Exposition
Noir Vivant

Ariane Tilve
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Le musée du Compagnonnage met à l’honneur un enfant du pays, le Maconnais Pierre Sommereux (1962-2017).  

Noir Vivant

Le musée du Compagnonnage met à l’honneur un enfant du pays, le Mâconnais Pierre Sommereux (1962-2017). Fils d’un dessinateur industriel, Pierre Sommereux a fait ses armes à l’école des Beaux-Arts de Lyon. Navigant entre post-punk et new wave, cet artiste contemporain influencé par les courants artistiques des années 80 réinvente le noir qui se révèle à la lumière. Il semble chercher désespérément la couleur, exprime ses émotions avec force « en représentant des formes croisées, des assemblages imposants, des constructions qui flottent dans l’espace ». Il travaille sur de grands formats, de vieilles planches, des portes récupérées ou du métal rouillé qui constituent la première couche d’une narration bien plus complexe qu’il n’y paraît. Une première couche sur laquelle se superposent différentes approches de matière qu’il travaille à coups de collages, de papiers froissés, de cendres, de charbon, de goudron, mais aussi cet isolement noir et brillant qu’il trouve dans les tranchées de canalisation et qu’il broie. « Les volumes qu’il peint entrent en stade nymphal, signe d’une métamorphose ». Un questionnement sans cesse remis sur le plan de travail. Curieux, avide d’expériences nouvelles, Pierre Sommereux s’installe à Paris, non loin du cimetière du Père Lachaise, en 1986, puis à Saint-Ouen et Asnières avant de revenir au pays, à Charnay-lès-Mâcon, dans la maison que lui laisse sa grand-mère. L’atelier qu’il installe dans le garage, sous la maison, permet de continuer les grands formats. Il renoue le contact avec "les gens d’ici "qui lui permet une suite d’expositions dans la région : Chardonnay, Saint-Jean-des-Vignes, Mâcon entre 1996 et 1998, et là s’amorce un changement dans la peinture de Pierre Sommereux. En 1998, il s’installe à Tourrettes-sur-Loup, un village de l’arrière-pays niçois, avec sa compagne Véronique et leurs trois enfants. C’est là qu’il entamera sa dernière série, Les lunes, avant de s’éteindre en décembre 2017, à la suite d’une chute accidentelle dans son dernier domicile, à Saint-Jeannet. Il laisse derrière lui une œuvre profonde qui mélange mystère, introspection et émotions brutes sur fonds de formes épurées. « Pierre Sommereux les fait se croiser en des volumes apparemment lourds, mais flottant dans l’espace […] Il perce le réel pour emmener le regardeur vers l’infini », explique le catalogue de l’exposition.

Tous les jours de 14 heures à 18 heures, jusqu’au 31 mai au Musée départemental du compagnonnage, 98 rue Pierre-François Guillon Romanèche-Thorins. Tel : 03.85.35.22.02. Entrée 4 €, gratuit pour les - de 18 ans.