CIL BFC-Est
Le CIL BFC-Est aborde le chantier du renouvellement des générations

Berty Robert
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Le Centre interprofessionnel laitier Bourgogne-Franche-Comté-Est s'est réuni en assemblée générale à Dijon. L'organisme a mis en place de nouvelles règles de fonctionnement liées à l'élargissement récent de son périmètre, passé de une à trois régions. Il s'attache à faire émerger des solutions pour assurer l'avenir de la filière.

Le CIL BFC-Est aborde le chantier du renouvellement des générations

Représentant trois régions (Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est à l’exception des Ardennes, et Île-de-France) le Centre interprofessionnel laitier (CIL BFC-Est) était réuni en assemblée générale, le 14 mars, dans les locaux de l’Institut Agro, à Dijon. Présidé par Sophie Bougel, l’organisme réunit trois collèges : des agriculteurs-producteurs, des transformateurs industriels privés et des coopératives. Sa configuration actuelle réunissant trois régions est récente : l’évolution de son périmètre, auparavant circonscrit au Grand-Est, ne remonte qu’à deux ans et l’organisme est encore dans une période de structuration liée à cet élargissement géographique, mais il progresse vite sur cette voie. « Nous faisons naître des synergies, souligne la présidente, et cette assemblée générale nous a permis de découvrir plusieurs actions. Le but, c’est de s’inspirer des idées qui peuvent se concrétiser ici ou là et de faire émerger des actions utiles sur notre périmètre. C’est indispensable pour faire tenir le collectif que nous représentons ».

Travailler sur l’attractivité du métier

La principale préoccupation du moment, c’est le renouvellement des générations, lié à l’attractivité des métiers, que ce soit en élevage laitier ou en transformation industrielle. Constat est fait d’une pyramide des âges, particulièrement en élevage, qui n’est pas favorable. « Pour l’instant, on pressent un ralentissement de la production laitière, reconnaît Sophie Bougel, mais, si rien n’est fait, la situation pourrait être plus grave dans cinq ans. Agir sur l’attractivité du métier d’éleveur est incontournable, nous avons un gros chantier à mener sur cette question. Cela passera par de la mobilisation à plusieurs niveaux (pouvoirs publics, collectivités, enseignement…) mais aussi par de la communication pour lutter contre ceux qui abîment l’image du métier et fragilisent les éleveurs ». L’élevage laitier se caractérise par des charges de travail importantes qui influent sur l’attractivité des métiers qui s’y rattachent et, par extension, sur le nécessaire renouvellement des générations, qui conditionne l’avenir de la filière. L’assemblée générale aura permis de comprendre que l’interprofession prend la question très au sérieux. Elle fut aussi l’occasion de mettre en avant un exemple de partenariat concret dont le but est clairement d’améliorer la qualité de vie des éleveurs (voir encadré). Dans la même logique, les participants ont pris connaissance d’une charte à l’installation mise en place en Région Auvergne-Rhône-Alpes et qui prévoit des aides financières pour le recours aux services de remplacement, pour un accompagnement en termes de ressources humaines et pour du conseil sur la qualité du lait.

Projet lait bas-carbone

Autre sujet majeur pour l’interprofession : l’adaptation des systèmes laitiers au changement climatique et l’attention portée à l’empreinte environnementale des élevages. Dans ce cadre, le CIL porte le projet lait bas-carbone Grand-Est au sein duquel plus de 300 éleveurs sont accompagnés, avec l’outil Cap’2er qui permet d’évaluer les performances environnementales de son exploitation, se situer par rapport à des références et progresser. Sur la période 2013-2021, en moyenne, cette ferme laitière bas-carbone de BFC a stocké 1,2 tonne de CO2/ha de SAU et a entretenu 1,9 ha de biodiversité/ha de SAU. Elle a émis 5,4 tonnes de Gaz à effet de serre. Au-delà de ces constats, le CIL a aussi mis en évidence des leviers possibles pour réduire l’empreinte carbone.

La filière laitière BFC en chiffres

La valorisation en fromages de la collecte en BFC représentait 64,9 % du total en 2010 et 68,5 % en 2019.
– La collecte de lait en BFC a progressé de 0,7 % en 2022. C’est la seule région où cette collecte est en hausse, avec Grand Est et Pays de la Loire.
– Au 1er janvier 2023, BFC comptait 257 200 vaches laitières (7e région française, en baisse de 1,7 % par rapport à 2022)
– En 2022, en BFC, on a dénombré 25 600 vêlages de races laitières, en baisse de 2,3 % par rapport à 2021.