FRCL du Massif Jurassien
Relever les défis

L’assemblée générale de la FRCL aura lieu le jeudi 6 avril à Frasne. Mathias Bouillet, producteur de lait dans le Jura, sera pour la première fois le chef d’orchestre de cette assemblée générale en tant que président. Actualités des coopératives, choix de l’intervenant, le jeune responsable nous en dit un peu plus sur ce rendez-vous des fruitières.

Relever les défis

Vous êtes président de la FRCL Massif Jurassien depuis mai dernier. Vous vous apprêtez à présider votre première assemblée générale à Frasne le 6 avril. L’actualité des coopératives reste chargée ?

Mathias Bouillet (M. B.) : C’est ma première assemblée générale en tant que président, c’est vrai. J’étais vice-président de la FRCL jusqu’à l’an passé. Avec le départ de Bernard Marmier, j’ai été élu président et Jean-Baptiste Cattin a rejoint la vice-présidence. Ça fonctionnait bien avec Bernard et je dois dire que ça fonctionne très bien avec Jean-Baptiste. Avec notre directrice, Marie-Françoise, nous échangeons beaucoup pour répondre aux attentes de nos adhérents.
Une assemblée générale est toujours un temps particulier. Au-delà du côté statutaire, c’est le moment de réunir les présidents des coops souvent accompagnés de quelques administrateurs et également nos partenaires. C’est un temps d’échanges précieux où on impulse quelques idées ou réflexions pour l’avenir. Nous avons un actualité assez chargée mais j’ai le sentiment que les défis à relever ne sont pas nés hier. Ce qui est sans doute plus particulier c’est le contexte dans lequel nous évoluons. L’inflation, le coût de l’énergie, le réchauffement climatique nous contraignent à réagir plus rapidement mais nous sommes décidés à relever le défi.

 

Inflation et coût de l’énergie sont des dossiers conjoncturels. Le réchauffement climatique, c’est un dossier avec une orientation plus structurelle. Est-ce-qu’il y a une priorité dans les dossiers ?

M. B. : Tout est urgent et impose des réactions rapides. C’est ce que nous nous efforçons de faire dans notre rôle d’organisation professionnelle et d’accompagnement des fruitières coopératives. Depuis plus de cinq ans, nous avons mis l’accent sur l’appui à la gestion des rejets des fromageries. Nous nous sommes dotés de moyens pour nous adapter aux exigences réglementaires. Nous avons renforcé nos équipes. Je rappelle que 92 % des outils de transformation adhérents à la FRCL massif jurassien sont conformes à la législation. Celles qui nécessitent des investissements lourds devraient être réglées dans les mois à venir.
Nous avons d’ailleurs participé à la conception d’un nouveau service avec le CTFC qui permettra d’analyser plus finement comment mieux maîtriser les pollutions dès la source, au niveau du process de transformation du lait. Un gros travail a été fait par les coopératives et les présidents pour lesquels il n’a pas toujours été évident d’amener le dossier sur la table. Certains ont été chahutés, c’est aussi ça la vie de responsable.


Vous reparlerez sans doute de cette actualité lors de l’assemblée générale. Vous avez aussi prévu une intervention plus généraliste. Yannick Roudaut a travaillé dans la finance durant 15 ans puis a opéré un changement d’orientation assez spectaculaire pour défendre un modèle économique plus durable. Vous voulez faire passer un message en particulier ?

M. B. : A la FRCL, il y a toujours eu cette volonté d’ouverture. Nous n’avons pas la prétention d’amener des idées à reprendre point par point mais plutôt d’amener des angles de vue un peu différents, de s’interroger sur une histoire, un parcours qui prend un autre cheminement. Les coopératives ont toutes une histoire différente. Clairement non, nous n’avons pas de message à faire passer en particulier. Je crois tout simplement que face aux évènements actuels et aux changements de fond, nous nous interrogeons tous sur l’avenir. Chacun aura son ressenti à l’issue de l’intervention de Yannick Roudaut et il sera sans doute très tranché en fonction des participants. C’est aussi une façon d’alimenter la réflexion collective dont nous avons besoin. Les défis à relever pour nos fruitières sont nombreux, à commencer par le renouvellement des générations.
Nous avons d’ailleurs un fort renouvellement des présidents. Leurs attentes ne sont pas celles de leurs aînés. Allier l’économie au social et à l’environnement est la nécessité de notre temps et notre modèle a su garder des atouts pour cela. A nous de savoir s’y inscrire plus fermement. Ça nécessite des échanges, un peu de concessions et beaucoup d’écoute.
Le collectif impose qu’on prenne du temps pour prendre des décisions. On verra ce que les participants en pensent et on espère bien qu’ils nous le diront. En tout cas, on attend nos adhérents et nos partenaires en nombre le 6 avril à Frasne.

Propos recueillis par Séverine Vivot