Graphisme
David Giraudon : Mâcon pour passion

Ariane Tilve
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Vous ne connaissez peut-être pas son visage, ni son nom. Pourtant David Giraudon est omniprésent en Saône-et-Loire et au-delà. Graphiste, communicant, dessinateur, ce touche-à-tout qui navigue entre outils numériques et aquarelles a créé de nombreux visuels que vous avez très sûrement croisés.

David Giraudon, l'homme derrière le pinceau.
David Giraudon, l'homme derrière le pinceau.

Exploitant agricole : Mâconnais d’origine, vous avez travaillé sur de nombreux projets à l’échelle nationale, avec des artistes de renommée internationale, dont Yann Arthus-Bertrand, pourquoi être revenu à Mâcon ?

David Giraudon : j’ai fait le choix d’y revenir pour retrouver le cadre de vie qui me plaît, la Saône à côté de laquelle j’ai grandi à Pont-de-Vaux, le charme des villages du Mâconnais que j’aime peindre à l’aquarelle au détour de quelques églises romanes et des fermes de caractère. Et Mâcon s’embellit et se bonifie comme du bon vin ! Enfin, Internet me permet de travailler avec mes clients à distance.

EA : Vous vous investissez pour cette ville, où vous avez étudié et vous enseignez, mais aussi pour la région. D’ailleurs, vous avez réalisé des affiches pour les offices de tourisme du Sud Bourgogne. Quelles ont été vos inspirations ?

D. G. : le style est inspiré des anciennes affiches vintages des années 1930. J’aime raconter par le dessin les expériences qu’on peut vivre dans cette belle région qu’est le Sud Bourgogne. Nous travaillons ensemble avec les équipes des Offices de tourisme pour élaborer les affiches qui, je l’espère, communiquent l’attractivité du territoire. Nous échangeons sur les atouts, les spécificités, le caractère authentique des paysages. Ensuite, devant ma table à dessin, j’imagine des moments de découverte, de partage en famille, entre amis, en allant puiser dans mes expériences pour raconter une histoire. Enfin, je propose aux équipes des visuels et nous affinons ensemble. Je dessine sur papier les architectures, les paysages, souvent pris sur le vif, ensuite, je prolonge le travail sur mon ordinateur pour épurer les formes et trouver des rapports intéressants de couleurs qui apporteront la touche émotionnelle de l’affiche. Finalement, c’est un beau travail d’équipe !

EA : Comment avez-vous élaboré la charte graphique de la boutique du Hameau Dubœuf ?

D. G.  : j’ai la chance de travailler pour le premier œnoparc d’Europe qu’est le Hameau Dubœuf. Les projets sont souvent d’envergure et innovants. Ils me permettent d’aborder des projets pour lesquelles j’ai l’opportunité d’apprendre beaucoup de nouvelles choses sur mon métier. Décors événementiels, identité visuelle de nouvelles attractions, film d’animation expliquant le cycle de la vigne, ou celui de la vinification etc. L’univers du vin offre des espaces de création passionnants qui évoluent au fil des modes et des tendances graphiques.

EA : Vous avez également collaboré avec ComplémenTerres et la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, quelles ont été les demandes précises de chacun de ces clients si particuliers ?

D. G. : nous développons avec les équipes de la chambre d’agriculture des supports de communication et d’information pour servir au plus près les agriculteurs de Saône-et-Loire. Les applications sont multiples, de la mise en page de magazines, à création de visuels de communication, en passant par de l’infographie explicative ou encore du design d’application mobile. C’est un univers qui évolue très vite avec l’arrivée incessante de nouvelles technologies, mais aussi de nouvelles perspectives environnementales et sociétales. La conception graphique a toute sa place pour servir au mieux l’information, rendre attractif le contenu et créer du lien entre les différents acteurs.

EA : Le monde de la ruralité et de l’agriculture sont-ils des partenaires ?

D. G. : si les paysages sont si beaux, c’est bien souvent l’œuvre du monde rural. Les agricultrices, les éleveurs, en cultivant, façonnent les prairies, entretiennent le bocage. La viticulture donne également à notre région son identité. Par leur savoir-faire, ces acteurs nous apportent du plaisir et contribuent à faire rayonner notre gastronomie d’exception bien au-delà de notre territoire.

Enfin, pourriez-vous partager avec nous des projets que vous avez, qui vous tiennent à cœur, mais que vous n’avez pas encore réalisé ou que vous êtes en passe de réaliser ?

D. G. : j’ai plusieurs projets en cours qui sont liés à l’histoire. Il s’agit notamment de raconter, par l’illustration, la vie de personnalités ou de notre patrimoine architectural, naturel. Un récit qui pourrait prendre la forme d’un livre ou d’une exposition. Je suis fasciné à l’idée de me projeter dans ces univers d’un autre temps !