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« Un matériel est de plus en plus performant »

Enzo Casnici, conseiller énergie et environnement à la chambre d’agriculture du Rhône et référent régional, accompagne les agriculteurs qui souhaitent se lancer dans la production solaire.

« Un matériel est de plus en plus performant »
Selon Enzo Casnici,les exploitants agricoles de l’ancienne région Rhône-Alpes ont moins investi dans les centrales photovoltaïques de première génération que leurs confrères auvergnats.

Fin septembre 2022, l’Open Data d’Enedis annonçait que la France comptait près de 600 000 installations photovoltaïques toutes puissances confondues. L’équivalent d’une production solaire de plus de 13 GW. Si cette donnée est facilement quantifiable, impossible néanmoins de connaître la part de production liée aux installations photovoltaïques sur les bâtiments agricoles. Une chose reste néanmoins certaine : la demande a explosé à partir de 2007 et 2008.  « À 0,60 €/ kWh, c’était une aubaine », concède Enzo Casnici, référent régional et conseiller énergie et environnement à la chambre d'agriculture du Rhône.

Une forte réticence les dix premières années

Beaucoup de professionnels et de particuliers se rappellent la réticence que pouvaient provoquer ces projets à cette époque. Certaines entreprises d’installation contractualisaient une dizaine de projets en même temps, tout en demandant une somme de départ. Plusieurs investisseurs n’ont jamais vu la couleur de leurs panneaux, puisque les entreprises d’installation faisaient faillite ou n’arrivaient pas à honorer leurs engagements. Le photovoltaïque était alors une technologie balbutiante, tandis que le nucléaire tournait à pleine puissance.
En 2017, le contrat S17 a créé l’autoconsommation avec vente de surplus. « Vous autoconsommiez ce que vous pouviez et le surplus était bradé sur le réseau, explique Enzo Casnici. Beaucoup d’entreprises d’installation ont profité de ce phénomène. L’autoconsommation demandait des centrales plus petites et l’investissement faisait donc moins peur… Les chiffres présentés étaient très beaux, mais ils proposaient des projets qui n’autoconsommaient rien. » Entre 2017 et 2019, certaines installations photovoltaïques étaient vendues à des éleveurs qui ne faisaient pas de transformation et qui pratiquaient la traite le matin et le soir. La journée, l’énergie produite était alors inutilisée et la rentabilité proche de zéro.

Du matériel de plus en plus performant

Aujourd’hui, cette réticence persiste. « Lorsque les agriculteurs m’appellent, c’est pour savoir si telle ou telle entreprise est bien, si le prix et les matériaux proposés conviennent », détaille le conseiller. « En termes de gestion, le photovoltaïque est simple : tout est automatisé, il suffit juste de vérifier que l’onduleur est toujours allumé et au moindre problème, l’information est envoyée sur le téléphone. Il faut aussi laver les panneaux, mais nous recommandons de le faire appel à des entreprises spécialisées. » Selon le conseiller, la seconde génération mise sur le marché garantit une meilleure fiabilité. « Depuis cinq ans et le contrat S17, le matériel est de plus en plus performant et nous commençons à arriver sur un plateau où l’investissement se réduit1. En termes de production, nous continuons aussi à monter en puissance. »

Léa Rochon

1 : une réduction de l’ordre de -25 %, NDLR