Glyphosate
L'expérimentation Syppre pointe un manque d’alternative en grandes cultures

Syppre, une expérimentation de systèmes innovants en grandes cultures, montre sur la question du glyphosate l'absence « d'alternative crédible vis-à-vis de la multi-performance », ont indiqué fin 2020 les instituts techniques Arvalis, ITB, Terres Inovia lors d’un bilan à mi-parcours de ce projet sur dix ans.

L'expérimentation Syppre pointe un manque d’alternative en grandes cultures

« C’est possible » de se passer du glyphosate mais « on a augmenté le poste désherbage », a illustré Gilles Sauzet (Terres Inovia) en présentant les résultats dans le Berry, une des cinq régions couvertes. Le retour d’expérience semble plus convaincant dans le Lauragais, où du tournesol a pu être semé en direct derrière couvert, sans glyphosate deux années de suite. Globalement, l’herbicide a toutefois dû être utilisé en dernier recours à plusieurs reprises.

L’action Syppre vise un objectif de durabilité des systèmes en grandes cultures : rentabilité, réponse aux besoins des marchés, aux enjeux environnementaux. Résultat au bout de trois campagnes, « la multi-performance n’est globalement pas atteinte », constate Clothilde Toqué (Arvalis). Une amélioration est notée sur le plan environnemental, avec moins d’engrais azotés minéraux, d’émissions de gaz à effet de serre, d’énergie consommée, des IFT (indices de fréquence de traitements phytos) réduits, plus de stockage du carbone. Cependant, « les systèmes ne sont pas au point » côté économique, car les cultures introduites n’offrent pas la meilleure valorisation, la productivité fait défaut.

Syppre se poursuit sachant que « dix ans, c’est court pour changer les systèmes agricoles », d’après Vincent Laudinat (ITB). Il y a besoin d’« un énorme travail complémentaire de pédagogie, d’explications », explique-t-il. Le projet s’appuie d’ailleurs sur des réseaux d’agriculteurs, afin de diffuser les connaissances.