Si la tendance était déjà amorcée, espérons que la crise sanitaire que nous vivons depuis plus d’un an ne va faire que booster ce genre d’envie : un retour bienfaiteur au calme et à la verdure, aux choses simples et nature. Dans le petit village clunisois de Château, un lieu accueille touristes ou professionnels dans un cadre bucolique à souhait. C’est la maison d’hôtes et de réceptions Tomette Singulière tenue par Laura et Émeric Derieux. Visite des lieux.
Tomette singulière est née de l’envie d’un jeune couple de proposer un lieu atypique car unique, modulable et multiple, pouvant aussi bien accueillir des vacanciers que des professionnels pour une réunion ou un séjour de travail. L’espace imaginé par Laura et Émeric compte ainsi quatre chambres d’hôtes, un gîte de six personnes, deux salles de réunion respectivement d’une dizaine et d’une quarantaine de personnes, une grande cuisine leur permettant de préparer les repas pour leur table d’hôtes, sans oublier le parc immense, la piscine, la cave…
Besoin identifié
Loin d’être parti d’un coup de tête, ce projet a été mûrement réfléchi par les deux jeunes gens. Originaires pour l’une de Bourg-en-Bresse et pour le second de Lyon, ils vivaient depuis quelques années à Paris quand ils ont eu envie de changement. « Je travaillais dans l’événementiel, relate Laura, et j’ai remarqué à quel point les sociétés étaient intéressées dès qu’on leur proposait un produit différent et plus axé "nature" pour leurs séminaires ». Mais ce n’était pas si évident que cela de se détacher des traditionnels salons chics mais froids et impersonnels des hôtels et de trouver des lieux propices.
Le couple s’accorde alors une pause dans sa carrière pour suivre plusieurs semaines de coaching, puis Laura se consacre à temps plein sur leur business plan. Ils finissent par soumettre leur projet à douze témoins. « 85 % de ces personnes, professionnels dans différents domaines, nous ont dit de ne pas le faire ! », se souvient aujourd’hui Laura avec le sourire. Pourtant, le couple sait qu’il tient là un concept. « Des multiples contacts que nous avons eus, Sandrine Guénerie de l’agence Destination Saône-et-Loire a particulièrement été d’une aide précieuse », consciente que le couple proposait là un produit novateur et qui intéresserait les touristes certes, mais aussi et surtout les professionnels.
Coup de cœur
Quant au choix géographique, « nous avions bien ciblé nos critères de recherche : nous voulions être à une vingtaine de minutes d’une gare TGV et d’une autoroute, à une heure de Lyon, avoir de l’espace, mais du voisinage malgré tout, et être dans un secteur dynamique », détaille Laura.
« Au final, le Clunisois cochait toutes ces cases », complète Émeric.
La Saône-et-Loire était de toute façon une destination connue du couple, puisque, enfants, ils y venaient régulièrement avec leurs familles respectives, « du côté de Cormatin », pour Laura, « dans le Morvan », pour Émeric.
Après avoir visité une douzaine de maisons en deux weekends, leurs recherches se sont stoppées lorsqu’ils ont découvert la demeure 18e de Château : « On avait trouvé ! », résume Émeric.
Motivés et efficaces
Ayant récupéré les clés en mars 2019, ils ont pu ouvrir en juin de la même année : « le gîte, qui est l’ancienne maison des employés, n’a nécessité qu’une rénovation rapide ». Le premier été a bien marché et tout était prêt pour le printemps 2020 entre le gîte donc, les quatre chambres d’hôtes et les deux espaces de séminaires…, quand le premier confinement a tout stoppé net. « Mais à nouveau, dès que nous avons pu ouvrir à l’été 2020, les clients ont été très nombreux à venir se ressourcer à Château ».
Très philosophes et toujours aussi motivés, Laura et Émeric retiennent finalement de toutes les périodes de fermeture imposées en 2020 et 2021 que cela leur a permis d’avancer plus vite sur le projet : « nous n’avons pas chômé, entre la fin des travaux, la mise en place du potager, la mise à jour du site web, la création de notre plaquette pour les séminaires, etc ».
L’été 2021 s’annonce à nouveau bien rempli, reste désormais à communiquer autour de l’offre séminaire auprès des sociétés de tout le secteur et de Mâcon, Lyon, Bourg-en-Bresse, etc.
De toute façon, le bouche-à-oreille a déjà très bien commencé : « beaucoup de nos clients reviennent ou sont venus sur les conseils d’un hôte précédent ». Car ce lieu singulier est en effet à découvrir.
Une vie de château
Comme une récompense à son coup de cœur, le couple n’a fait que progresser de belles surprises en révélations concernant cette bâtisse du 18e siècle. « Grâce à plusieurs anciens propriétaires toujours très attachés à la demeure et grâce à un voisin passionné par l’histoire du village et de ce site en particulier, nous avons pu retracer plusieurs épisodes de la vie de ce lieu, explique Laura. L’un de ses premiers propriétaires était un notaire de Chalon qui a eu une vie extraordinaire. Il possédait le quart du village et fut l’un des premiers à avoir une automobile en Saône-et-Loire et il a même fait de la prison… pour ses idées politiques ! », poursuit-elle. Ainsi, le couple a pu avoir accès à de très nombreux clichés des différentes époques et même à une archive atypique : « il s’agit d’une affiche de la mise en vente de cette maison. Elle date de 1974 mais elle parait véritablement d’un autre temps ! », s’amuse Émeric. Le jeune couple a aussi découvert que leur Tomette singulière avait déjà eu un passé de chambre d’hôtes, baptisée Le nid à l’époque…
Du neuf avec de l’ancien
Beaucoup de bon goût, de débrouilles, de chinage et un appel aux artisans du secteur, aussi passionnés qu’eux, ont redonné un coup de jeune à cette belle demeure.
De la maison principale, Émeric et Laura ont créé la bâtisse accueillant les quatre chambres d’hôtes, l’espace cuisine pour leur table d’hôtes et la petite salle de réunion parfaite pour une dizaine de personnes. « Nous avons un salon attenant dans lequel nous pouvons servir le café, et les participants peuvent aussi avoir accès à la terrasse extérieure », nous fait visiter Laura.
De l’ancienne maison de domestiques, une simple rénovation a permis d’en faire le gîte de six personnes.
Enfin, la grange a été transformée en une salle de séminaire d’une capacité (hors jauge Covid…) d’une quarantaine de personnes. « Tout a été aménagé pour pouvoir accueillir des personnes en situation de handicap ». Là également, il y a un accès à un espace extérieur des plus agréables…
Si le pigeonnier, encore très bien conservé, a depuis longtemps été transformé en local piscine, Émeric compte bien mettre encore plus en valeur la magnifique cave voûtée pour y proposer des dégustations voire, des sessions avec des viticulteurs du secteur.
Des producteurs locaux, tout produit confondus, auprès desquels ils s’approvisionnent toujours en priorité pour leur table d’hôtes.
