobre dans laquelle les fournisseurs s’engageaient notamment à faire une proposition à leurs clients professionnels deux mois avant leur renouvellement ou la fin de leur contrat, ainsi qu’à « faciliter la mise en concurrence des fournisseurs ». Le ministre constate cependant qu’un certain nombre d’acteurs n’ont pas respecté la charte. Des entreprises qui mettent le couteau sous la gorge des PME en disant « vous avez trois-quatre heures pour renouveler votre contrat », dénonce-t-il. Il évoque également « des entreprises qui ont refusé toute renégociation du contrat ». D’autres « ont accepté des renégociations de contrat, mais en demandant des frais de renégociation ou de résiliation absolument prohibitifs ». Ces frais pouvant atteindre « des dizaines de milliers d’euros ». Bruno Le Maire menace donc de donner des noms « si ces pratiques se renouvellent ».

 

Légumes : menacé de boycott, Bonduelle dément avoir envoyé des colis aux soldats russes

Le groupe français Bonduelle a formellement démenti le 2 janvier auprès de l’AFP avoir distribué des colis alimentaires aux soldats russes accompagnés d’un message pour leur souhaiter une « victoire rapide » en Ukraine, évoquant un « fake » sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, des internautes ont appelé ce week-end à boycotter les produits du spécialiste des légumes en conserve et surgelés, après la diffusion sur le principal réseau social russe VKontakte de deux photos montrant des colis portant le logo Bonduelle. Ces images montrent une personne en uniforme tenant un carton de boîtes de conserve de la marque, accompagné d’une carte de vœux et de ce message en russe : « Cher soldat, bonne année ! Nous vous souhaitons le meilleur et une victoire rapide ! » « On ne distribue pas de colis aux soldats », a assuré le groupe français le 2 janvier à l’AFP, évoquant « un fake ». Le groupe a en revanche confirmé sa participation à l’opération « paniers de bienveillance ». Organisée par la banque alimentaire russe, elle vise à collecter des produits pour les plus démunis et « n’a pas de lien avec l’armée », selon une porte-parole de Bonduelle. Une publication sur le compte VKontakte de la ville russe de Iartsevo, supprimée entre-temps, affirmait que 10 000 colis avaient été envoyés aux soldats.

 

Melon : BASF met la main sur le sélectionneur français ASL

Dans un communiqué paru le 3 janvier, le groupe BASF annonce l’acquisition du semencier français ASL spécialisé dans la sélection de variétés de melon. L’opération, dont le montant n’a pas été précisé, concerne « tous les aspects de l’activité actuelle d’ASL y compris la production de semences, les droits de propriété intellectuelle, le germoplasme, les installations de recherche et de développement ainsi que le personnel », indique le géant de la semence et l’agrochimie. Et d’expliquer que, « grâce à l’expertise et aux connaissances de nos nouveaux collègues, nous serons en mesure d’offrir une gamme de melons plus large et plus innovante à nos partenaires de la filière melons et aux consommateurs ». Selon BASF, le français ASL, basé à Avignon, est spécialisé dans les melons à chair orange, comme le Cantaloup et le Charentais, « dont les variétés à succès Magenta, Red Falcon, Torum, Bernini et Golden Cantaloup, couvrant les principaux marchés du monde ». Les parts de marchés respectives des deux sociétés ne sont pas précisées.

 

Fruits secs : Océalia achète le portugais Frusel pour renforcer son activité snacking

Le groupe coopératif charentais Océalia a finalisé « l’acquisition d’une participation majoritaire » dans la société portugaise Frusel, spécialiste des fruits secs et graines apéritives, annonce un communiqué diffusé le 3 janvier. À travers cette acquisition, Océalia veut faire de l’activité snacking « l’un des axes majeurs de ses activités de diversification et poursuivre son développement à l’export ». L’opération a été menée par le groupe Soficor, transformateur et distributeur de produits apéritif et beurre de cacahuète (marques Menguy’s, Brut de coques, Barnier olives…) qui a rejoint le pôle agroalimentaire d’Océalia en 2019. Soficor et Frusel comptent « soutenir leurs croissances respectives » en mettant en commun leurs capacités industrielles, technologiques et en exploitant les « synergies potentielles » pour renforcer leur poids à l’international.

 

Coopératives : reprise post-covid inégale pour les coopératives polyvalentes

D’après l’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires publié en octobre par le Crédit Agricole, le chiffre d’affaires des coopératives polyvalentes, qui fournissent les intrants aux agriculteurs et achètent leur production, est en progression de 1,8 % sur l’exercice 2021 : « Une bonne performance au regard du contexte sanitaire demeurant difficile. » L’amélioration est principalement portée par « un effet prix favorable » et, dans certains cas, par la progression des activités de jardinerie, de légumes ou par des opérations de croissance externe. Cependant cette progression globale de près de 2 % cache d’importantes disparités : 40 % des acteurs ont subi un recul. À l’export, l’année 2021 « n’a pas été l’occasion d’un rebond » après une année 2020 marquée par un fort recul de l’activité. Malgré les difficultés (aléas climatiques, influenza aviaire), l’échantillon étudié par l’observatoire voit son résultat d’exploitation et son résultat net repasser dans le vert. Et ce, grâce à « la réduction des foyers de pertes, parfois via des cessions », au contexte « favorable à la consommation de certaines activités » comme la jardinerie et la distribution, ou encore « à la hausse des cours » pour les métiers de collecte et d’approvisionnement.

 

Phosphates : la Tunisie veut doubler sa production d’ici 2025

Le gouvernement tunisien a présenté le 3 janvier un plan de développement pour 2023-2025 qui mise fortement sur les investissements du secteur privé, et sur une nette reprise de la production des phosphates, secteur jadis florissant. Très endetté, le pays, dont les caisses sont vides, attend le feu vert définitif du Fonds monétaire international à un nouveau prêt d’environ 2 milliards de dollars, qui devrait débloquer d’autres aides étrangères. Il fait le pari d’une augmentation des investissements du secteur privé, « une locomotive de la croissance » en Tunisie, en espérant qu’ils monteront à près de 60 % de l’investissement global d’ici trois ans, ce qui nécessite, selon M. Saïed, une « amélioration du climat des affaires ». Le plan de développement prévoit également un accroissement de la production de phosphates, l’une des rares ressources naturelles du pays. Elle devrait passer de 3,7 millions de tonnes (Mt) annuelles actuellement à 5,6 Mt en 2023, avant un doublement à 12 Mt en 2025. La production de phosphates s’est effondrée ces dix dernières années en raison de troubles sociaux et de la corruption.