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L’herbe, un atout pour l’autonomie protéique

L’herbe est un des premiers leviers à actionner pour améliorer l’autonomie protéique des élevages de ruminants. Dès la fin de l’hiver, on peut profiter de ce fourrage abondant, équilibré et peu coûteux quand il est pâturé.

L’herbe, un atout pour l’autonomie protéique
Riche en protéines digestibles, l’herbe pâturée est un plat de choix pour les ruminants.  Crédit photo : @ptijo53

L’herbe peut être un levier efficace pour améliorer l’autonomie protéique. Avec 12 à 18 % de matière azotée totale, l’herbe des prairies est naturellement équilibrée pour l’alimentation des ruminants. De quoi répondre aux besoins des vaches laitières qui demandent environ 14-15 % de matière protéique dans leur ration. Pour les bovins ou ovins allaitants, on est plutôt autour d’un besoin à 12-13 % de protéines et de l’ordre de 16-17 % pour les chèvres en lactation. Bien sûr, la teneur en protéines de l’herbe varie selon la saison ou la part de légumineuses dans la prairie. Plus l’herbe est jeune, avant la phase d’épiaison, plus elle est riche en protéines. De même, plus la prairie contient de légumineuses, plus elle sera riche en protéines. « Quand l’herbe est verte et qu’elle pousse, il n’y a souvent pas besoin de complémentation azotée », résume Rémy Delagarde, ingénieur de recherche à Inrae. « C’est le seul fourrage naturellement équilibré ! »

L’herbe pâturée trois fois moins chère que l’ensilage de maïs

L’herbe n’a pas non plus à rougir de son niveau de production. Dans le Grand Ouest, on peut espérer valoriser sept tonnes de matière sèche avec un hectare de prairie à 14 % de protéines, soit une tonne de protéines par hectare environ. Par comparaison, on récolte 13 tonnes d’ensilage de maïs avec 6 % de protéines, soit 0,8 tonne de protéines. Cela sans compter les 10 à 20 % de perte lors de la récolte, la conservation ou la distribution.
Autre atout de l’herbe, son très faible coût de revient. Surtout quand le ruminant pâture et assure ainsi le travail de récolte de l’herbe et d’épandage de l’engrais organique ! « L’herbe pâturée coûte trois fois moins cher que l’herbe conservée ou que l’ensilage de maïs », explique le chercheur d’Inrae. Et quand la prairie contient une proportion importante de légumineuses, les besoins en engrais azotés de l’herbe sont très limités.
« En ce début mars, la pousse de l’herbe commence, observe Julien Fradin de l’Institut de l’élevage. Il faut aller voir ses prairies et se tenir prêt à sortir les animaux quand l’herbe est encore courte ». Pâturer ras en début de saison assure davantage de tallage et de feuilles chez les graminées et apporte plus de lumière pour les légumineuses.
Damien Hardy, Institut de l’élevage


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déplacements, brebis, moutons, élevage - Crédit photo : Laurent Gasc @LoranG76