Salon VinEquip
Retour sur le salon VinEquip : des allées, des venues et des rencontres

Florence Bouville
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Jeudi 30 mars, s’est clôturée la deuxième édition du salon VinEquip, au cours duquel 300 professionnels ont pu exposer machines, équipements, services… Pour la ville de Mâcon, l’objectif est simple : cet événement doit rayonner à plus de 500 kilomètres à la ronde. Au total, ce sont 3.578 visiteurs qui ont foulé le sol du parc des expositions. Les participants sont, quant à eux, globalement satisfaits. L’occasion de mettre en lumière quelques témoignages.

Retour sur le salon VinEquip : des allées, des venues et des rencontres
Une des allées du salon VinEquip, tenu du 28 au 30 mars au parc des expositions, à Mâcon.

Les deux grands enjeux actuels de la filière viticole sont l’adaptation au changement climatique et les besoins en main-d’œuvre. L’innovation technique peut être une des réponses à ces enjeux. Innovation fortement mise à l’honneur par le salon VinEquip, qui a permis à des professionnels de tout l’est de la France de se rencontrer, allant des Savoies au Jura en passant par les vignobles d’Ardèche, du Rhône ou d’Alsace et évidemment de Bourgogne et du Beaujolais. Bon nombre d’organismes et instituts de recherche étaient représentés et divers sujets débattus, lors des conférences. En une journée, un viticulteur a donc largement eu le temps de balayer une grande panoplie d’activités.

Les distributeurs ont bien répondu présent. Jérémy Goubert, chef des ventes chez Claas Mâcon, se dit d’ailleurs « agréablement surpris que les concessionnaires se soient autant réunis ». L’espace extérieur, dédié au machinisme, était un passage obligatoire. Les entreprises ont exposé plusieurs de leurs gammes. C’est par exemple le cas de Pellenc Bourgogne, spécialisée dans la conception, la production et la distribution d’engins viticoles. Pour sa première participation, l’entreprise n’a pas fait les choses à moitié. Entre gamme légère (trois roues et monorang), gamme enjambeur et gamme intégrale (pour les matériels de chai), les nouveautés ne manquaient pas. Néanmoins, ces nouveautés sont constamment accessibles via les réseaux sociaux, « cela n’aide pas forcément la dynamique du salon », déclare Sébastien Lauprêtre, de Pellenc Bourgogne. De quoi réfléchir prochainement à des lancements de produits pour l’édition 2024 qui sait ?

Au-delà d’un moment convivial

L’article sur l’inauguration le 29 mars en faisait déjà état (lire notre article du 31 mars 2023), mais cela s’est amplement confirmé. Tous les exposants interrogés notent la qualité des rencontres effectuées. Que ce soit dans le secteur de la vigne ou pour le travail au chai. « L’objectif du salon n’est pas uniquement de passer un moment convivial, c’est avant tout de transmettre des connaissances », souligne Jérémy Goubert. Richesse et diversité dans le contenu des échanges, qui se retrouve également au niveau de la provenance de la clientèle. Jean-François Gaudet, de la société Hélios génie climatique maintenance, ne s’attendait pas à accueillir des Savoyards sur son stand. Il avait pourtant réalisé un « "drainage" commercial, quinze jours avant le démarrage du salon ». Satisfait de sa première participation, il a écouté, renseigné et conseillé ses futurs clients.

La robotique continue d’attirer

Placé à l’intérieur du premier hall, l’enjambeur autonome bleu électrique (modèle Bakus de la marque Vitibot) était l’un des centres d’attention du salon. Il faut bien avouer qu’en dehors de l’aspect technique, son esthétisme attire obligatoirement l’œil. Curieux, bon nombre de viticulteurs se sont arrêtés pour regarder et poser des questions. Le caractère semi-autonome de l’engin peut, bien sûr, séduire, lorsque l’on sait à quel point la main-d’œuvre se fait rare. « La robotique dans la vigne, cela attire énormément, surtout quand il s’agit d’électrique », déclare Jérémy Goubert. Dans le nouvel espace Work in Wine consacré aux job-datings, le simulateur de conduite de tracteur-enjambeur en réalité virtuelle, a également connu un grand succès.

Tous les ans ou tous les deux ans ?

« VinEquip est un salon qui commence, donc forcément, les attentes sont différentes », affirme Jérémy Goubert. Le problème, pour ce type de salon purement technique, c’est qu’il y a un risque d’essoufflement. Plusieurs professionnels s’accordaient sur ce point. La participation à cet événement nécessite un réel investissement, en temps et en argent. D’un point de vue budgétaire, Jean-François Gaudet sait, d’ores et déjà, qu’il ne pourra pas être présent à l’édition 2024. En plus, « d’une année sur l’autre, on ne peut pas apporter toutes les solutions techniques », ajoute Jean-François. En effet, la plupart des fabricants ne sont pas en capacité d’innover et de proposer des nouveautés aussi rapidement. Ajoutée à cela, l’évolution constante des réglementations, qui va « à la vitesse de la lumière par rapport à la vitesse de la technicité », poursuit Jean-François. Pour autant, les exposants ont tous en commun une connaissance fine des besoins de la clientèle. Reste le temps de conception des solutions, des évolutions annuelles…

La qualité ou rien

Reste un constat partagé par tous : les exigences des amateurs de vin augmentent, notamment en matière de régularité du produit. C’est pour cette raison que la demande de production frigorifique explose côté chai notamment. Les vignerons et caves doivent pouvoir s’ajuster et garantir cette régularité gustative. Surtout à l’heure où les bâtiments neufs fleurissent et les températures frôlent les 40 °C en août, période désormais régulière de vendanges. Le contrôle des ferments via le froid est donc une étape très importante, qui, malgré le contexte énergétique actuel, ne peut se faire sans électricité.

Les visiteurs professionnels sont venus avant tout chercher des informations précises, pour un projet qu’ils mettront, généralement en place, dans les six mois ou un an après. En sachant néanmoins que les dossiers de financement, pour la vigne, suivent une rotation. « On accueille une clientèle dont les projets sont basés sur des subventions FranceAgriMer », précise Jean-François. Il faut donc jongler entre tous les calendriers : agronomique, réglementaire, financier, etc.

C’est acté, il y aura bien une édition 2024 du salon VinEquip. D’après l’organisateur GL Events, la fréquentation 2023 a augmenté de 17 % par rapport à 2022, avec également une hausse de 11 % du nombre d’exposants, dépassant la barre des 300 et permettant ainsi d’occuper en totalité le Parc des expositions de Mâcon, la salle du Spot et la cour remplie de machines neuves. Rendez-vous est pris, donc à l’année prochaine !